Le milieu d’affaires en Roumanie
En 2014, la Roumanie a réussi à attirer 62 projets dinvestissements étrangers, 19% de plus par rapport à 2013, ce qui lui a valu une place au classement des 15 pays européens les plus attractifs pour les investisseurs.
Florin Orban, 15.09.2015, 13:30
La Roumanie occupe également la 6e place pour ce qui est du nombre d’emplois créés par des investissements étrangers – indique le rapport annuel Ernst&Young – European Attractiveness Survey. Selon cette étude, en 2014, les investissements étrangers ont permis la création de 10.892 nouveaux emplois en Roumanie, notre pays devançant l’Espagne, la Turquie et la Slovaquie. Le nombre d’emplois créés par les investissements étrangers a été comparable à celui enregistré par l’Allemagne, progressant de 77% par rapport à 2013. En 2014, la Roumanie a figuré, donc, pour la première fois au classement des 15 pays européens les plus attractifs, aux côtés de la Pologne, de la Serbie et de la République Tchèque.
Cette année, elle est le seul Etat d’Europe centrale et orientale à se maintenir dans ce classement, avec la Pologne. L’étude d’Ernst&Young est censée aider les compagnies à prendre la décision d’investir dans un pays et les gouvernements à écarter les barrières qui entravent la croissance économique. Ernst&Young précisait, dans une autre étude, que la Roumanie avait besoin de 10 ans, tout au plus, pour offrir un milieu d’affaires accueillant. L’étude visait la façon dont les entrepreneurs roumains percevait le milieu d’affaires et elle comportait 5 piliers : accès au financement, soutien accordé aux entrepreneurs, règlements et imposition, éducation et culture dans ce domaine.
Alexandru Lupea, partenaire d’Ernest&Young Roumanie: « 82% des entrepreneurs estiment que l’accès au financement est difficile ou très difficile – contre 88% en 2014. Bien que le chiffre reste important, on enregistre quand même une amélioration. Parmi les sources de financement, les crédits bancaires et les fonds européens continuent d’occuper la première place, étant indiqués par 45% des personnes interrogées, suivies par la Bourse et les systèmes alternatifs – 6%. 2015 a été la première année où un optimisme réel s’est fait sentir parmi les entrepreneurs de Roumanie. En 2014 c’était surtout les exportateurs qui se déclaraient optimistes. Les entrepreneurs dont les produits étaient destinés aux marchés intérieurs étaient moins optimistes. Or, en 2015, ces derniers se sont déclarés, eux aussi optimistes, la plupart affirmant qu’ils envisageaient de lancer des investissements et d’embaucher du personnel. »
Cette année, les réalisateurs de l’étude ont interviewé 369 hommes et femmes d’affaires de 14 industries. Selon une autre enquête appartenant à la compagnie TMF Group Roumanie, les nombreuses modifications subies par le cadre légal et la fiscalité comptent parmi les principaux défis à relever dans le milieu des affaires de Roumanie. Les plus grandes sociétés de l’économie roumaine gardent toutefois leur optimisme quant à leur évolution en 2015. Plus de la moitié des participants au sondage estiment que leurs affaires progresseront de plus de 5%, alors que 22% s’attendent à une croissance de 10 à 15% par rapport à l’année dernière, ce qui peur leur permettra d’élargir leur activité.
Toutefois, seuls 7% de ces sociétés visent la Roumanie, le reste s’intéressant surtout aux marchés extérieurs d’Europe Centrale et de l’Est, d’Afrique ou bien d’Asie et du Pacifique. A noter qu’il s’agit de compagnies actives dans l’industrie pétrolière, la vente en détail et les services financiers. 40% d’entre elles estiment que les taxes locales et les contributions sociales sont les plus élevées de tout ce qu’elles doivent payer, à comparer avec leur chiffre d’affaires. N’empêche, la Roumanie reste un pays intéressant pour les affaires, conclut l’étude.
Détails, avec Emine Constantin, représentante de la société en charge de l’enquête : «Même si les compagnies affirment que le cadre législatif pose de nombreux problèmes, qu’il est assez difficile de trouver les bonnes personnes pour développer son affaire, elles réussissent quand même à avancer dans cet environnement. Quant à l’élargissement des affaires sur le territoire de la Roumanie, les régions les plus recherchées restent le sud et le sud-est, ainsi que Bucarest et ses alentours.»
Pour sa part, l’analyste économique Aurelian Dochia estime que :«Pour atteindre cet objectif et orienter les investissements dans les meilleures directions, il faut avant tout œuvrer pour la création d’un climat propice aux affaires et attrayant tant pour les investisseurs à capital roumain, que pour ceux à capital étranger. Nous sommes en concurrence permanente avec d’autres pays de la région et du monde entier qui souhaitent attirer du capital étranger. A écouter les discours de la plupart des leaders du monde, même des pays développés, tels que le Royaume Uni ou la France, s’orientent vers la Chine pour attirer des investisseurs et des capitaux. Nous sommes donc en concurrence avec un tas d’acteurs du marché international. Alors, pour être intéressants dans ce contexte, il faut faire attention aux points d’intérêt des investisseurs étrangers. La Roumanie n’est pas très bien placée dans les différents classements. C’est pourquoi, à mon avis, nous devons redoubler d’efforts pour créer le milieu d’affaires le plus favorable, qui soit attrayant pour les investisseurs roumains et étrangers à la foi. »
Enfin, il convient de mentionner que le problème du financement concerne l’économie roumaine en général et les PME en particulier, a encore souligné Aurelian Dochia. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)