La saison estivale, un défi à relever pour le tourisme roumain
C'est pendant la belle saison que la Roumanie attire le plus grand nombre de touristes, selon les statistiques.
Florin Orban, 17.07.2018, 12:28
Qu’il s’agisse des vacanciers friands de littoral, de soleil et de baignades ou encore des visiteurs habitués, c’est toujours à l’été que les chiffres du tourisme, et surtout le nombre des touristes étrangers, explosent.
Nous avons abordé le sujet avec le président de la Fédération de l’Industrie hôtelière de Roumanie, Călin Ile, qui nous a d’abord présenté les destinations de choix et d’élection des touristes étrangers en Roumanie: « Je commencerais par vous parler du delta du Danube, un vrai symbole. Dans le delta, le tourisme de masse est exclu mais, pour nous, le delta demeure un symbole fort et représentatif de la Roumanie. Puis, je ne saurais manquer de mentionner la Transylvanie, dont la fréquentation est en hausse constante, et où l’on remarque une amélioration au niveau de la gestion de certaines attractions touristiques. Puis, les grandes villes du pays, là où l’on peut faire des sorties de week-end, et qui se font remarquer par une offre variée et attrayante. L’on compte donc, tout d’abord, sur ces trois types de destinations. Une deuxième catégorie, c’est le tourisme de masse, ciblant le tourisme balnéaire, le tourisme de montagne ou encore le tourisme sur la côte de la mer Noire, très convoitée pendant les deux, trois mois d’été. Comme vous pouvez le constater, nous avons beaucoup à offrir. Pourtant, notamment à cause de l’absence d’infrastructures adaptées, aucune de ces destinations n’arrive à concrétiser au maximum son formidable potentiel.»
Dans les statistiques actuelles, c’est Bucarest, la capitale, qui est la plus recherchée. Călin Ile l’explique: « La ville de Bucarest est devenue très convoitée dernièrement. L’année dernière, elle a dépassé pour la première fois la barre des deux millions de touristes. Environ 45% des touristes étrangers se rendent à Bucarest. En fait, la ville profite de son air d’authenticité, de sa spécificité par rapport aux autres capitales européennes. Les touristes ont hâte de le découvrir, pour son mode de vie, pour le brassage des cultures, pour son hospitalité. Puis, il s’agit, pour les touristes étrangers, d’une destination relativement nouvelle, qui attise leur curiosité. C’est vrai que par comparaison du moins à d’autres capitales européennes, Bucarest est peut-être moins riche en termes de patrimoine. D’un point de vue architectural par exemple, il serait difficile de prétendre pouvoir surpasser des villes telles que Paris, Prague, Vienne ou Budapest. Mais Bucarest profite de ce qui le singularise. Par exemple la gastronomie, l’accueil, les hôtels récemment construits et vraiment confortables, et puis, surtout, le mode de vie, sa vie de nuit. Enfin, si l’on y rajoute les musées et les attractions plus classiques, on arrive à pouvoir passer trois jours bien remplis et extrêmement agréables dans la capitale roumaine. Peut-être que viser des séjours de sept jours serait encore un peu tôt. Mais il faudrait penser à cela, à condition de développer une offre conséquente, de générer des programmes adaptés et de lancer des campagnes d’information ».
Quelle serait la meilleure manière de promouvoir les destinations roumaines ? Calin Ile, le président de la Fédération de l’Industrie hôtelière de Roumanie, apporte son éclairage : « Les stratégies sont du ressort des autorités publiques centrales, mais, ensuite, chaque destination devrait bâtir sa propre stratégie, une stratégie locale qui puisse intégrer la stratégie globale. Personnellement, je salue l’idée de créer des organismes de management d’une destination, et l’on plaide pour que cette initiative, qui est actuellement à l’étude, aboutisse. J’espère qu’elle aura des retombées positives, qu’elle sera adoptée et qu’elle deviendra fonctionnelle. Ces organismes de management devraient parvenir à nouer des partenariats public-privé, afin que tant les acteurs privés que les pouvoirs publics s’investissent à promouvoir la destination respective. Ce ne serait pas une pratique nouvelle, on la retrouve aussi ailleurs en Europe. Et puis, chez nous, elle disposerait d’un levier financier qui consiste en la taxe collectée d’ores et déjà auprès de nos touristes. Il ne reste plus qu’à l’utiliser de manière plus efficace pour promouvoir les destinations touristiques». (Trad. Ionut Jugureanu)