Des crédits plus chers
La situation a créé de la nervosité parmi les centaines de milliers de Roumains qui ont des crédits en lei et qui se voient contraints de payer des mensualités plus élevées.
Florin Orban, 17.10.2017, 14:31
L’indice ROBOR, celui qui a une influence directe sur les mensualités des crédits en lei, est arrivé, en deux semaines, à un niveau record, qu’il n’avait plus atteint depuis la fin 2014. Des hausses immédiates des taux d’intérêt sont annoncées. La situation a créé de la nervosité parmi les centaines de milliers de Roumains qui ont des crédits en lei et qui se voient contraints de payer des mensualités plus élevées.
Mugur Isărescu, le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, a expliqué à la presse les raisons qui ont conduit à cet état de choses : « Que s’est-il passé ce mois-ci ? Vous serez surpris : une meilleure performance dans la collecte des impôts. Nous avons collecté plus que nous ne nous attendions. Dans ce cas, plus de liquidités ont été absorbées des banques. Les taxes et les impôts sont payés les 20 et 30 du mois. A ces moments-là, l’argent des sociétés, de la population déposé auprès des banques est absorbé et va à la Trésorerie de l’Etat, qui est à la banque centrale de Roumanie. Donc cet argent ne va pas d’une banque commerciale à une autre, il vient à la Banque nationale. Ceci équivaut à une absorption de liquidités. Après les 5 – 6 du mois suivant, ces liquidités sont injectées sur le marché. Elles arrivent auprès des retraités, dans les banques, au niveau des banques, si différents paiements sont faits pour les investissements et ainsi de suite… Ce sont des mouvements cycliques. »
Le manque d’argent liquide sur le marché a déterminé la Banque nationale de Roumanie à agir. Dan Suciu, porte-parole de la Banque centrale, a précisé pour Radio Roumanie : «Il a été décidé de fournir des liquidités sur le marché, donc de prêter de l’argent aux banques, à base de garanties. C’est un crédit provisoire, accordé aux banques justement pour compenser ce manque de liquidités qui s’est fait jour dernièrement. C’est une infusion d’argent, de 9 milliards de lei (près de 2 milliards d’euros) pour une période bien déterminée. Pendant ce temps, les banques peuvent régler leur nécessaire en liquidités pour ne plus avoir ces petites hausses des taux d’intérêt et pour compenser ce besoin de liquidités qui a existé sur le marché et qui n’a pas pu être satisfait. Il est important de dire que la tendance de hausse du ROBOR est une tendance à laquelle nous nous attendions tous. La tendance d’augmentation des taux d’intérêt se manifeste au niveau mondial. Elle se manifeste également au niveau local, et aussi pour des considérations internes, liées à certaines tendances inflationnistes. Le rythme a effectivement été plus alerte que nous ne nous attendions et c’est pourquoi nous avons essayé de compenser par ce crédit provisoire.»
Peut-on anticiper l’évolution de l’indice ROBOR, celui qui influence directement les mensualités des crédits en lei ? Dan Suciu répond : « M le gouverneur de la BNR disait que nous ne vendons pas d’illusions aux gens et que nous ne disons pas que cet indice reviendra à des niveaux sous-unitaires, comme c’était le cas en été et l’année dernière. Les taux d’intérêt ont été bas, c’était un record, une période à part, exceptionnelle du point de vue des marchés. S’il faut se demander ce qui se passe avec l’indice ROBOR, il aurait fallu plutôt se poser la question dans le courant de l’année dernière et de cette année comment il se fait qu’il est aussi bas. Il faut que nous comprenions tous que le taux de change et les taux d’intérêt sont variables. Par leur nature, ce sont des effets du marché. Le marché est donné par un contexte économique, après, chacun doit interpréter cela comme il sait, parce que c’est facile à interpréter. »
La hausse des taux d’intérêt pour les crédits en lei est donc une certitude. De combien et comment ces taux d’intérêt vont croître, cela dépend aussi du contexte économique général.
Dan Suciu, porte-parole de la Banque nationale de Roumanie, pense que la croissance économique continuera d’être consistante : « Malheureusement, cette croissance économique vient plutôt – sinon intégralement – de la consommation. Nous aurons des pressions inflationnistes. La BNR a prévu une inflation de 1,9%. On pourra voir cela aussi dans la prochaine prévision d’inflation que nous ferons en novembre et qui tiendra compte de toutes les augmentations qui ont lieu maintenant. Certes, l’environnement est stable du point de vue économique, avec certaines caractéristiques et différences par rapport aux années dernières, lorsque pour l’inflation du moins, nous avions d’autres chiffres. »
Notons aussi que le mois d’octobre a apporté des augmentations de prix pour les carburants, et qu’à partir de novembre, le tarif du gaz monte de nouveau pour la population. Dans ces conditions, même dans le contexte de la croissance économique, les évolutions sur le marché financier ne laissent pas trop de place à l’optimisme. (Trad. Ligia Mihaiescu)