Vers une Europe à deux vitesses
En clair, il serait possible qu’une partie des pays membres se développent ensemble plus rapidement, sans que le reste du bloc communautaire soit obligé d’en emboîter le pas. Le président français, François Hollande, a d’ailleurs annoncé la tenue, le 6 mars à Versailles, d’un sommet réunissant les dirigeants de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Espagne pour préparer les réformes de l’Union européenne.
Roxana Vasile, 01.03.2017, 13:42
En clair, il serait possible qu’une partie des pays membres se développent ensemble plus rapidement, sans que le reste du bloc communautaire soit obligé d’en emboîter le pas. Le président français, François Hollande, a d’ailleurs annoncé la tenue, le 6 mars à Versailles, d’un sommet réunissant les dirigeants de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Espagne pour préparer les réformes de l’Union européenne.
Le site Euractiv.com reprend les propos de François Hollande, qui affirmait qu’ il ne s’agit pas de définir à quatre ce que doit être l’Europe ; ce n’est pas notre conception, mais nous sommes les quatre pays les plus importants et il nous revient de dire ce que nous voulons faire avec d’autres, ensemble.
Pourtant, une Europe à plusieurs vitesses existe déjà! Selon une éditorialiste du quotidien roumain « Adevărul », de par la force des choses le bloc communautaire est formé de pays de première, de deuxième et même de troisième main. Tous ne font pas partie de la zone euro ou de l’espace Schengen. La Roumanie – précise la journaliste – se retrouve dans la dernière catégorie et à la différence de ses voisins de l’Est elle ne s’est même donné la peine de grimper dans cette hiérarchie, en jugeant que son appartenance à l’UE et à l’OTAN pouvait tenir lieu de politique étrangère et de diplomatie.
Dans le contexte où le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté mercredi sa vision de l’Europe post-Brexit, le député européen social-démocrate de Roumanie Victor Boştinaru a demandé au président roumain Klaus Iohannis d’organiser un débat avec les représentants du pays au Parlement européen, ainsi qu’avec les élus nationaux, au sujet de l’idée d’Europe à deux vitesses, qui, à son avis, serait de nature à accentuer les écarts entre les pays du soit-disant noyau dur et les autres Etats membres. Même si le président Klaus Iohannis a des attributions constitutionnelles, il n’est pas naturel qu’il prenne tout seul une décision en ce sens, a déclaré la députée européenne du groupe ALDE, Renate Weber, de Roumanie.
Pour sa part, la libérale Adina Vălean, pense qu’une Europe à plusieurs vitesses provoquerait des dissensions à l’intérieur d’une Union qui devrait, par contre, être plus unie et plus cohérente pour faire face aux différentes menaces et aux défis qui se posent devant elle actuellement. Enfin, la député européenne sans étiquette Monica Macovei estime que l’UE a besoin de réformes, pour ce qui est, par exemple, de la transparence ou de la manière de dépenser l’argent communautaire, mais elle rejette nettement l’idée d’une Europe à deux vitesses. Bucarest a créé, l’automne dernier, une commission présidentielle chargée d’élaborer un projet de pays, lequel, selon l’annonce faite alors par le chef de l’Etat, devrait être finalisé dans une année. (trad. Mariana Tudose)