Le secteur bancaire en Roumanie
Selon un rapport récent de lAgence dEvaluation Financière FITCH RATINGS, la qualité des actifs du secteur bancaire roumain continuera sa tendance de détérioration pendant la première partie de cette année...
Florin Orban, 21.01.2014, 13:27
Selon un rapport récent de l’Agence d’Evaluation Financière FITCH RATINGS, la qualité des actifs du secteur bancaire roumain continuera sa tendance de détérioration pendant la première partie de cette année, des provisions supplémentaires étant nécessaires, tandis que le profit des banques se maintiendra à un faible niveau en 2014. Dans un environnement économique difficile avec un réviriment fragile, le profit augmentera légèrement vis-à-vis de 2013 au fur et à mesure que le niveau des crédits non-performants se stabilise – anticipent les analystes de l’agence de notation.
La situation du système bancaire de Roumanie a continué à se détériorer pendant les neuf premiers mois de 2013 avec une hausse numérique des crédits non-performants à une cadence similaire des neuf premiers mois de 2012.
La cadence de croissance des crédits non-performants a été accentuée par la baisse des soldes des crédits. FITCH anticipe en disant que le taux de croissance des crédits non-performants va en décélérant en 2014, un réviriment plus ample ne semble pas probable compte tenu du fait que la relance de l’activité économique sera modérée et que les banques focalisent leur activité sur la solution du problème des crédits non-performants et non pas sur les simples crédits. »
Les revenus des intérêts et les revenus totaux seront probablement affectés par la baisse des intérêts pour les lei, le retour tardif des crédits et la concentration sur les sources locales de financement » – anticipent les agences de notation, la liquidité en lei étant « confortable » tandis que le déficit de financement en devises fortes n’est pas encore significatif mais va en décroissant graduellement. — remarque, encore, FITCH.
Remarquons que pendant les premiers neuf mois de l’année dernières 41 banques de Roumanie ont enregistré un profit cumulé de 1,46 milliards de lei(quelques 325 millions d’euros) depuis des pertes de 2,3 milliards de lei ( quelques 510 millions d’euros) enregistrés pendant toute l’année 2012. Pour ce qui est de la situation du secteur bancaire roumain , voici les détails fournis pour Radio Roumanie par le vice-président de l’Association Roumaine des Banques, Petre Bunescu: « La crise continuera de manifester ses effets mais non pas dans la même cadence que jusqu’à présent. je penses que cette détérioration sera beaucoup plus calme et qu’elle s’arrêtera dans le cours de l’année. Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous allons continuer d’assister à cette détérioration de la qualité des garanties bancaires , ce qui continue d’indiquer la vulnérabilité du secteur bancaire ou dans le crédit bancaire. »
A la question si le secteur bancaire de Roumanie est préparé à faire face à ces défis, Petre Bunescu a répondu : « Sans doute. En fait, le long de toutes ces années, le système bancaire et les banques, d’une part, ont restructuré toute une série de crédits pour certains clients et, pour ceux qui n’ont pas porté les fruits attendus ( beaucoup de clients ont été déclarés insolvables), les banques ont constitué des provisions, comme nous savons. Donc, pratiquement, ces crédits non-performants sont couverts en très grande mesure par des provisions. »
Va-ton assister en 2014 à la relance des crédits: « Peut-être ce serait trop dire une relance comme on s’attendait. Je dirais que ce sera une hausse modérée des soldes, c’est de cela qu’on parle, certes , la production comporte d’autres paramètres,, mais les soldes des crédits, à coup sur, au fur et à mesure de la hausse économique. Je pense en ce sens de la possible amplification des projets d’envergure dans l’infrastructure. On le sait, de ces projets sont en partie couverts par des fonds de l’Union Européenne qui impliquent, également, le co-financement, et , donc, il y a assez de place pour le crédit bancaire, les banques étant préparées, à coup sur, de bénéficier sérieusement de ce segment qui, selon moi, va absorber une partie importante de la croissance du volume des crédits. Quant aux crédits de consommation, il s’agira, probablement , d’une très lente progression car le pouvoir d’achat de la population demeure réduit et, par ailleurs, le degré de surendettement des années précédant la crise a son mot à dire. Et , non pas en dernière instance, le programme « Première maison « qui continuera va mener à une croissance de ce domaine, celui des crédits hypothécaires. »
Le rapport FITCH précise qu’en Roumanie la liquidité en devise nationale est « confortable ». C’est de cet aspect que nous parle l’analyste économique Ionut Dumitru: « Essentiellement, cet accès à la liquidité est, pratiquement, offert par la Banque Nationale à travers les banques contre des intérêts très bas , beaucoup en dessous du coût de financement, ce qui peut faire apparaître la question pourquoi ? Selon moi, l’explication est assez simple car actuellement il semble que la demande de crédits est assez modeste et ont n’a pas suffisamment de projets viables à financer. Vous vous rendez compte que toute banque voudrait financer un projet d’investissements à un rendement , disons, plus grand de 1% que de la Banque Centrale, sans aucun doute, mais l’essence du problème est à l’heure actuelle liée au fait que l’entrepreneur en question doit faire la preuve d’être capable de rembourser l’argent à la banque, donc, pratiquement, avoir un projet d’investissements ou un projet d’affaires qui puisse générer de la valeur ajoutée , lui permettre de rembourser ce crédit. Or, à l’heure actuelle, il semble que de tels projets sont absents et je dirais que nous trouvons dans un cercle vicieux. »
Remarquons, par ailleurs, que le gouverneur de la Banque Nationale Roumaine, Mugur Isàrescu, a déclaré récemment que l’intérêt de la Roumanie est de faire partie de l’Union Bancaire, même sans avoir adopté l’euro: « C’est pour l’intérêt de la Roumanie, en premier lieu, le fait que trois quarts des actifs bancaires totaux de Roumanie se trouvent dans les banques ou dans des entités bancaires dont le capital se trouve de façon prépondérante dans des banques de la zone euro. Ces banques détiennent ,encore, deux tiers du capital de l’ensemble du système bancaire. Par conséquent la participation à l’Union Bancaire me semble être en concordance à l’intérêt national de la Roumanie. »
Le gouverneur Mugur Isàrescu a encore dit que l’intégration par la Roumanie de l’Union Bancaire, la Banque Nationale Roumaine pourrait apprendre directement de Francfort, de la Banque Centrale Européenne à propos de la situation des banques européennes et non pas à travers dix intermédiaires, à Bucarest, et sous une forme lacunaire. ..(trad. : Costin Grigore)