Vote d’investiture du gouvernement au parlement roumain
Pour la première fois depuis la chute du régime communiste, la Roumanie se voit doter d’un gouvernement monocolore libéral. Réuni lundi soir en séance commune, le Parlement bicaméral de Roumanie a donné son vote d’investiture au cabinet de Ludovic Orban. Le suspens a perduré tout au long de cette réunion pendant laquelle, Orban n’avait aucune certitude de pouvoir réunir les 233 voix qui lui étaient nécessaires pour passer au Parlement. Finalement, les libéraux ont reçu 240 voix favorables, dans le contexte où leur parti occupe seulement 20% des sièges au Parlement et le parti le plus nombreux, à savoir le PSD, secondé par ProRomania, a décidé de boycotter le vote.
Ştefan Stoica, 04.11.2019, 12:59
A part le oui des libéraux, Ludovic Orban a bénéficié de l’appui de l’Union Sauvez la Roumanie, du Parti du Mouvement populaire, de l’Union démocrate des magyars de Roumanie, de l’Allliance des libéraux et des démocrates, des représentants des minorités nationales et de quelques parlementaires Pro Romania qui ont désobéi à leur leader, l’ancien premier ministre social-démocrate, Victor Ponta. Du coup, le cabinet de Ludovic Orban remplace celui social-démocrate de Viorica Dancila, révoqué le 10 octobre dernier, par une motion de censure initiée par le PNL. Intitulé Il faut que le gouvernement Dancila démissionne d’urgence, le document qualifiait l’équipe de Viorica Dancila de la plus nocive des 30 dernières années. Les signaitaires de la motion s’engageaient à adopter, une fois au pouvoir, un programme de gouvernance responsable, avec un accent particulier sur le développement et la modernisation du pays et la prospérité de tous les Roumains.
Sur l’ensemble des priorités que le nouveau cabinet se donne, notons les prochaines élections présidentielles, la désignation d’un candidat au poste de commissaire européen qui soit accepté par Bruxelles ou encore, le budget pour l’année prochaine. A la différence du précédent gouvernement social-démocrate, l’actuel cabinet libéral n’a que 16 portefeuilles. Sur l’ensemble des nouvelles figures ministérielles dont les compétences sont reconnues même par les adversaires politiques des libéraux, notons l’avocat Catalin Predoiu à la Justice, le diplomate Bogdan Aurescu au Ministère des Affaires Etrangères ou encore le général, Nicolae Ciuca, au Ministère de la Défense.
Pourtant, sur l’ensemble des nouveaux ministres, trois ont reçu un avis négatif suite aux auditions de la semaine dernière, dans les commissions de spécialité. Il s’agit du sénateur Florin Cîţu, aux Finances, de la cheffe du PNL Bucarest, Violeta Alexandru, au ministère du Travail, et du député libéral Ion Ştefan, au ministère des Travaux publics, du Développement et de l’Administration. Idéalement, la nouvelle équipe gouvernementale dirigera la Roumanie une année durant, jusqu’au moment des élections parlementaires prévues l’automne prochain. Pourtant, l’actuel cabinet est fragile, surtout que son investiture repose sur le vote de plusieurs formations qui a, chacune, son propre agenda et ses propres exigences, souvent, contradictoires. Du coup, s’inquiètent les analystes, toute motion de censure pourrait passer facilement. (trad.Ioana Stancescu)