Le marché automobile roumain
La surprise vient du marché de la voiture électrique et hybride qui a doublé ses ventes l'année dernière.
Florin Orban, 14.02.2017, 13:54
Avec 142 milles véhicules vendus en 2016, le marché de la voiture neuve a enregistré un bond de 17,8% l’année dernière par rapport à 2015. Un coup d’accélération qui, malheureusement, sera suivi cette année par un coup de frein suite à la suppression du certificat « qualité de l’air », opine l’Association des producteurs et des importateurs d’automobiles. Sur l’ensemble de 142.000 véhicules vendus en 2016, 115.000 étaient des automobiles, et dans le classement des ventes de véhicules neufs Dacia arrive en tête des modèles les plus prisés par la clientèle roumaine. Le top des marques les mieux vendues l’année dernière est complété par Volkswagen, Skoda, Renault et Ford. Notons également que la part des moteurs diesel dans les ventes de voitures neuves continuent de perdre du terrain au profit de l’essence. 49,3% des voitures neuves immatriculées en Roumanie en 2016 étaient équipées de moteurs diesel, contre 53,5% un an plus tôt. La surprise vient du marché de la voiture électrique et hybride qui a doublé ses ventes l’année dernière, passant de 496 unités en 2015 à 1183 en 2016. A parler strictement des véhicules électriques, leur nombre est monté de 46 unités en 2015 à 167, l’année dernière.
Quant au marché de voitures d’occasion, importées, celui-ci a largement dépassé celui des véhicules neufs, avec 300.000 véhicules enregistrés en 2016.
Le président de l’Association des Producteurs et Importateurs roumains d’Automobiles, Ernest Popovici : «L’importation de voitures d’occasion a largement dépassé l’année dernière la vente de véhicules neufs. Il se vend trois fois plus de véhicules d’occasion que de neufs. Une explication en serait l’évasion qui touche le commerce de voitures d’occasion dont se rendent responsables aussi bien des particuliers que des sociétés spécialisées à frauder le kilométrage».
Selon ladite association, la suppression du certificat « qualité de l’air » à commencer par le 1er février encouragera l’importation de voitures d’occasion parallèlement à une baisse des ventes de voitures neuves.
Une solution serait de taxer différemment les voitures neuves et d’occasion, estime Cristian Milea, membre du Conseil directeur de l’Association des producteurs et des importateurs roumains d’automobiles : « Il faudrait une taxe d’immatriculation et un impôt censés privilégier les voitures plus neuves au détriment de celles d’occasion. C’est d’ailleurs ce qui font la plupart des pays européens où le parc automobile a des indicateurs de gestion performants ».
Entrée en vigueur le 1er janvier 2007, lors de l’adhésion de la Roumanie à l’UE, la taxe sur la première immatriculation était dans un premier temps calculée en fonction de trois indicateurs : cylindrée, ancienneté et catalyseur. Deux ans plus tard, le 19 février 2009, le gouvernement roumain modifie la taxe et décide de baisser d’un tiers le montant de la nouvelle taxe sur la pollution automobile. Puis, en 2012, la taxe automobile devient obligatoire aussi bien dans le cas d’une nouvelle immatriculation des voitures enregistrées en Roumanie avant le 1er janvier 2007 que dans le cas de celles importées d’Occident. Douze mois plus tard, cette taxe est suspendue et les propriétaires ayant déjà payé se voient rembourser. Le 15 mars 2013, à compter du moment où le certificat «qualité de l’air» entre en vigueur, la taxe est calculée en fonction de la quantité des émissions de CO2, telles qu’elles figurent dans certificat d’immatriculation de la voiture.
Aux dires du vice-président de l’Association des producteurs et des importateurs d’automobiles, Brent Valmar, les ventes de voitures neuves n’auront pas à souffrir si le programme de renouvellement du parc automobile « Le Tacot » n’existe plus. Le projet fut salutaire pour un marché en crise, ce qui n’est plus le cas actuellement.
Brent Valmar : « L’expérience de l’année dernière nous a montré que l’absence du programme le Tacot quelques mois durant n’a pas affecté les ventes aux particuliers. Celles-ci ont continué leur pente ascendante grâce à l’intérêt des fournisseurs envers les ventes aux personnes physiques. Personnellement, je ne crois pas que le programme le Tacot ait une influence sur le volume total du marché de la voiture neuve en 2017 ».
Quant à la production autochtone de voitures, celle-ci s’est chiffrée à 359 mille unités en 2016, inférieure de 7,2% à celle de 2015. Sur ce total, 320.000 voitures ont porté la marque Dacia Groupe Renault et le reste la marque Ford. Côté exportations, on a enregistré une baisse de 8,2% par rapport à 2015. Le classement des voitures exportées a été dominé par la Duster, suivie par la Sandero et la Ford B-Max. Sur le nombre total de voitures produites en Roumanie dans le courant de l’année dernière, 90,7% ont été exportées, soit un point de pourcentage de moins qu’en 2015. (Trad. Ioana Stancescu)