Evolutions dans l’industrie roumaine
Pendant le premier trimestre de lannée courante la production industrielle a augmenté de 4,7% vis-à-vis de la même période de lannée précédente...
Florin Orban, 17.09.2013, 14:16
Selon les chiffres publiés par l’Institut National des Statistiques, la production industrielle de la Roumanie a marqué l’année dernière une stagnation vis-à-vis de 2011, en dépit des croissances en matière de production et la fourniture d’énergie électrique et de chauffage, de gaz et d’eau chaude ainsi que dans l’industrie d’extraction et des biens de longue utilisation. En même temps, l’industrie de transformation a baissé de 0,7% mais pendant le premier trimestre de l’année courante la production industrielle a augmenté de 4,7% vis-à-vis de la même période de l’année précédente.
Début avril, le Ministère roumain de l’Economie a entamé des consultations avec les représentants de 80 branches industrielles afin d’identifier les solutions les plus appropriées et les plus efficaces pour re-industrialiser le pays. Les résultats seront synthétisés dans un document concernant les politiques industrielles à moyen et long terme, comme une partie de la stratégie visant l’accroissement de la compétitivité de l’économie roumaine.
Le ministre de l’économie, Varujan Vosganian, a précisé que le fondement de cette re-industrialisation doit être constitué par trois piliers principaux : « Privatisation et retrait total de l’Etat de l’économie, avec, seulement, quelques exceptions de nature stratégique, implication dans les zones de pointe et intégration de l’industrie de transformation dans une stratégie commune européenne qui ne soit pas protectionniste mais qui soutienne les industries. »
Une des priorités de l’économie roumaine — a encore dit le ministre Vosganian — est de résoudre le problème des compagnies d’Etat qui engendrent des pertes. Ces compagnies doivent être privatisées ou, bien, liquidées — estime le ministre : « Ceci est la principale responsabilité du Ministère de l’Economie, privatiser tout ce qui est privatisable, conclure du point de vue de l’insolvence par procédure juridique, là où les choses ne peuvent plus être sauvées et valoriser le patrimoine. Donc, il faut encourager les industries de pointe, encourages l’industrie automobile, l’industrie du laser et des imprimantes 3D, encourager l’industrie de haute technologie. »
Le ministre Varujan Vosganian a aussi dit que le problème le plus important de l’industrie roumaine est la compétitivité réduite par rapport aux autres pays de l’Union Européenne et affirme qu’une diplomatie économique agressive capable de promouvoir à l’étranger l’industrie roumaine, dont les parcs industriels, est nécessaire. Les priorités en matière de politique industrielle s’ajoutent aux trois stratégies nationales concernant la recherche, l’exportation et le développement économique rural. Le délai pour avoir une forme finale pour chacune de ces stratégies s’étend jusqu’à la fin de l’année courante.
Petru Ianc, ex-directeur du Ministère de l’Economie, attire, néanmoins l’attention sur le fait que pour pouvoir démarrer un processus de ré-industrialisation il faut, d’abord, résoudre une série de problèmes qui ont l’influence sur l’activité industrielle : « Pour parler de ré-industrialisation il faut revenir à la consommation intérieure et analyser la raison pour laquelle la consommation intérieure a baissé sensiblement et a déterminé la dès-industrialisation. L’opinion des industriels est que la Roumanie devrait avoir des projets nationaux effectifs — je parle de projets d’infrastructure. De ce point de vue, la Roumanie se trouve en dehors de l’Union Européenne en dépit de l’existence des parcs industriels si on parvient à ces parcs en deux ou trois jours depuis l’aéroport de Otopeni. Les programmes d’infrastructure ferroviaire, routière et navale sont des programmes nationaux qui pourraient déterminer un certain degré de relance de l’économie. »
D’autres aspects sont liés au programme d’irrigations en agriculture, d’investissements stratégiques concernant la valorisation économique du Danube, le tout pouvant contribuer à l’impulsion de l’industrie dans ses différents secteurs. L’économie roumaine est hautement dépendante du capital étranger comme remarquait la président des Chambres de Commerce et Industries Bilatérales de Roumanie, Nasty Vladoiu : « A l’heure actuelle, le registre du Commerce de Roumanie comprend plus de 182 milliers de sociétés à participation de capital étranger ce qui représente 40% du total des firmes enregistrées en Roumanie. Les investissements étrangers direct sous forme de capital social, profit re-investi compris, approchent les 35 milliards d’euros tandis que 60% de la valeur totale des exportations se réalise à travers les compagnies multinationales. Le top des plus grands exportateurs de l’économie ne comprend que trois compagnies roumaines. La principale conclusion qui s’en détache est que, en réalité, les compagnies à capital étranger jouent un rôle essentiel dans l’économie, un rôle difficilement imaginable à être assumer à bref terme par des compagnies à capital roumain. La capital étranger et celui roumain pourraient devenir davantage complémentaires par l’accélération du transfert de technologie et savoir-faire et par l’amélioration des performances financières des technologies roumaines. »
Les principaux exportateurs roumains vers des pays membres de l’Union Européenne étaient, en 2012, la Société Automobile DACIA — Groupe RENAULT, HONEYWELL TECHNOLOGIES, la compagnie pétrolière OMV Petrom, le chantier naval DAEWOO de Mangalia, le producteur de pneus CONTINENTAL Roumanie, le combinat l’aluminium ALRO Slatina et la compagnie ROMPETROL RAFINARE détenue par la compagnie casaque KazMunaiGaz. Les principales compagnies qui ont exporté dans des pays en dehors de l’UE sont : le combinat sidérurgique ARCELOR MITAL de Galati, ROMPETROL RAFINARE, Automobile DACIA, les compagnies pétrolières OMV Petrom et PETROTEL LUKOIL, le combinat de transformation du bois HOLTZINDUSTRIES SCHWEINGHOFER et le combinat chimique AZOMURES de Târgu Mures. (trad.: Costin Grigore)