L’apiculture en Roumanie
Quelque 100.000 familles dabeilles sont actuellement certifiées en Roumanie et la production de miel écolo a totalisé, dans les années favorables, entre 3000 et 3500 tonnes par an.
Florin Orban, 25.08.2015, 13:11
La Roumanie exporte annuellement 50 — 60% de sa production de miel qui est de 20.000 tonnes environ. 80% des exportations vont vers l’Allemagne, et le reste en Espagne et dans les pays nordiques, en fait dans les zones avec la plus grande consommation de miel. Le président de l’Association des éleveurs d’abeilles de Roumanie, Ioan Fetea, déclare que la Roumanie continue d’exporter du miel en vrac. Il est très difficile d’entrer sur le marché européen avec des produits finis sans avoir des distributeurs sérieux pour les magasins.
Bien que le secteur apicole roumain soit prêt à faire face à l’exportation de produits emballés, les commanditaires étrangers ne manifestent pas un tel intérêt. Selon l’Association des éleveurs d’abeilles de Roumanie, une des raisons pour lesquelles ces derniers préfèrent acheter du miel en vrac, c’est qu’il est souvent utilisé dans les coupages, étant données ses qualités extraordinaires.
Ioan Fetea : « La Roumanie a un miel d’une qualité extraordinaire, reconnu et médaillé à tous les salons et congrès ou encore aux colloques internationaux en la matière. Du point de vue de la demande de miel pour le marché roumain, cette dernière est assurée. Nous collaborons, bien entendu, avec tous les importateurs ou au moins avec ceux qui souhaitent importer de Roumanie, qu’il s’agisse de la Chine, des Etats Unis, mais nos partenaires les meilleurs et les plus sérieux, ce sont l’Union européenne et notamment l’Allemagne. Malheureusement, nous ne pouvons pas produire au niveau de la demande de miel, mais il y a aussi un autre paradoxe, c’est que la Roumanie consomme peu de miel, et nous exportons plus de la moitié de la production. Malheureusement encore, selon les statistiques, nous occupons la dernière place pour la consommation de miel, qui se situe entre 450 et 500 grammes par habitant et par an, alors que dans les pays nordiques ou en Allemagne, cette consommation oscille entre 1,5 kg à 2,5 kg. »
Nous nous sommes entretenus aussi avec deux apiculteurs. Ilie Nistor, médecin vétérinaire : « Le gain est plutôt relatif et il varie en fonction de la production. 2014 fut une année extrêmement défavorable qui nous a mis presque dans l’impossibilité de récupérer l’argent investi dans le déplacement et l’entretien des abeilles. Personnellement, je ne fais pas d’exportation et je vais vous expliquer pourquoi. Tout simplement parce que le miel d’une qualité à même de garantir son exportation est justement celui qu’achète l’Association des Apiculteurs qui dispose de toutes les méthodes censées dénicher les assortiments de miel falsifié. Du coup, si on essaie de commercialiser des produits contrefaits, on risque d’entrer dans le collimateur des procureurs. La principale raison pour laquelle je refuse les exportations est le prix très bas. Surtout qu’en ce qui me concerne, je ne produis que de petites quantités par rapport aux autres: cinq à sept tonnes par an, si les conditions météo sont favorables. Sinon, je n’en obtiens que deux, voire trois tonnes par an. Avec trois tonnes par an, je fais une apiculture de subsistance qui me permet de couvrir les dépenses de ma famille. Comme vous voyez, les exportations de miel ne me rapportent pas beaucoup. »
A son tour, l’apiculteur Constantin Paslaru de la commune de Beleti- Negresti, dans le département d’Arges, a déploré les conditions défavorables de l’année dernière: « Les affaires ont plutôt traîné, surtout en 2014 quand le profit fut des plus mauvais suite aux conditions météorologiques des plus dures avec des pluies à verse qui sont tombées jour et nuit en empêchant la pollinisation. Des fleurs, il y en a eu, du nectar aussi, mais les pluies ont diminué le rendement. La quantité totale de miel en 2014 s’est située en dessous de celle toutes fleurs en 2013. Je n’exporte pas encore, puisque depuis cinq ans déjà, je me préoccupe surtout de commercialiser mes produits directement vers les consommateurs. Avant, j’avais des intermédiaires, mais depuis cinq ans, je vends le miel directement aux clients et parallèlement, je cherche à accroître le nombre de mes abeilles afin de pouvoir exporter dans un proche avenir. C’est dur, mais je suis optimiste. »
En ce qui concerne le secteur du miel écologique, celui-ci s’est lancé en force grâce au soutien financier accordé par l’UE au passage vers un système écologique. Pourtant, il convient de mentionner le fait que le soutien disparaît au moment où l’apiculteur finalise sa conversion à la production écologique et obtient le certificat vert.
Quelque 100.000 familles d’abeilles sont actuellement certifiées en Roumanie et la production de miel écolo a totalisé, dans les années favorables, entre 3000 et 3500 tonnes par an. Les premiers producteurs roumains de miel écologique ont commencé en 2000. Huit années plus tard, leur nombre s’élevait à quelque 600 pour que cette année, ils dépassent les 1200. Avec une production totale de seulement 6 tonnes de miel écologique en 2000, la Roumanie a obtenu 2300 tonnes en 2008 et un 3.500 tonnes en 2014.