Le budget 2018 de l’Union européenne
Le Parlement européen a adopté la forme finale du budget de lUnion européenne pour lannée 2018. Le député roumain Siegfried Mureşan, membre du Parti populaire européen, fait des précisions pour RRI.
Florin Orban, 19.12.2017, 16:34
C’est à la fin du mois passé que le Parlement européen a adopté la forme finale du budget de l’Union européenne pour 2018.D’une valeur totale de 160,1 milliards d’euros, le
budget a été bouclé après plusieurs reprises de négociations entre les
représentants de la Commission, du Parlement et du Conseil de l’Union
européenne. Il faut préciser que dans ces négociations le Parlement européen a
été représenté par le député roumain Siegfried Muresan, membre du parti populaire européen. Les députés avaient déjà adopté au
début de l’année en cours un rapport indiquant à la Commission européenne les
priorités politiques du Parlement européen quant à la répartition de l’argent.
Selon le député Siegfried Mureşan : « Nous
avons affirmé dès le début de l’année quelles étaient nos priorités :
premièrement, la croissance économique et la création d’emplois, ensuite la
sécurité des citoyens. Et pour atteindre justement ces objectifs, nous avons
insisté pour que les fonds européens soient investis en priorité dans les
domaines qui vont améliorer la compétitivité de l’économie européenne,
c’est-à-dire l’innovation, la recherche, l’infrastructure, les PME, les bourses
Erasmus dédiés à la mobilité des étudiants. Pour atteindre le second objectif,
la sécurité des citoyens européens, nous avons pris pour engagement de
renforcer les agences de l’Union européenne responsables en matières
judiciaires et affaires intérieures, tels EUROPOL, EUROJUST ou encore le Bureau
européen d’appui en matière d’asile (BEAMA). Ces dernières représentent les
institutions de l’Union censées combattre le terrorisme, renforcer l’échange
d’informations entre les Etats membres concernant notamment les personnes
suspectées d’actes de terrorisme, le trafic d’armes, le trafic des drogues ou
encore la traite des êtres humains… Le deuxième instrument sera dédié au
renforcement de la Défense européenne, action proposée l’année passée par la
Commission européenne. Plus précisément, la Commission avait affirmé : on
veut agir, en faire plus au niveau de la Défense européenne et, pour ce faire,
nous devrons mettre à disposition des fonds du budget de l’Union. Quant au
troisième instrument, censé assurer le renforcement de la sécurité de nos
concitoyens, c’est à travers l’appui consenti au voisinage immédiat de l’Union,
car la sécurité de l’Union européenne ne peut être assurée à moins qu’elle soit
entourée d’Etats stables et sûrs. Nous parlons donc tout spécialement à l’Est
de trois Etats associés : la Géorgie, l’Ukraine et la république de
Moldova, tous des Etats ayant fait le choix de l’intégration européenne. Quant
à la frontière sud de l’Union, on vise le sud de la Méditerranée, le Moyen
Orient où, on le voit, l’Union est confrontée à toute une série de risques de
sécurité. »
La Commission européenne avait avancé un premier projet
de budget 2018 au mois de mai dernier, alors que l’étape finale des
négociations s’est achevée le samedi 18 novembre. Le document a été adopté le
29 novembre par le Conseil européen et voté le lendemain par le Parlement.
Et
les résultats de ces négociations ? C’est le représentant du Parlement à
la table des négociations, l’eurodéputé roumain Siegfried Mureşan, qui répond: « Concernant la croissance économique, la création
d’emplois et l’amélioration de la compétitivité, par rapport à ce qui était
prévu dans le plan de budget présenté initialement par la Commission, nous
avons réussi à obtenir une enveloppe supplémentaire de 70 millions d’euros pour
le programme Horizon 2020, c’est-à-dire de l’argent investi dans la recherche,
le développement, l’innovation. Au total il s’agit de 11,2 milliards d’euros
destinés à la recherche et à l’innovation dans le budget européen prévus pour
l’année prochaine. Aussi, nous avons réussi à décrocher dans la dernière ligne
droite une enveloppe supplémentaire de 20 millions destinés aux bourses
Erasmus. En 2018, nous aurons au total 2,3 milliards d’euros dédiés aux bourses
Erasmus. A cela, il faudrait compter 354 millions destinés aux PME, à travers
le programme COSME. Il s’agit de 15 millions supplémentaires, décrochés dans la
dernière phase des négociations. Nous avons encore réussi à augmenter
l’enveloppe destinée à financer les mesures ciblant la réduction du chômage des
jeunes, passant de 233 millions à 350, et nous avons également obtenu
l’engagement de la Commission et du Conseil de proposer un collectif budgétaire
l’année prochaine, si l’entièreté des fonds mis à disposition dans ce cadre est
dépensée par les Etats membres et si la demande pour un plus de moyens est
toujours là. »
D’importants fonds ont été consentis dans le domaine de
la sécurité. Le député européen Siegfried Mureşan, membre du PPE, présent à la
table des négociations de la part du Parlement européen, apporte des
précisions : « Pour ce
qui est de notre seconde priorité, c’est-à-dire la sécurité de nos concitoyens,
nous avons renforcé les moyens des agences de l’Union européenne en charge de
la Justice et des Affaires intérieures, dotées du budget suivant: EUROJUST a
reçu une enveloppe de 120 millions d’euros pour l’année prochaine, alors que l’EASO a une enveloppe de 90 de millions. Nous avons également réussi
à augmenter les fonds dédiés au voisinage oriental de l’Union européenne
jusqu’à 602 millions d’euros, par rapport aux 548 millions de l’année passée.
Aussi, suite à notre demande d’introduire le voisinage est de l’Union
européenne parmi les priorités communautaires, nous avons décroché une
enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros par rapport au projet de budget
de 592 millions d’euros, prévu initialement. »
Pas en dernier lieu, 4,9 millions d’euros seront
utilisés pour combattre la désinformation et la propagande en provenance de la
Fédération de Russie. Enfin, dernier élément important : les fonds de
pré-adhésion destinés à la Turquie ont été réduits de 105 millions d’euros,
alors qu’une enveloppe de 70 millions supplémentaires ont été mis de coté, dans
un fonds réservé. A travers cette réduction, l’UE a voulu transmettre un
message politique fort au pouvoir politique turc, pour sanctionner
l’éloignement de la Turquie des normes européennes en matière de liberté
d’expression et des droits humains. (Trad. : Ionuţ Jugureanu)