L’accès au ciel bleu de la capitale roumaine
La ville de Bucarest, la capitale de la Roumanie, dispose de deux aérogares.
Florin Orban, 23.01.2018, 14:28
La plus ancienne a été ouverte en 1920. Il s’agit de l’aéroport Aurel Vlaicu, mieux connu sous le nom d’Aéroport de Baneasa, du nom de la petite ville contiguë à Bucarest, où il était situé. L’aéroport n’opère à l’heure actuelle que des avions privés, alors que le gros du trafic a emménagé en totalité à l’aéroport Henri Coanda, situé plus au nord, à 17 Km de la capitale roumaine. Cet aéroport gère aussi bien le trafic des vols de compagnies low cost, que celui de compagnies de ligne consacrées. Les deux aérogares sont gérées par la Compagnie nationale des aéroports de Bucarest, qui a enregistré des revenus de près d’un milliard de lei en 2017, soit près de 217 millions d’euros, en hausse de 8,3% par rapport à 2016. Plus important encore, la compagnie a enregistré l’année dernière un profit avant impôts de près de 400 millions de lei, soit une croissance de 45% par rapport à l’année précédente. De toute évidence, l’apport le plus significatif revient à l’aéroport Henri Coanda.
Nous avons interviewé Theodor Postelnicu, porte-parole de la Compagnie nationale des Aéroports de Bucarest, sur les raisons de la belle santé financière de son entreprise: « Nous devons ces bons résultats notamment à l’accroissement des revenus d’exploitation, conséquent à la hausse du trafic aérien de passagers, mais aussi suite à des actions entreprises pour rendre plus efficace l’ensemble des activités aéroportuaires. Nous avons amélioré le flux des passagers, autant dans le terminal destiné aux arrivées que dans celui des départs. Nous avons aussi optimisé le contrôle de sécurité et étendu à deux bandes le flux auto dans l’enceinte de l’aéroport. »
Avec près de 13 millions de passagers enregistrés en 2017, l’aéroport Henri Coandă se targue d’être un des plus importants de l’Europe de l’Est. Il draine le trafic de passagers en provenance de toute la Roumanie, mais également de la République de Moldova ou encore du Nord de la Bulgarie. La « démocratisation » du prix des billets d’avion, surtout après l’arrivée en masse des compagnies low cost, amène toutefois son lot de nouveaux défis pour la gestion de l’aéroport Henri Coanda. Theodor Postelnicu, le porte-parole de la Compagnie nationale des Aéroports de Bucarest, nous détaille : « Le trafic aérien s’accroît d’année en année. On le voit dans l’évolution constatée ces dernières années, et cela est tout aussi vrai au niveau mondial, il ne s’agit donc pas d’une spécificité roumaine. On constate une tendance à la hausse, presque irrépressible, et il faut pouvoir la gérer. Nous avons, en effet, réussi à améliorer certaines choses, mais cette évolution devrait se poursuivre davantage à l’avenir. »
La capacité de l’aéroport Henri Coanda demeure malgré tout limitée. On ressent ainsi le besoin d’augmenter les capacités existantes, soit par l’extension de l’actuel terminal, soit en construisant de nouvelles capacités. Toujours Theodor Postelnicu: « On avait discuté il y a un certain temps, si je ne m’abuse, d’un certain projet visant la construction d’un aéroport sur fonds privés dans la partie Sud de Bucarest. Mais ce projet est probablement tombé à l’eau. En revanche, nous avons un projet d’agrandissement de l’aéroport actuel, dans la ville d’Otopeni. On envisage, en effet, la construction d’un nouveau terminal. On a commencé les démarches, et on a même reçu une partie des avis nécessaires. Ce nouveau terminal se veut une plateforme, englobant un terminal de fret, un terminal de passagers, avec des espaces pour les départs et les arrivés, il s’agirait donc pratiquement d’un nouvel aéroport. »
L’un des défis majeurs de l’aéroport Henri Coanda demeure l’absence de liaisons ferroviaires aisément accessibles. Même si la ville d’Otopeni est reliée à Bucarest et à sa gare du Nord par une voie de chemin de fer, le voyage en train prend près d’une heure et l’accès à la gare ferroviaire d’Otopeni pose problème, cette dernière étant distante de près de 3 Km de l’aéroport. Une navette mise à disposition gratuitement relie en effet la gare ferroviaire et le terminal de l’aéroport, mais la durée et les conditions de transport rendent cette solution peu usitée. Alors, mis à part le transport accessible en taxi, l’accès à l’aéroport ne se fait qu’à l’aide de deux navettes en bus, l’un au départ du centre de Bucarest, l’autre depuis la gare du Nord. Mais là encore, aux heures de pointe, la durée peut atteindre jusqu’à une heure. Dans ces conditions, la solution de la construction d’une ligne de métropolitain qui relie Bucarest à son principal aéroport revient régulièrement sur la table.
En dépit de plusieurs initiatives démarrées au fil du temps, ce n’est qu’à la fin de l’année passée que l’ancien ministre des Transports a annoncé avoir reçu l’aval de la Commission européenne pour un projet de construction de la nouvelle ligne de métro reliant la capitale à l’aéroport, déposé en vue d’obtenir la participation des fonds européens aux frais de ce chantier. Cette ligne, d’une longueur de 14,2 km, devrait avoir 12 stations, alors que la valeur totale du projet avoisinera 1,4 milliards d’euros.