Agriculture roumaine – point situation
2016 a été une année bénéfique pour lagriculture roumaine, avec des hausses de la production céréalière, mais aussi de la population qui travaille dans ce secteur...
Florin Orban, 13.12.2016, 15:19
Selon les chiffres du ministère roumain de l’Agriculture et du Développement rural, la récolte de maïs de cette année s’est chiffrée à 8,47 millions de tonnes, en baisse par rapport aux années précédentes. Et pourtant, vu que la consommation interne de maïs de la Roumanie s’élève à 4,5 millions de tonnes, les perspectives d’exportation sont plutôt importantes. D’ailleurs, pendant les 7 premiers mois de cette année, 1,4 millions de tonnes de maïs ont été vendus à l’extérieur. Même cas de figure pour la production de tournesol, où la production de 1,4 millions de tonnes dépasse largement le nécessaire, qui se chiffre à environ 750 mille tonnes. Des bilans positifs sont signalés aussi dans le cas de la production de blé et de seigle, qui a augmenté de 6% par rapport à l’année précédente pour se chiffrer à 8,5 millions de tonnes. Ce qui est également intéressant, c’est que les céréaliers roumains ont enregistré des récoltes de plus de 4 tonnes par hectare, une première en Roumanie depuis 10 ans.
Ecoutons les propos du ministre roumain de l’Agriculture, Achim Irimescu, dans une interview pour la Radio publique roumaine : « L’agriculture roumaine est déjà efficace et cela est visible dans toutes les performances agricoles du pays. Les exploitations agricoles de moyenne et grande taille utilisent 48% des terres cultivables de Roumanie. C’est clair qu’il s’agit de structures performantes. Certes, nous souffrons à cause du fait que 85% des bénéficiaires des paiements directs possèdent moins de 5 hectares. Et en ce cas, la situation est plutôt mauvaise, les performances sont plutôt réduites. Même situation dans le cas de l’élevage. Si, dans une ferme paysanne, une vache donne quelque 3 tonnes de lait par an, dans les fermes commerciales, on parle d’au moins 10 — 11 tonnes. A long et moyen terme, à mon avis, la petite ferme familiale devrait se concentrer sur les races à viande, notamment dans les régions de colline et de montagne, où il y a des pâturages et abandonner la production de lait qui devrait rester l’apanage des grands producteurs, commerciaux qui peuvent offrir les performances nécessaires pour couvrir la demande du marché sans problèmes. En ce cas, le cheptel de vaches laitières va sans doute baisser. »
Une crise de la viande de porc est également ressentie sur le marché, a fait savoir le ministre Achim Irimescu : « Sur la toile de fond d’une crise sur le marché de la viande de porc, de nombreux producteurs ont restreint leur activité et ont même déposé le bilan, l’offre étant beaucoup plus réduite. La Chine s’est relancée après des problèmes économiques et une baisse de la consommation et a recommencé à importer massivement des aliments et notamment de la viande de porc. Nous espérons que la Fédération de Russie renoncera à son embargo l’été prochain. Avec l’éventuelle relance des marchés extérieurs et suite à la décision des fermiers roumains de réduire les effectifs, un déficit de viande de porc pourrait apparaître sur le marché européen. »
Notons aussi que près d’un tiers de la population active de la Roumanie travaille dans l’agriculture et assure entre 5 et 6% du PIB, alors que dans les pays développés, seulement 3 ou 4% de la population active travaille dans ce secteur pour générer entre 6 et 7% du PIB, a expliqué aussi le président de l’INS, Tudorel Andrei. « A noter aussi le très grand nombre d’exploitations agricoles : fermes et autres exploitations familiales. Les 3,6 millions d’exploitations agricoles roumaines comptent pour 30% du total de l’UE. A première vue, ce chiffre semble important, mais sachez que la France est elle aussi passée par cette expérience », a affirmé Tudorel Andrei. « Dans les années ’50, les Français avaient le même nombre d’exploitations agricoles, vers les 4 millions, mais suite à des mesures adoptées à travers le temps, le nombre à baissé à 600 mille », a également précisé le chef de l’Institut national de la statistique. (trad. : Alex Diaconescu)