Economie roumaine, évolutions dans l’immédiat
Les chiffres de l'économie roumaine affichent une tendance ascendante, selon les estimations de plusieurs organismes publics et bancaires
Florin Orban, 17.11.2015, 15:20
Dans ses prévisions d’automne, la Commission européenne a révisé à la hausse ses estimations de croissance économique de la Roumanie en 2015, soit à 3,5% par rapport à 2,8% comme prévu par elle au mois de mai. En même temps, sur la toile de fond de la relance de la consommation et d’un allègement fiscal, le PIB de la Roumanie devrait progresser de 4,1% l’année prochaine. Il en va de même pour l’inflation, qui devrait rester en territoire négatif, à –0,4% cette année et environ –0,3% l’année prochaine, pour revenir à 2,3% en 2017. La dette gouvernementale devrait baisser à 39,4% du PIB cette année et augmenter jusqu’à 40,9% en 2016, puis à 42,8% en 2017. Quant au déficit budgétaire, celui — ci arrivera à 1,2% du PIB cette année et à 2,8% l’année prochaine, pour atteindre les 3,7% d’ici deux ans, selon les estimations de la Commission européenne.
Selon Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, chargé de l’euro et du dialogue social, «ces prévisions indiquent l’amélioration des performances économiques de la Roumanie. Cela n’aurait pas été possible sans les actions décisives entreprises pour la réforme des finances publiques. Néanmoins, la poursuite des réformes structurelles reste très importante, tout comme les efforts d’assurer la soutenabilité des finances publiques et de la croissance économique à court et à moyen terme par des politiques budgétaires responsables», a ajouté Valdis Dombrovskis.
A son tour, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a amélioré ses prévisions de croissance économique de la Roumanie, de 0,5% pour 2015 et 2016. Selon la BERD, la Roumanie aura une croissance économique de 3,5% cette année et de 3,7% l’année prochaine. «On s’attend à ce que la demande intérieure continue à soutenir la croissance économique, la consommation intérieure étant stimulée par les revenus à la hausse de la population, résultant de la récente réduction de la TVA sur les aliments de 24 à 9%, ainsi que des augmentations salariales déjà introduites ou planifiées. Les investissements privés regagneront du terrain grâce à l’amélioration de la confiance des investisseurs et à la baisse des coûts de financement, alors que les investissements gouvernementaux progresseront dans la seconde moitié de 2015 grâce à une meilleure absorption des fonds européens», précise encore la BERD.
Selon un récent rapport sur la stabilité financière réalisé par la Banque nationale de Roumanie, à présent il n’y a pas de risques systémiques sévères qui puissent affecter l’équilibre financier du pays. Il y a toutefois deux risques élevés. Le premier est lié aux incertitudes visant les évolutions économiques extérieures ; le second porte sur le danger de la mise en place de politiques économiques inadéquates sur le plan interne.
Le vice-gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Liviu Voinea, passe en revue les principaux messages du rapport de son institution : « La stabilité financière est demeurée robuste, il n’y a pas de risques systémiques sévères en ce qui la concerne. Il faut toutefois agir avec prudence pour ce qui est des politiques économiques intérieures. Les principaux risques proviennent de l’extérieur, mais le système bancaire roumain est résistant aux chocs, alors que le processus de désintermédiation s’est poursuivi. Les crédits en lei pour la population se sont multipliés, par contre les crédits accordés aux compagnies sont restés modestes, bien qu’il existe un potentiel de croissance. La principale vulnérabilité dans le secteur des compagnies est l’indiscipline financière. La dette publique est soutenable à l’heure actuelle. Maintenir le déficit à un bas niveau – cela garantit la soutenabilité de la dette à moyen et à long terme».
Selon une étude de la compagnie conseil Ernst & Young, les leaders du milieu des affaires de Roumanie sont confiants quant à la croissance de leurs affaires cette année, mais aussi pour ce qui est de l’évolution de l’économie roumaine dans son ensemble. Plus concrètement, plus d’un tiers des hommes d’affaires tablent sur une avance significative de leur chiffre d’affaires et plus de la moitié se disent confiants quant à l’évolution économique du pays.
Le secrétaire général de l’Association des hommes d’affaires de Roumanie, Cristian Pârvan, précise: «Les managers sont optimistes, ce qui est une bonne chose, dans le sens que l’industrie de transformation a maintenu, bien que d’une manière un peu plus faible, sa contribution, les commandes et l’activité continuant à croître dans ce secteur. Evidemment, cela stimule le commerce. S’y ajoute la réduction de la TVA. A l’heure actuelle on entre dans une période d’incertitude du point de vue de la météo, par conséquent on ne peut pas dire que l’activité ou les revenus dans BTP connaîtront une croissance. Il y a beaucoup de paramètres incertains. On peut garantir en quelque sorte un prix très bas du pétrole, ce qui aura une influence positive sur l’ensemble de la production industrielle, car cela permettra de maintenir les tarifs de l’énergie. Ce qui est de plus en plus inquiétant, c’est la conjoncture économique et géopolitique incertaine, qui peut causer des perturbations majeures dans le commerce européen et mondial. »
Enfin, il convient de mentionner que le FMI a lui aussi révisé de manière significative ses prévisions pour la croissance économique de la Roumanie, à savoir de 2,7 à 3,4% pour cette année et de 2,9 à 3,9% pour l’année prochaine. (trad. Valentina Beleavski)