Associations des artisans coopérateurs
Un système fort d'une tradition de plus de 120 ans, en Roumanie
Florin Orban, 15.10.2013, 14:37
En Roumanie, le système des coopératives a une tradition de plus de 120 ans. D’ailleurs, la première association des coopératives de notre pays faisait partie, en 1895, des fondateurs de l’Alliance Coopératiste Internationale qui continue d’exister mais qui est située dans un cône d’ombre après 1990. La coopération des artisans devrant récupérer, hormis le marché intérieur, le prestige international acquis par ses produits destinés, pour la plupart, à l’exportation.
Les détails concernant ce secteur d’activité sont fournis par la présidente de l’Union Nationale de la Coopération des Artisans (UCECOM) , Sevastita Grigorescu : « Les coopératives des artisans font partie des PME à hauteur de presque 90% et, certes, comme une réponse naturelle durant ces dernières années, nous avons du faire face aux mêmes rigueurs que les autres PME. Pourtant, compte tenu du fait que nous sommes ensemble, que nous avons notre longue tradition, nous réussissons de résister beaucoup mieux que les autres PME. C’est , peut-être, les principes éthiques qui nous animent qui y contribuent à mieux résister dans un environnement économique hostile induit, certainement, par la crise économique globale. »
Sevastita Grigorescu nous a parlé de l’union qu’elle dirige : « Nous comptons actuellement 518 entités coopératives qui se sont associées au sein de l’Union Nationale de la Coopération des Artisans. Nous comptons, également, 227 organisations comprenant des personnes à dishabilités, donc, voici, notre association continue une longue tradition , celle d’organiser des activités, aussi, pour le personnel présentant des difficultés sociales, même si cela n’est pas obligatoire. Notre chiffre d’affaires est de 457,8 millions de lei (un peu plus de 100 millions d’euros), nous avons fait des investissements. D’habitude nos exportations vont vers des pays de l’Union Européenne mais nous avons entamé des collaborations avec, également, les Etats Unis d’Amérique. On demande à l’exportations des confections textiles, les tricotages ainsi que les objets d’art folklorique et artisanat, activité qui occupe un créneau réduit mais qui s’élargit. »
Pour prendre le pouls de l’activité dans le coopération, nous avons contacté des représentants des sociétés du domaine dont Radu Cândea, directeur d’une coopérative de Târgu Mures spécialisée dans la production des pièces d’ameublement : « Notre production va intégralement à l’exportation. Nous exportons au Pays Bas, en Allemagne, en France, en Israël, et partiellement , dans les pays scandinaves. Notre production a lieu dans des conditions difficiles car la production de biens est, selon mon opinion, le secteur le plus difficile car toute l’activité se fait légalement . Pour ceux qui travaillent au noir, c’est une autre histoire. Il faut payer toutes les taxes. Il y a des taxes qui sont en discussion, car, même les producteurs employant 10 personnes payent des taxes égales à ceux qui emploient 100 ou 200 personnes. Ceci devient un gros handicap, un grand problème pour les producteurs. En échange, notre activité a une tendance linéaire. Depuis quelques 4 ans, nous nous situons au même niveau. »
Toma Grigore, président d’une coopérative de la ville de Horezu du département de Vâlcea (dans le sud) nous a parlé, d’abord, de ses domaines d’activité : « La poterie et l’artisanat en bois. Certes, actuellement, les domaines d’activité se sont élargis, nous nous sommes lancé dans les prestations de services, dans les confections textiles, menuiserie et constructions ; nous essayons de faire face aux exigences du marché. Je ne saurais pas dire que les affaires fleurissent et, malheureusement, nous n’exportions plus car nous n’avons pas assez de facilités quant à la fiscalité pour l’exportation. »
Notre dernier interlocuteur est Cristian Popescu, représentant d’une coopérative spécialisée en confections métalliques de la ville de Cluj-Napoca : « Ce dernier temps, tout va de mal en pire. Nous nous efforçons d’encaisser les factures de nos clients et, généralement, la perspective est très mauvaise. Malheureusement, nous n’avons pas d’exportation puisque les dernières années nous avions des exportations vers la France, le Pays Bas, l’Allemagne et la Belgique qui n’existent plus. Notre coopérative dispose d’un magasin propre à Cluj et nos produits sont, également, disponibles via Internet. On passe la commande et les produits sont livrés par la poste. »
Notons que le site de l’Union Nationale de la Coopération d’Artisans a pour adresse www.ucecom.ro et se présente en anglais, en français et en roumain ; on y trouve le registre électronique des produits et des services de la coopération des artisans, le taux d’absorption des fonds européens qui appuient la coopération artisanale étant de 98%. (trad.: Costin Grigore)