Le milieu d’affaires en Roumanie
Selon le classement annuel «Doing Business 2013 », la Roumanie se situerait en 72-ème position...
Florin Orban, 19.03.2013, 13:49
Selon le classement annuel concernant le milieu d’affaires « Doing Business 2013 » de la Banque Mondiale, la Roumanie se situerait en 72-ème position sur 185 pays analysés, la même que lors du rapport antérieur visant l’intervalle juillet 2011- juin 2012, l’accès au crédit devenant plus facile en Roumanie à la suite de l’extension de la gamme d’actifs immobiliers pouvant être utilisés comme garanties…
Selon ce même rapport de la Banque Mondiale, la création d’affaires a été simplifiée par l’abréviation du temps nécessaires à obtenir le caissier fiscal de l’Agence Nationale d’Administration Fiscale.
La Roumanie a des positions internationales plus faibles que l’année précédente à l’égard d’obtention des patentes de construction, l’accès à l’électricité, l’enregistrement de la propriété, la protection des investisseurs et les règles de l’insolvence, tandis que le classement visant le payement des taxes s’est amélioré et celui du commerce international s’est maintenu. Ainsi, la Roumanie est la mieux placée des 185 pays, 12-ème position, en matière d’accès aux crédits. Quant à la facilité de créer une société, la Roumanie se situe sur la 68-ème position, vis-à-vis de la 63-ème dans le rapport antérieur. L’enregistrement d’une affaire en Roumanie suppose, comme l’année précédente, 6 procédures, tandis que le nombre de jours nécessaires pour le faire a baissé de 14 à 10. Le coût du début d’une affaire a, lui aussi baissé, de 3% du revenu moyen annuel par tête d’habitant à 2,8% de la valeur de la propriété, le revenu moyen annuel estimé par la Banque Mondiale pour la Roumanie étant de 7910 dollars.
L’enregistrement de la propriété exige, comme l’année précédente, 8 procédures, a une durée de 26 jours et un coût de 1,2% de la valeur de la propriété. Quant aux échanges commerciaux, le rapport stipule que la Roumanie n’a pas opéré des changements. Les exportations exigent, toujours, 5 documents, 12 jours et un coût de 1485 dollars par conteneur tandis que les importations ont besoin de 6 documents, 13 jours et 1495 dollars par conteneur.
En ce qui concernent les perceptions à l’échelon intérieur, rappelons la déclaration du président de l’Association des Hommes d’Affaires de Roumanie, Florin Pogonaru, selon lequel 2012 a été une année défavorable pour le milieu d’affaires, surtout à la suite des innombrables querelles politiques et du fait que l’accent a été mis uniquement sur l’austérité et non pas sur des mesures aptes à encourager la croissance économique. C’est la raison pour laquelle les représentants du milieu d’affaires voudraient qu’en 2013 la classe politique tombe d’accord sur ce qu’il faut faire du point de vue économique et établisse une cible de croissance pour la Roumanie : « Nous avons proposé une cible ambitieuse, de 2% croissance économique au delà de la croissance économique européenne partant du fait qu’indifféremment du comportement du politique et du milieu économique de Roumanie, nous dépendons des marchés et des financements et, ainsi, toute performance nationale doit être strictement estimée par rapport à l’état de l’Europe. Certes, nous devons réfléchir d’où cette croissance peut venir et quel devrait être le visage de la Roumanie en 2013. Ce qui est arrivé en Roumanie pendant ces années de crise, c’est que nous avons détruit les chaînes d’entreprises roumaines qui se fournissaient l‘une l’autre, ajoutaient de la valeur et vendaient vers le consommateur final, l’accent du gouvernement devrant, donc, être mis sur ce point, sur le capital roumain et sur le renouement des chaînes de création de valeur. »
Le président de l’Association des Hommes d’Affaires de Roumanie apprécie que, en dépit du fait que l’exportation représente un moteur de croissance pour la Roumanie, cela ne suffit pour résister aux effets de la crise car en 2013, l’industrie auto et celle métallurgique pourraient être sérieusement affectées à l’échelon mondial, ce qui conduirait à un impact négatif sur l’économie roumaine qui est relativement dépendante à l’heure actuelle des performances de ces secteurs. Pour contrecarrer ces problèmes, une solution viable serait, selon Florin Pogonaru, de mettre un plus fort accent sur l’appui du capital autochtone et des entreprises locales, pareil au modèle polonais.
La Roumanie a traversé, donc, ces dernières années une période marquée par des mesures d’austérité impopulaires convenues avec les représentants des institutions financières internationales à travers des accords de crédit. 2013 pourrait représenter l’année pendant laquelle l’accent ne soit plus mis sur les ajustements, comme appréciait le gouverneur de la Banque Nationale Roumaine, Mugur Isàrescu : « Je pense que la politique fiscale de cette année sera une normale, dans le sens qu’elle ne sera pas orientée effectivement vers la poursuite d’un ajustement, d’une réduction massive du déficit, comme l’année précédente, mais, plutôt, vers une consolidation. Je pense qu’à travers une discipline financière adéquate, ceci voulant dire une dépense prudente du denier publique, il ne sera pas nécessaire de faire ce que nous avons appelé ces dernières années par le mot »austérité », donc on n’aura plus besoin de poursuivre l’austérité si la discipline financière sera assez forte. »
Remarquons que la Roumanie a monté d’un cran, jusqu’à la 31-ème position, sur 60 marchés analysées dans un classement mené par la compagnie de consulting ERNST&YOUNG selon le degré de globalisation de l’économie. « La Roumanie a une économie ouverte qui a pleinement bénéficié de l’accès aux nouveaux marchés, surtout les marchés de l’Union Européenne » – dit le rapport. « La Roumanie continuera de bénéficier de la libéralisation graduelle du commerce mondial et de l’intégration commerciale de plus en plus étroite dans l’Union Européenne. Une partie des entraves du commerce de biens dans le cadre de l’Union qui persistent encore actuellement, il est bien possible d’être éliminées et la libéralisation du commerce et des services, ce qui pourra représenter autant de bénéfices pour la Roumanie, continuera, même dans une cadence plus lente que celle anticipée antérieurement » – précise-t-on encore dans le rapport ERNST&YOUNG…(aut.: Cristian Mihu; trad.: Costin Grigore)