Comment promouvoir le littoral roumain de la mer Noire?
Dernièrement, la Roumanie se retrouve, de plus en plus, parmi les destinations touristiques européennes de référence.
Florin Orban, 07.08.2018, 15:01
La capitale, Bucarest, est devenu un haut lieu du tourisme de dépaysement, sans pour autant être boudée par les touristes qui sont à la recherche d’objectifs culturels ou historiques. La province de Transylvanie avec ses cités médiévales, ses églises fortifiées, situées dans les anciennes régions habitées par la minorité allemande, les Saxons, représentent un autre élément incontournable. A cela s’ajoutent le Delta du Danube, avec sa biodiversité pour le moins spectaculaire, ou bien le Nord de la Moldavie et ses monastères d’une remarquable beauté.Une autre zone d’intérêt demeure le littoral de la mer Noire. En été, trouver une place d’hébergement relève du parcours du combattant.
En pleine saison, les plages sont bondées dans la journée, alors que la nuit, les boîtes sont pleines à craquer. Mais il s’agit, pour la plupart, de tourisme interne, la proportion de touristes étrangers étant marginale. Une des causes de cette réalité pourrait être l’insuffisance de la promotion du littoral roumain au-delà de nos frontières. Pour palier à cela, la mairie de Constanta, la plus grande ville-port de la côte roumaine de la mer Noire, a publié une stratégie de développement et de promotion qui vise notamment la station touristique de Mamaia, partie prenante de sa zone métropolitaine. Nous avons abordé à ce sujet avec l’ancien ministre du Tourisme et actuel député de Constanta, Mircea Titus Dobre. Où devrait-on porter notre attention en priorité ? « Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faudrait promouvoir un seul aspect. Nous avons besoin d’une promotion générale. Nous parlons du littoral, et il faut partir de ce qui se fait. C’est pour cela qu’à mon avis la stratégie de promotion et de développement de la ville de Constanta, de celle de Mamaia aussi, peuvent constituer des exemples pour les autres zones du littoral roumain. Je parle là de Mangalia, des villes de Costinesti ou d’Eforie, des autres mairies qui gèrent des villes touristiques d’intérêt national ou local. »
Mais comment fait-on cette promotion, dans le concret, au-delà des frontières ? Mircea Titus Dobre nous détaille ces actions: « A l’Organisation mondiale du tourisme, il existe une zone des membres affiliés où la Roumanie n’est pas encore représentée. En tant que ministre, j’avais promu un projet à travers lequel la Roumanie accède au Comité exécutif de l’Organisation, ce qui s’est réalisé en 2017. Le pas suivant aurait dû être fait par le ministère du Tourisme de Bucarest qui amène à la table des grands, des membres affiliés, les organisations patronales et les administrations publiques locales ayant au moins quatre objectifs touristiques d’intérêt national sur leur territoire. Parce que si nos entreprises touristiques privées ne sont pas assises à la même table que leurs consoeurs de l’étranger, je ne suis pas sûr que l’on puisse parler d’une promotion cohérente et efficace. Ce premier pas est un pas important. »Il y avait dans le temps les fameux « Bureaux pour l’information et la promotion du tourisme en Roumanie », ouverts dans plusieurs grandes capitales du monde. Que sont-ils advenus, qui a repris le flambeau, comment réalise actuellement la Roumanie sa promotion à l’étranger? « Cette mission a été dévouée aux attachés économiques des ambassades de Roumanie. Moi, j’avais très bien collaboré avec ces derniers pendant mon mandat de ministre. Les attachés économiques ont un statut de diplomates et représentent les intérêts de la Roumanie sur le plan économique dans le cadre des relations bilatérales. Le tourisme en fait partie et les attachés représentent très bien l’Etat roumain. Les Bureaux auxquels vous faites référence ont été supprimés à cause de leur fonctionnement déficitaire, mais ils seront réorganisés pour que, dès cet été, on puisse avoir des bureaux de promotion du tourisme sous la forme des attachés diplomatiques au tourisme. A l’instar des attachés économiques, par exemple. ».
Quelle serait, dans le concret, la mission d’un attaché au tourisme ? L’ancien ministre du Tourisme, Mircea Titus Dobre, explique: « En premier lieu, l’attaché va s’occuper du public. Ensuite seulement, de la relation entre les compagnies, entre les tour-opérateurs roumains et étrangers. Pensez aux moments de crise traversés avec certains tour-opérateurs : à chaque fois, les touristes roumains qui se trouvaient en difficulté dans un pays ou un autre ont dû être pris en charge par notre ambassade ou notre consulat. Dorénavant, ce sera la mission dévouée à l’attaché au tourisme. Il se chargera du touriste roumain qui passe ses vacances dans le pays respectif. Puis, évidemment, il devra s’occuper de la promotion adressée au grand public, parce que ces bureaux de promotion doivent orienter leur activité vers les ressortissants des pays où ils travaillent, parce qu’il s’agit de la promotion de la Roumanie. En même temps, l’attaché se chargera de faciliter des contacts directs entre des tour-opérateurs roumains et étrangers. », nous confiait l’ancien ministre roumain du Tourisme, Mircea Titus Dobre.