Evolutions sur le marché immobilier de Roumanie
En Roumanie, la dégringolade de l'immobilier, conséquence de la récession économique globale, semble avoir pris fin.
Florin Orban, 24.11.2015, 14:20
A l’échelle nationale, le prix moyen des logements est supérieur de 10% à celui de 2014, conformément au site Internet www.imobiliare.ro. Fin octobre, les appartements se vendaient 980 euros le mètre carré, soit un écart de 52,4% par rapport au pic du marché, enregistré en mars 2008, lorsque les propriétaires demandaient en moyenne 2.058 euros pour un mètre carré. Décembre 2014 allait marquer le seuil minimum des transactions immobilières, le prix du mètre carré locatif ayant baissé à 891 euros, un chiffre inférieur de 10% à celui actuel.
La vente des appartements anciens a connu une dynamique différente de celle des logements neufs. Dans la capitale, par exemple, un appartement neuf coûtait 1.155 euros le m2, vers la fin octobre, soit 55% de moins que le niveau atteint en mars 2008. Par ailleurs, un appartement ancien coûte à présent 1.043 euros en moyenne, une somme inférieure de 53% à celle qu’il fallait dépenser à l’apogée du marché immobilier.
Dragoş Vlăsceanu, président de l’Association des brokers immobiliers de Roumanie explique: Cette étude confirme les rumeurs qui circulaient dès l’année dernière. Les chiffres pour 2014 annonçaient déjà une telle croissance. Nous avons donc la confirmation officielle que tout le monde attendait. En effet, en Roumanie, les prix de l’immobilier suivent une tendance ascendante. Elle s’explique tout d’abord par l’appétit croissant des banques pour l’octroi de crédits hypothécaires. Comme elles ont sensiblement allégé leur politique relative à ce type de prêt, bien des personnes se qualifient actuellement pour le crédit hypothécaire. Une autre explication à cela est le niveau très élevé des loyers, sachant qu’en Roumanie le loyer dépasse pour l’instant la mensualité d’un éventuel prêt immobilier destiné à l’achat de cette même propriété. C’est là la raison pour laquelle le locataire opte finalement pour l’acquisition, même par le biais d’un crédit hypothécaire.
Depuis 2009, le programme intitulé Le premier logement apporte une aide importante au marché roumain de l’immobilier. Il s’adresse aux propriétaires ou copropriétaires, aux côtés du conjoint, d’un logement acquis autrement que par le biais de ce programme et dont la surface utile mesure moins de 50 m2. Aux termes dudit programme, il faut payer une avance de seulement 5%, les taux d’intérêts perçus étant trop bas. Après élargissement du programme, les propriétaires d’un logement acquis dans ces conditions peuvent s’en acheter un deuxième, plus spacieux, à l’aide du Fonds National de garantie des crédits aux PME.
Dragoş Vlăsceanu: Il faut préciser que ce programme continue d’influencer de manière significative le segment des prix allant de 40 à 60 mille euros, où l’on enregistre le plus gros volume de ventes en matière d’immobilier résidentiel. Il encourage les gens qui en sont à leur première acquisition immobilière à faire ce pas, à se qualifier pour un tel prêt, l’Etat contribuant ainsi à l’accroissement de la demande et bien sûr à une légère hausse des prix. Cela ne veut pas dire que les prix continueront d’augmenter dans les 5 années à venir, mais le coup d’envoi a été donné. Tout le monde veut s’acheter un logement et guette la baisse des prix. Seulement voilà, comme les prix n’ont cessé de décroître ces 7 dernières années, le moment était venu qu’ils augmentent légèrement.
Dragoş Vlăsceanu, président de l’Association des brokers immobiliers de Roumanie, a également parlé des complexes résidentiels situés à proximité des grandes villes: En ce moment, à Bucarest, la capitale et dans le comté limitrophe, Ilfov, 7 mille habitations sont vendues chaque mois, un chiffre qui dépasse de loin la capacité des constructeurs. L’immobilier résidentiel connaît donc une véritable effervescence. Tout le monde est à la recherche des meilleurs emplacements des futures constructions. Cette demande qui excède de beaucoup l’offre s’explique aussi par la baisse considérable des taux d’intérêts pratiqués par les établissements bancaires. Il y a beaucoup d’agent disponible pour les investissements immobiliers. La demande de construction résidentielle aux environs des grandes villes est allée croissant. En ce moment même les gens investissent beaucoup dans l’immobilier, signe qu’ils préfèrent les acquisitions de logements aux dépôts bancaires.
Dans une étude réalisée par la compagnie Jones Lang LaSalle, la Roumanie occupe la troisième place en Europe centrale et de l’Est, après la République Tchèque et la Pologne, ayant attiré des transactions immobilières de 600 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année. En 2014, ses transactions immobilières ont totalisé 1,15 milliards d’euros, un record pour ces dernières années. A cela a largement contribué le rachat des magasins Real par le groupe français de grande distribution Auchan, la transaction s’étant chiffrée à quelque 280 millions d’euros. ( trad. Mariana Tudose)