Le Master plan de transport de la Roumanie
Le cabinet de Bucarest a approuvé le Plan général des transports élaboré par le ministère des Transports. Le document table sur une enveloppe totale de 45,45 milliards deuros nécessaire à la mise en ouvre, dici 2030, de projets dinfrastructure.
Florin Orban, 11.08.2015, 13:16
Le Master plan prévoit également 1.300 km dautoroutes, dont la construction coûterait 13,7 milliards deuros et 1.825 km de routes express, pour lesquelles il faudrait 9,9 milliards deuros. Dautres projets concernent la construction de voies transeuropéennes et transrégionales, la réhabilitation de 2.800 km de voies ferrées, 3 milliards deuros dinvestissements dans le secteur naval et le financement à hauteur de près dun milliard deuros des travaux de modernisation de laéroport international Henri Coandă de Bucarest, ainsi que des aéroports de Timişoara, Cluj-Napoca et Iaşi.
Certains analystes considèrent dun œil plutôt méfiant ce plan, vu que la Roumanie ne dispose actuellement que dun peu plus de 700 km dautoroutes, dont 600 km construits après 1990. Ces projets dinfrastructure bénéficient toutefois de fonds européens, la Commission européenne devant leur allouer 6,8 milliards deuros dici 2020. Voici ce que déclarait Corina Creţu, commissaire européenne en charge de la politique régionale: « Du point de vue de la Commission, la priorité du Master plan consiste à réaliser dans les délais prévus les projets du réseau principal RTE-T, à savoir le Réseau transeuropéen de transport. »
Marcel Boloş, directeur général au ministère roumain des Transports, nous en a fourni des détails: « Le Masterplan, ce document stratégique de développement de linfrastructure des transports, se doit de respecter les règles de la Commission européenne en la matière. Les réseaux connus dans le jargon du métier sous le nom de réseau central RTE-T, (Core Network) et réseau global RTE-T (Comprehensive Network) transitent par la Roumanie. Nous devons donc en tenir compte au moment où nous fixons le trajet dun certain tronçon dautoroute. Le réseau central doit être finalisé avant 2030, celui global à lhorizon 2050. Bref, largent européen va en priorité vers ces réseaux ou bien vers les segments dautoroutes que nous envisageons dans le cadre du Plan directeur des transports».
Marcel Boloş a précisé que le Plan général des transports contient aussi les coûts préétablis pour les divers projets : « Justement, cest un élément auquel nous avons fait très attention ; lorsque les projets par exemple dautoroutes ou de routes express ont été identifiés, la règle prise en compte a été celle du coût préétabli. Dans le cas des autoroutes, le sujet le plus délicat et le plus débattu, nous avons travaillé en fonction de ce coût, de la forme de relief traversée par le tracé et du secteur de lautoroute dont il est question. Je prends un exemple concret ; le coût dun kilomètre en montagne a été de 20 millions deuros ; en zone de montagne et de colline, le kilomètre coûte 12 millions deuros. Si le tracé de lautoroute na traversé que des collines, le coût préétabli a été de 8 millions deuros, tandis quen région de plaine cétait 4 millions et demi le kilomètre. Jinsiste sur le fait que, pour chaque secteur dautoroute, nous avons fait le calcul en fonction de la longueur de la forme de relief et du coût préétabli pour arriver aux valeurs des projets identifiées dans le plan général. »
La construction du tronçon dautoroute Piteşti – Sibiu, composante du corridor européen n°4, intéresse au plus haut degré les transporteurs et les conducteurs routiers roumains et étrangers. Marcel Boloş, directeur général au ministère des Transports: « Lélaboration de létude de faisabilité sera lélément le plus délicat, mais lexécution des travaux de construction est elle aussi délicate, surtout quil faudra construire, probablement pour la première fois en Roumanie, dans une région montagneuse et que le chantier pourrait sétendre sur 3 ou 4 ans. Si on fait le calcul, avec toute la bonne volonté possible, puisque nous voulons effectivement finaliser le corridor n°4, létude de faisabilité, plus les travaux, plus lappel à candidature prendront, grosso modo, entre 5 et 7 ans. »
Un communiqué du gouvernement roumain précise que, pour la programmation 2014 – 2020, la Roumanie dispose de 6,8 milliards deuros de fonds pour les quatre secteurs de transport – routier, ferroviaire, naval et multimodal. Sy ajoutent 7 autres milliards deuros approuvés par le cabinet de Bucarest, qui ira les trouver dans des prêts publics et dans laccise sur les carburants, pour financer notamment les projets routiers, dont les autoroutes.( trad. Ileana Taroi, Mariana Tudose)