Investir dans les aires naturelles protégées
De par son relief, la Roumanie peut se targuer dêtre lun des pays les mieux lotis dEurope. Un tiers de son territoire est montagneux. Les collines occupent un autre tiers, alors que le dernier tiers est dominé par un relief plat.
Florin Orban, 14.08.2018, 13:21
Aussi, pour mieux préserver son patrimoine naturel, beaucoup de ces zones sont protégées par la loi à l’heure actuelle. Les parcs naturels sont comptés en premier, et ils sont aussi les plus importants en termes de superficie occupée. C’est que la Roumanie dispose aujourd’hui de 13 parcs nationaux, auxquels s’ajoutent 18 parcs naturels, et le delta du Danube, Réserve de la Biosphère.
Beaucoup d’investisseurs sont donc forcément attirés par la beauté des lieux et, conséquemment, par leur potentiel touristique, et cela dans une approche de développement durable. Mircea Vergheleţ, le directeur du Parc national de Piatra Craiului, souligne combien opportuns demeurent les investissements touristiques réalisés à proximité des aires naturelles protégées: « Le tourisme, pour autant qu’il se développe dans le respect des plans de management de ces aires protégées et des règlements en vigueur, demeure une activité bénéfique. C’est une activité qui est encouragée par ceux qui gèrent ces zones, car il s’agit d’utiliser de cette manière les ressources existantes, sans pour autant les abîmer, les épuiser ou les dégrader. Le tourisme écologique attire, d’une part, l’attention des gens sur l’importance de préserver correctement ces zones. D’autre part, en attirant des touristes, il représente un moteur économique d’importance pour les communautés locales. Ceux qui envisagent démarrer une affaire dans le domaine du tourisme écologique vont évidemment profiter de l’intérêt suscité par la proximité éventuelle d’une aire naturelle protégée, par l’attraction que cette dernière exerce, par les activités qui peuvent être proposées grâce à cette proximité. C’est bien dans l’intérêt commun, autant de l’administration de l’aire naturelle protégée que dans celui du futur propriétaire de l’infrastructure touristique de promouvoir, au-delà du confort, une offre d’activités dans la nature, des randonnés, du vélo et ainsi de suite. Donc, des activités qui n’appellent pas à des investissements conséquents et spécifiques. »
En fait, chaque aire protégée appelle à certains types d’activités. Mircea Vergheleţ, le chef de l’administration du Parc national de Piatra Craiului, détaille l’idée: « Il existe une distinction entre les parcs nationaux et les parcs naturels. En général, les parcs nationaux ne peuvent pas comprendre de zones habitées. Alors, le développement des infrastructures touristiques n’est possible que dans les localités qui jouxtent le parc, mais qui demeurent situées en dehors de l’aire naturelle protégée. En revanche, pour ce qui est des parcs naturels, là où l’objectif principal réside dans la conservation du paysage au sens large, y compris, par exemple, de l’unité architecturale des villages de montagne, des investissements sont permis à l’intérieur même du parc. Tant pour les uns que pour les autres, la conservation de l’architecture traditionnelle de la zone demeure prioritaire. Pour prendre l’exemple du Parc national de Piatra Craiului, là où je travaille, nous avons deux villages à l’intérieur du Parc. Avec le soutien de l’Ordre des architectes de Bucarest, nous sommes parvenus à développer un règlement auquel tout nouveau chantier doit obéir. Il s’agit de prendre en compte plusieurs chapitres, de disposer d’une certaine superficie minimum de terrain pour pouvoir y bâtir, le régime de hauteur, les matériaux de construction utilisés, la nature de la toiture et ainsi de suite. Pour cela, l’administration du Parc fait appel à deux professionnels, membres du Conseil scientifique. C’est à ce dernier que l’on soumet toute nouvelle proposition pour de tels investissements. En travaillant de concert avec les pouvoirs locaux, nous souhaitons préserver le caractère traditionnel de ces constructions. »
Existe-t-il en revanche des avis spécifiques à obtenir pour pouvoir construire à l’intérieur ou à proximité des aires naturelles protégées ? Mircea Vergheleţ: « Pour ériger un nouveau bâtiment à l’intérieur d’une aire protégée, vous avez toujours et sans exceptions besoin de l’avis de l’administration du Parc. A l’extérieur, en revanche, cela n’est pas nécessaire. Evidemment, il faudrait, quoi qu’il en soit, adapter vos plans aux règlements d’urbanisme en vigueur dans la zone, et il faut aussi que le terrain soit intra muros ».
Une question nous vient naturellement à l’esprit : dans quelle mesure toutes ces règles sont-elles observées? Mircea Vergheleţ répond : « En général, surtout ces dernières années, les propriétaires, les habitants des communautés locales ont pris connaissance des règlements, des plans d’aménagement en vigueur, et les respectent. A plus forte raison qu’une bonne partie de nouveaux projets d’investissement sont réalisés à l’aide de fonds européens. On dénombre encore un certain nombre d’illégalités, des constructions érigées en l’absence d’avis nécessaires, mais dans ce cas on applique tout simplement les mesures prévues par la loi ». (Trad. Ionut Jugureanu)