Le marché de la logistique et des transports
A mesure que le coût des transports augmentera, un nombre croissant de compagnies se décideront pour la production régionale, et les coûts plus bas enregistrés en Roumanie attireront de nouveaux investisseurs.
Florin Orban, 13.09.2016, 14:03
Le marché des transports de Roumanie, évalué à plus de 6,5 milliards d’euros pour le transport de personnes et à près de 2 milliards pour le transport de marchandises, en est à sa 7e année consécutive de croissance – selon une analyse de Ziarul financiar – le Journal financier. Y ont contribué les compagnies de logistique, qui ont consolidé leur position et investi dans des entrepôts et centres logistiques.
A mesure que le coût des transports augmentera, un nombre croissant de compagnies se décideront pour la production régionale, et les coûts plus bas enregistrés en Roumanie attireront de nouveaux investisseurs. Une plus grande production accroîtra la demande de services pour les compagnies de logistique et de transports. De nouveaux investissements ont été réalisés – dont ceux de Daimler à Sebeş (dans le centre du pays) ou de Bosch et Delonghi à Cluj (dans le centre ouest), les sociétés de logistique et de transports investiront des dans entrepôts et des camions, pour faire face à la demande. En outre, les transporteurs locaux tentent d’élargir leur activité à l’international, aussi bien vers l’Europe Occidentale que vers l’Asie, où ils peuvent obtenir des profits plus intéressants.
Le vice-président de l’Association roumaine pour la logistique, Ion Lixandru, explique : « Il est évident que la logistique tend à se développer, les transports se développeront aussi. Avec ou sans infrastructure, les choses vont bon train et je m’attends à une progression à deux chiffres du mouvement des marchandises, car la demande sur le marché est importante. A présent, le marché est mûr, les ventes en ligne ont commencé à faire leur apparition, on a une logistique de distribution de l’eau directement au logement, le marché du courrier a beaucoup progressé, compensant le sous-développement enregistré par la Poste roumaine, avec sa logistique vieillie et on dispose déjà d’un capital privé dans ce domaine. Un capital commence à arriver de l’étranger, ce qui est une très bonne chose, car des solutions arrivent avec. Il n’y a pas que l’argent qui rentre, il y a des solutions de logistique, des services de courrier, des services bancaires, de garantie, beaucoup de choses qui nous rapprochent du niveau européen.
Ion Lixandru fait également une évaluation du marché : « Pour ce qui est du marché de la logistique, la valeur des marchandises transportées se chiffre à 28-30 milliards d’euros – sans compter le transport de l’électricité, du gaz et des carburants.
Le vice-président de l’Association roumaine pour la logistique présente les opportunités que la Roumanie offre dans ce domaine : « A part le progrès de la consommation enregistrés depuis 2 ou 3 ans, la Roumanie est un pays producteur. Au centre du pays sont massées plusieurs fabriques productrices de composants automobiles et elles sont reliées à la ville de Sibiu par l’autoroute, même s’il reste 80 km à construire. A présent, le trafic n’est plus si intense le long de la vallée du Mureş, car les transporteurs empruntent l’autoroute à Lugoj. Le sud du pays comporte le grand avantage d’une infrastructure plus développée. Ce qui est important, c’est qu’en ce moment, le port de Constanţa est en plein essor. Sa nouvelle infrastructure, ainsi que la mise en valeur du pont d’Agigea représentent de grands avantages pour le trafic de marchandises dans le port et pour les exportations. Le sud du pays se développe, lui aussi, grâce aux investissements dans l’industrie automobile réalisés à Craiova (Ford y a ouvert une usine). Les routes existantes à l’heure actuelle sont insuffisantes, on doit adapter le programme des transports et rouler la nuit. Le trafic sur le Danube commence à se développer aussi, notamment dans les ports d’Orşova, Corabia, Turnu Măgurele, Giurgiu, jusqu’à Călăraşi, ce qui est très important. Est-ce que la main d’œuvre très bon marché dans la région de la Moldavie pourrait constituer à elle seule un avantage suffisamment grand pour compenser à l’absence quasi totale d’infrastructure routière tellement nécessaire dans la zone pour booster les transports et la logistique ? Ion Lixandru : Son : « Malheureusement non, car on se retrouve devant une zone géographique qui regroupe plusieurs des régions les plus pauvres d’Europe dont la plupart incapables d’attirer des investissements. A l’heure où l’on parle, à quelques exceptions près, telles les villes de Iasi, Suceava ou Bacau, les hommes d’affaires évitent cette région où la main d’œuvre n’existe plus, ce qui entraîne la chute de la consommation et implicitement des investissements. Par contre, on a la région de Brasov, Sibiu, Sebes et Deva, au cœur de la Roumanie, qui continue de séduire d’importants investisseurs allemands et je pense à Mercedes Benz ou encore Audi pour vous en donner quelques exemples ».
Le vice-président de l’Association nationale de la logistique passe en revue les régions à haut potentiel économique dans les deux ou trois années à venir : « Personnellement, j’entrevois de multiples possibilités de développement dans certaines régions d’Olténie et de Moldavie. Je pense, par exemple, à l’essor du tourisme. A part l’agriculture, je suis certain que ce sera au tourisme d’avoir le vent en poupe, ce qui apportera de nombreux bénéfices à ces régions ».
A présent, 84% du chiffre d’affaires des compagnies de logistique est généré par les transports routiers, 3% par celui ferroviaire, 8% par le transport naval et le reste par celui aérien. (Aut. : Cristian Mihu; Trad. : Ioana Stăncescu, Dominique)