L’agriculture roumaine actuelle
La production de céréales et doléagineux de la Roumanie sest approché cette année du niveau de 23,5 millions de tonnes, excédant un peu le niveau de 2011 lorsquon a récolté quelques 23,5 millions de tonnes.
Florin Orban, 19.11.2013, 14:50
La production de céréales et d’oléagineux de la Roumanie s’est approché cette année du niveau de 23,5 millions de tonnes, excédant un peu le niveau de 2011 lorsqu’on a récolté quelques 23,5 millions de tonnes. La production de 2013 est, donc, de 70% plus grande qu’en 2012, année de sécheresse, la récolte n’étant que de 14 millions de tonnes.
Le ministre roumain de l’agriculture, Daniel Constatin détaille: «Le fait que le Ministère de l’Agriculture, l’Agence Nationale d’Améliorations Foncières ont fait cette année les préparatifs à temps, depuis le mois de décembre-janvier, pour venir en aide aux agriculteurs qui veulent faire des irrigations à des prix beaucoup moins élevés, a déterminé, je pense, les agriculteurs à cultiver des superficies beaucoup plus amples qu’auparavant. Une deuxième raison importante est celle que cette année, contrairement au nombreux années antérieures, nous avons pu disposer largement avant terme, des subventions qui leur étaient dues. Pendant les mois de mars et d’avril six milliards de lei (quelques 1,3 milliards d’euros) ont été attribués aux agriculteurs. »
Le journaliste Ion Banu, directeur du magazine « Lumea satului » (Le monde du village) offre des explications concernant cette récolte : « Je dirais qu’à hauteur de 60%- 65% jusqu’à 70%, ce serait le mérite des agriculteurs, 20%-30% ce serait le mérite de la nature car nous avons eu une bonne année côté pluviométrie, du moins pour les céréales semées en automne et ce qui reste , ce serait le mérite du gouvernement par les mesures prises. Par ailleurs, moi, du moins, j’ai sillonné en long et en large le territoire de la Roumanie et je sais ce qui est arrivé, il y a eu des calamités, certes, il y a eu des périodes de sécheresse, il y a eu des erreurs technologiques, tout cela menant à la diminution de la production. »
Les premières estimations selon les prix de vente sur le marché local montrent que la valeur de la production de céréales et oléagineux de la Roumanie ne va pas excéder cette année 4 millions d’euros, les profits des agriculteurs n’étant pas au niveau de leurs attentes, en dépit de la bonne récolte, copte tenu des prix beaucoup plus basses de l’année précédente. Si en juin 2013, le prix d’une tonne de blé était en Roumanie de 227 euros , au mois de septembre, la tonne de blé ne se vendait que contre 140 euros tandis qu’au niveau du marché européen le prix d’acquisition d’une tonne de blé n’était pas descendu à moins de 180-200 euros.
Une situation pareille est rencontrée dans le cas du maïs où le prix local d’une tonne coûtait en juin 208 euros pour ne pas dépasser 119 euros en septembre. Les agriculteurs roumains estiment que les prix de 0,50-0,60 lei le kilo de blé et de maïs et de 1 leu le kilo de tournesol sont, effectivement, dérisoires et totalement insuffisants pour récupérer les investissements et pour reprendre le cycle agricole. Le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos estime que : « Ce problème des prix très bas est, en quelque sorte, isolé dans cette partie de l’Europe et en Roumanie et je pense que le problème n’est pas celui de l’absence de la demande sur le marché mais, probablement, de l’incapacité ou, d’une capacité encore insuffisante des producteurs de céréales de Roumanie de négocier les prix partant du marché européen et non pas nécessairement du marché local. Si vous allez chez ceux qui détiennent des silos et des capacité de stockage , vous pouvez voir qu’ils non pas été obligés de vendre contre ces prix — je suis, moi, persuadé que dans un délai non pas très long les prix reviendront, en Roumanie aussi, au niveau européen. Les problèmes se pointent surtout chez ceux qui ne disposent pas des capacités de stockage, qui sont obligés de vendre tout de suite pour rembourser leurs crédits et qui peuvent devenir une proie relativement facile pour ceux qui se permettent de spéculer leurs atouts ayant des capacités de stockage. Car, si nous regardons quelques kilomètres autour de la Roumanie, nous allons constater que les prix sont différents. Je pense qu’une des solutions serait les investissements dans des capacités de stockage contrôlés par les producteurs. »
A son tour, le journaliste Ion Banu estime que l’Etat devrait intervenir et imposer un prix minimum garanti qui existe dans d’autres pays européens: « Ce prix minimum garanti donnerait de l’assurance aux producteurs, aux fermier, de continuer leur activité pendant les années suivantes. L’absence de ce prix minimum garanti favorise en grande mesure les spéculations ce qui, à coup sur, affecte sérieusement les budgets des fermiers. Je vous dis que cette année , le fait que le niveau des prix a baissé de jusqu’à 50% et continue de baisser aux autres espèces — par exemple, au maïs et au tournesol — ceci va affecter sérieusement les revenus des fermiers dont beaucoup vont effectivement faire faillite. »
La production de maïs de cette année excède les 10,5 millions de tonnes, ce qui veut dire une valeur d’environs 1,1 milliards d’euros et, pour les grains de tournesol, la production est de plus de 2 millions de tonnes. Quant à la production de blé obtenue en 2013, celle-ci a atteint 7,3 millions de tonnes étant la plus grande des derniers huit ans, pour l’orge la récolte excédant 1,511 millions de tonnes. Au mois de juillet, le Fonds Monétaire International a révisé à la hausse l’estimation de croissance économique de la Roumanie pour l’année courante à 21% compte tenu des exportations plus massives dans la première moitié de l’année ainsi que de la production agricole.
Les exportations de céréales sont devenues ces dernières années toujours plus profitables pour la Roumanie, le blé et le maïs roumains continuant d’être les plus recherchés sur le marché extérieur.
Rien que pendant l’année dernière on les a exporté en Egypte, en Arabie Saoudite, en Iran ainsi que vers l’Italie et l’Espagne à hauteur de 5 millions de tonnes de céréales, surtout du blé et du maïs. Les analystes apprécient que la Roumanie avec ses quelques 15 millions de hectares de terrain agricole et 10 millions de terrains arables et cultivés à cette date, a toutes les chances de devenir un joueur important sur la marché des céréales , non pas seulement dans le bassin de la Mer Noire que dans l’Europe entière si elle améliore le rendement de production , augmente la capacité de stockage et réduit la dépendance vis-à-vis des conditions d’environnement… (trad. : Costin Grigore)