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La culture des fraises en Roumanie

La culture des fraises commence à être une affaire profitable aussi en Roumanie. Nelu Orlaie, chercheur en génétique des plantes, est là pour le prouver.

La culture des fraises en Roumanie
La culture des fraises en Roumanie

, 21.07.2015, 13:08

Voici 14 ans, il vendait son appartement, emménageait à la campagne et se lançait dans les affaires, dans la culture des arbustes, dans un village du comté de Sǎlaj (nord-ouest). Il a commencé avec une surface de 600 m² pour arriver à 10 ha sur lesquels il produit des fraises, du cassis et des framboises. Et vu qu’il ne trouvait pas d’espèces de qualité, il a décidé de fonder sa propre pépinière.



Il se félicite maintenant de son choix — et du profit qui va avec. Il a payé les études supérieures de dix enfants uniquement avec l’argent obtenu de ce business. Cette affaire est soutenue tant par la production de fruits que par les plantes qu’il vend aux personnes intéressées, désireuses d’investir dans le même secteur. Nelu Orlaie est également l’auteur de deux cassissiers : la Perle noire et Crépuscule.



Voilà comment tout a commencé : « Nous avons acheté un terrain, quelques paires de bottes, des binettes, quelques fraisiers et nous avons planté 600 m². C’est ainsi que tout a commencé… Nous les avons arrosés au seau et au pot… Nous n’avions pas d’autre source de revenu, mais j’avais confiance en ce que je savais en théorie, et même en pratique, à savoir que les marchés roumain et européen étaient demandeurs de fraises. C’était un élément très important. En Roumanie, leur prix a été et il est très bon. Le premier problème que nous avons rencontré, c’est que nous ne trouvions pas de plants de qualité. C’est alors que nous nous sommes proposé de produire nous-mêmes les plants ont nous avions besoin, des plantes certifiées comme nous voyions que toute l’Europe produit. C’est ainsi que nous nous sommes développés chaque année. Nous sommes arrivés à avoir la première pépinière certifiée de fraisiers de Transylvanie. Lorsque nous avons essayé de vendre le surplus de plants de la pépinière, nous n’avons pas trouvé d’acquéreur. Mais l’année suivante, lorsque les plantes ont commencé à produire, donc depuis plusieurs années, nous n’avons plus réussi à produire autant de plantes que nous aurions pu en vendre. »



Sur le marché de Transylvanie, la demande de plants avait déjà commencé. A présent, la pépinière fournit des plants de qualité à des clients de toute la Roumanie, à un prix modique, dit l’horticulteur, parce que le succès d’une culture dépend beaucoup de la qualité des plants. L’investissement pour un hectare de fraises s’élève à 10-12.000 euros. Pour une production de 20 tonnes à l’hectare et un prix de vente de 5 lei environ (1,1 euros) le kilo, on obtient 100.000 lei (environ 22.000 euros) et un profit de 40 à 50.000 lei par ha. C’est donc une culture rentable pour la Roumanie, où la concurrence est encore faible et la demande du marché est importante.



Les 7-8 années suivantes, on peut faire de l’argent avec cette culture, selon Nelu Orlaie : « Nous avons réussi non pas à doubler, mais à quadrupler, en 10-15 ans, notre production de fraises. Nous sommes arrivés, de 6.000 tonnes, à plus de 20.000 tonnes, donc nous produisons à peine 1 kilo de fraises par habitant. Ce qui veut dire qu’il y a de la place pour tout le monde et que l’on peut faire de l’argent sur de petites superficies de terrain qui existent en Roumanie. A chaque fois que l’occasion s’est présentée, nous avons essayé d’expliquer que l’on peut organiser, sur de petites surfaces de terrain, des fermes assez viables, aptes à entretenir une famille. Nous nous posons tout le temps la question pourquoi nos jeunes iraient-ils cueillir des fraises en Espagne, des framboises en Grande Bretagne ou en Allemagne alors que nous pourrions faire ces cultures dans ce pays. En Roumanie, le kilo de fraises se vend à plus d’un euro, alors qu’en Espagne ou en Italie, le fermier vend des fraises, en pleine saison, 80 centimes d’euro le kilo. Et la dépense la plus importante après avoir créé une culture de fraisiers ou d’autres arbustes fruitiers, c’est la cueillette à la main. Et jusqu’à ce que nous arrivions à devoir payer pour la cueillette 7-8 euros de l’heure, cela va encore durer. La Roumanie dispose d’un très grand avantage, par rapport aux autres Etats européens : la main d’œuvre manuelle est encore bon marché. Ce serait une des niches de marché sur lesquelles nous pourrions nous imposer sur le marché européen, et les petits fermiers qui commencent une affaire dans ce domaine y gagneraient beaucoup. »



Le cultivateur de fraisiers propose des productions modérées pour obtenir des fruits avec du goût et de l’arôme, par rapport aux pays européens où les productions sont forcées et leurs fruits ne sont pas appréciés sur le marché roumain. En plus, dans le nouveau Programme national de développement rural, des fonds européens sont prévus pour les cultures de fraisiers et d’arbustes fruitiers.



Une raison de plus pour que les jeunes fermiers investissent dans la culture des fraisiers, dit avec espoir l’horticulteur, qui recommande aux jeunes d’avoir du courage et d’investir dans la culture des arbustes fruitiers plutôt que de partir à l’étranger: « Nous avons même un projet intitulé « Famille unie » pour les communautés locales. Partout, dans toute communauté locale, là où il y a des gens avec un peu d’imagination, nous allons avec plaisir leur apprendre à cultiver la terre, à nos frais. Et si en une année, disons, cinq familles renoncent à l’idée de quitter le pays et de laisser leurs enfants je ne sais où… pour moi, j’estime que c’est un gain plus important que tout l’argent que nous avons. Il faut penser aux milliers d’enfants qui restent à la maison… Si une partie de ces parents restent au pays et ont la possibilité d’obtenir des revenus similaires ou meilleurs qu’à l’étranger, pensez un peu combien les générations futures de la Roumanie pourraient y gagner ! »



Le producteur de fraises est toujours présent dans le pays, à différentes conférences organisées par les Directions agricoles départementales, où il fournit des informations de spécialité aux petits producteurs au sujet des bénéfices de la culture des fraisiers et notamment des arbustes fruitiers. Selon lui, l’avenir appartiendra pendant de longues années aux petits fruits (groseilles, myrtilles, framboises), en Roumanie et dans le monde entier, parce que la tendance, c’est que les gens mangent de plus en plus sain. Pour le moment, les Roumains achètent des fraises d’importation et vont travailler sur les plantations des étrangers. Peu de gens se souviennent que la Roumanie a eu de la tradition dans la culture des fraisiers.



Jusqu’en 1990, elle produisait environ 40.000 tonnes de fraises par an, dans des coopératives agricoles de production, et des quantités importantes étaient exportées. Après le démantèlement de ces structures, la production a chuté à 5000 tonnes par an. A présent, même si la surface cultivée avec cette espèce s’est accrue, la production ne se monte qu’à 20.000 tonnes par an, c’est pourquoi le marché est dominé par des importations d’Espagne et de Turquie. 80% de la production de fraises est obtenue dans le comté de Satu Mare (nord-ouest), mais d’autres centres de production sont également apparus dans les départements d’Arad et de Bihor (ouest) et dans le sud du pays.

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