L’absorption des fonds européens
Fin 2014, le taux dabsorption des fonds structurels et de cohésion pour la période 2007 – 2013 était de 51,8% en Roumanie. Ce niveau, 3 fois et demie plus grand que celui enregistré à la fin de 2012, représente 10,73 milliards deuros sur le total.
Florin Orban, 10.02.2015, 13:34
Le Programme opérationnel « Développement de la capacité administrative » a le taux d’absorption le plus significatif, mais ce sont le secteur des transports et le Programme opérationnel régional qui attirent le plus d’argent européen en Roumanie. Hormis les fonds structurels et de cohésion, la Roumanie reçoit des sommes importantes destinées à l’agriculture et au développement rural.
Voici ce que déclarait, dans une interview à Radio Roumanie, le ministre roumain des Fonds européens, Eugen Teodorovici: « 2014 a été une très bonne année, puisque, pour la deuxième fois de suite, la Roumanie a attiré l’intégralité des fonds européens alloués pour cette année. Autre aspect positif, les rentrées ont dépassé de plus de 700 millions d’euros celles de 2013. Par comparaison, 2015 s’avère bien difficile, vu la superposition de deux périodes de programmation. Il y a d’abord celle de 2007-2013, qui s’achève en 2015. La Roumanie devrait absorber le plus possible de ces fonds, d’autant plus que durant près de cinq ans et demi son taux d’absorption a été pratiquement nul. A mon avis, nous parviendrons à absorber cette année 80%, voire plus, de l’enveloppe que la Commission européenne a impartie à la Roumanie pour l’exercice financier actuel ».
Qu’est-ce qu’il faut faire pour atteindre et dépasser ce taux d’absorption de 80%? Voici la réponse du ministre roumain Eugen Teodorovici: « Nous devons procéder à une mobilisation générale, à tous les échelons: administration centrale et locale, ministères, consultants, compagnies du BTP, bref au niveau de tous les participants à ce processus. Et ce parce que même si nous mettons en place un système plus simple et plus efficace, il nous sera difficile d’atteindre, en fin d’année, le niveau que j’évoquais tout à l’heure, tant que les factures à rembourser ne nous parviennent pas à vive cadence. Je pense que 2015 amènera bien des changements pour ce qui est de la législation, des procédures, des marchés publics, du nombre de jours nécessaires pour effectuer les paiements, les évaluations, la sélection. Je mentionnerais, à titre d’exemple, le fait que si auparavant il fallait mettre plus de six mois pour évaluer et sélectionner un projet, à présent, au bout d’un mois, un mois et demi, tout est réglé, jusqu’à la signature du contrat de financement. Autrement dit, le processus est significativement accéléré. Même cas de figure pour les paiements. Les bénéficiaires devaient attendre plusieurs mois avant de se faire rembourser. Maintenant, en fonction aussi des différents Programmes opérationnels, la procédure ne dure plus qu’une vingtaine de jours ».
Le ministre roumain des fonds européens, Eugen Teodorovici, a également précisé les initiatives préconisées pour l’année en cours: « Tout d’abord, il faut agir sur les ressources humaines. Voilà pourquoi nous avons majoré les salaires dans les structures intermédiaires. Tous ceux qui travaillent dans le secteur des fonds européens touchent des salaires raisonnables par rapport au niveau national de rémunération. Le critère de la performance est également pris en compte, en ce sens que les fonctionnaires ne touchent pas les bonus mensuels accordés par l’Union européenne s’ils ne remplissent pas les tâches qui leur ont été imparties et auxquelles ils ont consenti. Ce conditionnement vise à les rendre responsables et dévoués à la cause. J’ai demandé d’être tenu au courant des paiements, car je souhaite avoir une idée exacte du travail accompli chaque mois et ce qu’il faudrait faire encore pour atteindre la cible fixée. Une cible ambitieuse, c’est vrai, mais tout à fait réalisable, avant la fin de l’année ».
En ce qui concerne l’intervalle 2014 — 2020, le ministre des Fonds européens a identifié les domaines auxquels est destiné cet argent: « Dans les grandes lignes, les priorités sont presque les mêmes, à savoir l’infrastructure, l’environnement, les transports, l’énergie, autant de secteurs où la Roumanie, à l’instar d’autres pays d’Europe de l’Est; on doit toujours d’investir des sommes importantes, vu le nombre considérable des choses à améliorer. Le secteur privé n’est pas négligé lui non plus. Au contraire, on envisage d’octroyer plus de 4 milliards d’euros aux compagnies privées, dont plus de 3,2 milliards d’euros aux PMEs. L’innovation et la recherche bénéficient elles aussi d’enveloppes importantes, vu leur importance pour l’avenir. Par ailleurs, plus de 4,2 milliards d’euros sont alloués au secteur social avec ses différents volets: enseignement, inclusion sociale, jeunesse, création de nouveaux emplois. Pour conclure, je dirais que les fonds européens sont judicieusement impartis, un accent particulier étant mis sur les domaines où la Roumanie peut prouver que, par rapport aux autres Etats de la région, elle a vraiment un avantage compétitif qu’elle est capable de mettre à profit ».
Pour l’exercice 2014 — 2020, la Roumanie bénéficiera de près de 43 milliards d’euros, dont plus de 22 milliards octroyés à la politique de cohésion.