Le commerce extérieur roumain
Le déficit commercial de la Roumanie a baissé lannée dernière de 41,3% par rapport à 2012...
Florin Orban, 18.03.2014, 13:26
Selon l’Institut National des Statistiques, le déficit commercial de la Roumanie a baissé l’année dernière de 41,3% par rapport à 2012 jusqu’au niveau de 5,7 milliards d’euros après la hausse des exportations de 9,1% jusqu’au niveau de 40,6 milliards d’euros atteignant ainsi son maximum historique. A leur tour, les importations ont avancé de 0,2% jusqu’à 55,3 milliards d’euros. La valeur des échanges intracommunautaires de biens a été l’année dernière de 34,6 milliards d’euros vers l’extérieur et de 41,8 milliards d’euros vers l’intérieur, ce qui représente 69,6% du total des exportations, respectivement 75,7% du total des importations.
La valeur des exportations représente une performance remarquable, surtout dans les conditions où les pays de la zone euro, principaux partenaires du commerce extérieur de la Roumanie, n’ont pas encore dépassé la crise — a déclaré pour Radio Roumanie l’analyste économique Aurelien Dochia . Pourtant, les exportations de la Roumanie présentent une faiblesse liée au fait qu’elles sont très concentrées : « Il y a, pratiquement, quelques secteurs et, dirais-je, quelques grandes entreprises qui réalisent une bonne partie de nos exportations et, de toute évidence, ceci engendre une certaine vulnérabilité, surtout dans les conditions où, disons, le marché des automobiles, manifeste des moments de faiblesse, évidemment, nos exportations et notre économie seraient fortement affectées. Donc, il serait désirable à cet égard, d’avoir une plus grande diversité des secteurs et des entreprises qui sont performantes à l’exportation. »
Aurelien Dochia ajoute que, en dépit du fait que ce dernier temps on constate une orientation plus accentuée vers des marchés en dehors de l’Union européenne, nous continuons d’être étroitement liés aux partenaires européens et, particulièrement, de ceux de la zone euro. Raison pour laquelle, c’est justement de l’évolution de leurs économies que dépendra celle des exportations roumaines qui, pendant les deux derniers mois de l’année dernière semblaient donner des signes de ralentissement : « Je pense que pour donner un verdict à cet égard il vaut mieux attendre, voir quelle est l’évolution des choses car de tels moments de ralentissement il y en a eu, aussi, par le passé. Ces moments peuvent être suivis par un redressement ultérieur mais c’est la situation d’Europe qui est celle qui détermine dans la plus grande mesure l’évolution de nos exportations en 2014 et, au cas où il y a un redressement en Europe du point de vue économique, probablement les exportations auront une tendance de hausse en 2014. Au cas contraire, que ces faiblesses des deux derniers mois de l’année 2013 continuent en 201 aussi. »
A son tour, l’analyste économique Constatin Rudnitchi estime ce qui va se passer pendant cette année dans le domaine des exportations : « L’année 2014, compte tenu des informations qui nous viennent des exportateurs, ne sera pas une année simple. C’est à dire, je crains que les bons éléments des dernières années concernant les exportations et les nouvelles commandes, je pense notamment aux croissances, il faudrait voir si on les retrouve aussi, en 2014, puisque, d’une part, nous avons un nouveau calendrier de libéralisation du marché de l’énergie, tant pour les gaz que pour l’électricité. De l’autre part, il y a quelques nouveaux impôts appliqués dans l’économie et dans la fiscalité roumaine : je pense en premier chef à l’impôt sur les constructions spéciales. C’est une année pendant laquelle les redevances augmentent ou sont re-discutées. C’est une année pendant laquelle les accises sont calculées d’une autre manière et, déjà, c’est certain, elles ont augmenté. Or, tous ces éléments peuvent faire que les produits roumains soient moins compétitifs à l’extérieur, les coûts des compagnies augmentent et la compétitivité baisse. »
Pour sa part, le secrétaire général de l’Association Nationale des Exportateurs et des Importateurs de Roumanie, Mihai Ionescu met en évidence les mutations survenues ces dernières années dans la structure des exportations roumaines : « La crise a été une bonne leçon pour la Roumanie de deux points de vue : en premier , on a procédé à une restructuration de notre offre commerciale. Si, avant la crise , la Roumanie était championne dans trois secteurs :métallurgie, pétrochimie et industrie léjère , eh bien, après la crise ces trois secteurs ont descendu du podium. La première place est occupée par l’industrie électrique, électronique et IT, la deuxième position est celle de la construction mécanique de voitures, accessoires et voitures finies et, en troisième position , des équipements et des outillages de l’industrie mécanique. Celui-ci serait le problème qualitatif. Du point de vue de l’orientation géographique, la même crise nous a réveillés à la réalité, ce qui veut dire que la Roumanie ne peut plus demeurer en permanence et en totalité dépendante du marché européen qui occupe presque trois quarts du volume d’exportation de la Roumanie. Nous tous, tant les privés que l’Etat, nous nous sommes orientés vers la conquête de nouvelles zones géographiques visant la zone non européenne dont les balances commerciales sont positives depuis plusieurs mois. Autrement dire, La Roumanie est compétitive dans plusieurs zones du monde, nous en avons fait la preuve, et cela sans arriver au bout du rouleau. Nous continuons d’avoir en ligne de compte le marché russe, le marché chinois, l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’est, le Sud-Est Asiatique, autant de zones d’impact pour les produits roumains. »
Les principaux exportateurs de Roumanie vers les pays membres de l’Union Européenne ont été, en 2013, la Société AUTOMOBILE DACIA Groupe RENAULT, HONEYWELL TECHNOLOGIES , la Compagnie pétrolière OMV PETROM, le Chantier naval DAEWOO de Mangalia, le producteur de pneus CONTINENTAL ROUMANIE, le combinat d’aluminium ALRO Slatina et la compagnie PETROM RAFINARE détenue par la compagnie d’Etat du Kazakhstan KAZMUNAIGAZ. Les pays vers lesquels la Roumanie exporte le plus sont : l’Allemagne, l’Italie, la France, la Turquie, la Hongrie, la Bulgarie, la Grande Bretagne et l’Espagne et, en matière d’importations, la hiérarchie se présente ainsi : l’Allemagne, l’Italie, la Hongrie, la France, la Chine, la Fédération Russe, l’Autriche et le Pays Bas. (trad.: Costin Grigore)