Agriculture roumaine
Suite de l'entretien avec Arnaud Perrein, agriculteur français de Roumanie, vice-président et ancien président de lAssociation des producteurs de maïs de Roumanie.
România Internațional, 10.06.2020, 16:08
Après 1990, la Roumanie a accumulé un immense déficit dans le commerce extérieur aux produits agroalimentaires, par rapport à des pays tels la Bulgarie, la Hongrie ou la Pologne qui ont exporté ce type de produits beaucoup plus qu’ils n’en ont importé. Ce déficit aurait pu être encore plus important si la Roumanie n’avait pas exporté des animaux vivants, des céréales et des semences. Force est de constater que le pays aurait enregistré un avantage compétitif s’il avait choisi de vendre à l’étranger des produits avec de la valeur ajoutée, pas des matières premières. L’Institut national de la statistique a calculé qu’entre 1990 et 2018, chaque Roumain a consommé en moyenne, à crédit, des produits agroalimentaires pour 1000 euros. Donc 1000 euros de plus par rapport à l’exportation réalisée, soit 35 eurospar an. C’est ainsi qu’un déficit de 21 milliards d’euros s’est accumulé au fil des ans. Par exemple, selon les données de l’Institut, comme les exportations ont été devancées par les importations, on peut considérer que chaque Roumain a vendu des animaux vivants à l’étranger pour 135 euros, mais a consommé à crédit de la viande pour 325 euros. Selon les mêmes données, la personne moyenne conventionnelle de ce pays cultive la terre, exporte les céréales et importe des produits de panification. Elle élève des animaux avec soin, mais ne valorise pas bien les résultats de cette activité, donc ne procède pas à une transformation par la fabrication de produits alimentaires à base de viande et de lait.
Par comparaison, la Bulgarie, avec un poids nettement inférieur des surfaces agricoles utilisées, du taux d’exploitations agricoles et de la production de céréales, la Bulgarie a enregistré un excédent de 11,6 milliards d’euros entre 2000 et 2018, la Hongrie a fait même mieux, avec 41 milliards, tandis que l’excédent de la Pologne a été de 65 milliards d’euros. Pendant la même période, la Roumanie a importé pour 17,5 milliards d’euros plus qu’elle n’a exporté.