Vers une généralisation du pass sanitaire?
Ştefan Stoica, 15.10.2021, 11:59
Frappée de plein
fouet par la quatrième vague pandémique, la Roumanie a remis dernièrement sur
le tapis l’idée d’imposer à certains professionnels l’obligation de détenir un
pass sanitaire. Un débat nécessaire dans un pays comme le nôtre où le nombre
d’anti-vaccins ou de sceptiques est tellement grand que la campagne de vaccination
piétine et la Roumanie se classe avant-dernière en Europe de ce point de vue. A
l’heure où l’on parle, Parlement de Bucarest est appelé à trancher sur un
projet de loi qui introduit l’obligation d’un pass sanitaire pour les
professionnels de la santé et de la sécurité sociale. Si le projet passe, les
personnels hospitaliers, tout comme ceux du Ministère de la Santé, de
l’Institut national de Santé publique, de la Sécurité sociale et des
institutions subordonnées, seront tenus de faire la preuve d’un certificat vert
au début du programme de travail. Cette mesure concernera aussi le personnel
médical du système de santé privé. Pour avoir droit à un pass sanitaire, il
faudra soit se faire vacciner contre le coronavirus, soit être déclaré guéri
d’une infection Covid, datant de 15 à 180 jours, soit faire la preuve du
résultat négatif d’un test PCR ou antigénique. Dans le cas des structures
publiques, les tests de dépistage seront aux frais des salariés, à l’exception
de ceux qui font la preuve, documents médicaux à l’appui, d’une contre-indication
de vaccination. Dans le cas du système privé, chaque établissement décidera qui
doit assumer les frais correspondants.
Le ministre de
la Santé par intérim, Cseke Atilla, a fait savoir qu’à la différence de ce projet
de loi actuellement soumis au débat publique, la variante révisée élargit
l’obligation du pass sanitaire aux salariés du Ministère de la Santé, de la
Sécurité sociale et des structures subordonnées. Pour sa part, le premier
ministre par intérim, Florin Cîţu, affirme souhaiter que le certificat
sanitaire devienne obligatoire dans tous les secteurs économiques. Ce serait
une mesure à même de nous faire éviter le blocage économique, a souligné M. Cîţu.
Avec plus de 130.000 personnes tuées par le coronavirus il y a un an et demie,
l’Italie a payé un lourd prix au début de la pandémie. C’est ce qui a poussé
les autorités italiennes à décider que le pass sanitaire devienne obligatoire à
partir de ce vendredi, pour travailler dans le privé comme dans le public.
Mentionnons qu’en Italie, le certificat était déjà obligatoire pour les
personnels de la santé et de l’éducation. Pourtant, selon le gouvernement
Draghi, cela s’est avéré insuffisant pour éviter le risque d’apparition de
nouveaux foyers de contamination susceptibles de perturber l’économie
nationale, précise AFP. Plus de 80% des Italiens âgés de plus de 12 ans sont
complètement vaccinés et plus de 85% ont reçu au moins une première dose. Mise en
place pour encourager encore la vaccination, la mesure en vigueur à partir de
ce vendredi est contestée par des millions de salariés de la péninsule.