Agriculture roumaine, sillons pour 2016
Absorption accélérée des fonds structurels, application de la Politique Agricole Commune, système dirrigation efficace
Florin Orban, 09.02.2016, 14:31
Quelques semaines après le début d’une nouvelle année, l’agriculture roumaine s’est renouvelé les priorités, a fait savoir le ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu. Parmi celles-ci: une absorption accélérée des fonds structurels, l’application de la Politique Agricole Commune et un système d’irrigation efficace qui s’est vu allouer un budget de plus d’un milliard d’euro d’ici 2020.
Le ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu complète la liste : « Une autre priorité est pour nous d’encourager la mise en place de structures associatives. Faute d’associations de producteurs, la Roumanie enregistre des pertes immenses, notamment dans le secteur des fruits et légumes. En l’absence d’associations et de coopératives solides, nous n’arriverons jamais à envoyer les produits des petits fermiers aux consommateurs. Or, s’ils se mettent ensemble, ils auront toutes les chances d’entrer sur le marché. »
Le premier ministre roumain, Dacian Ciolos, ancien commissaire européen à l’Agriculture, a déclaré avoir déjà analysé avec son ministre de l’Agriculture le versement, dans les délais convenus, des subventions directes aux fermiers et de la mise en place du Programme national pour le développement rural: « Nous avons incité le ministère à imaginer d’une façon plus créative la mise en œuvre du Programme national pour le développement rural. Grâce à la nouvelle Politique agricole commune, on peut enfin mettre en place des paquets de mesures qui, pour une certaine catégorie de bénéficiaires, incluent, par exemple, de l’appui pour les investissements ou encore pour l’installation des jeunes fermiers, du conseil et du soutien financier aux formes associatives. »
Quelles sont, concrètement, les prévisions concernant l’agriculture roumaine en 2016? Le ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu: « Côté financement, 2016 devrait être une bonne année. Si en 2015, le montant des paiements directs s’est élevé à un peu plus d’un milliard et demi d’euros, cette année nous parlons d’1 milliard 700 millions d’euros. Par ailleurs, nous avons déjà des projets inscrits dans le Programme de développement rural et les premiers paiements devraient être autorisés bientôt. Pour ma part, il m’est difficile d’accepter qu’à la fin de l’exercice budgétaire 2007-2013, la Roumanie n’a pas pu utiliser l’enveloppe de 900 euros de subventions accordées dans le cadre du Programme de développement rural. Il est vrai qu’il nous reste des tas de choses à faire. On devrait démarrer le programme d’irrigations, réviser les prévisions du Fonds mutuel et des Chambres d’agriculture afin qu’elles deviennent fonctionnelles. Comme vous le savez peut-être, ce fut justement le premier ministre, Dacian Ciolos, à l’époque où il était commissaire européen, qui avait plaidé pour la création de ces Chambres d’agriculture en Roumanie. Il est vrai qu’elles ne s’avèrent pas trop utiles dans le cas des grands producteurs, mais elles aident les petits et moyens fermiers, y compris en leur apprenant comment s’organiser sur le marché. »
A propos des résultats sur 2015, le ministre a affirmé: « Pour ce qui est de la production agricole de l’année dernière, il faut dire qu’elle a été sérieusement affectée par la sécheresse. Pourtant, les résultats n’ont pas été si désastreux que ça. Il est vrai que la grande chaleur et le manque d’eau ont détruit les récoltes d’une partie de nos fermiers- à peu près 80.000- qui se verront accorder, au total, 66 millions d’euros de dédommagements. Par ailleurs, n’oublions pas que la récolte de céréales de l’été dernier a été bonne. Or, les bonnes récoltes au niveau européen favorisent la baisse des prix. Du coup, 2015 n’a pas été l’année la mieux rémunérée pour les fermiers roumains. »
204 produits agro-alimentaires traditionnels ont été certifiés en tant que tels en 2015, leur nombre total se montant actuellement à 513. Repassons le micro au ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu, pour nous parler des Indications Géographiques Protégées (IGP) en Roumanie: « La démarche pour obtenir une IGP pour le Salami de Sibiu arrive à la fin, ce qui m’autorise à dire que cette charcuterie est quasi protégée au niveau européen. Pourtant, ce n’est pas l’unique produit roumain pour lequel nous essayons d’obtenir l’Indication géographique protégée. Il y a également le Fromage salé d’Ibanesti qui vient de sortir de la phase de contestations et qui est pratiquement certifié, ou encore le poisson Novac fumé, un produit qui a soulevé des controverses. Parallèlement, nous sommes en plein processus d’identification de nouveaux produits à être protégé dans toute l’UE. »
Le « Magiun de prune de Topoloveni », une spécialité alimentaire traditionnelle roumaine à base de prunes, notamment de quetsches, est à présent le seul produit roumain qui bénéficie depuis 2010 dune Indication géographique protégée (IGP) européenne. (trad.: Ioana Stancescu)