Union ?
Organisée à Izvoru Mureşului, au centre du pays, l’Université d’été, qui a déjà une certaine tradition, offre, chaque année, aux représentants des communautés roumaines des pays voisins et de la diaspora, la possibilité de discuter avec les membres de la classe politique de Bucarest. George Simion, leader de la plate-forme unioniste Acţiunea 2012 (Action 2012), soit un consortium d’ONGs, a demandé la création à Bucarest d’un Office pour la République de Moldova, directement subordonné au premier-ministre, ainsi que l’organisation d’une visite à Chişinău de l’ensemble du gouvernement roumain.
Bogdan Matei, 17.08.2016, 14:32
Organisée à Izvoru Mureşului, au centre du pays, l’Université d’été, qui a déjà une certaine tradition, offre, chaque année, aux représentants des communautés roumaines des pays voisins et de la diaspora, la possibilité de discuter avec les membres de la classe politique de Bucarest. George Simion, leader de la plate-forme unioniste Acţiunea 2012 (Action 2012), soit un consortium d’ONGs, a demandé la création à Bucarest d’un Office pour la République de Moldova, directement subordonné au premier-ministre, ainsi que l’organisation d’une visite à Chişinău de l’ensemble du gouvernement roumain.
Fervent promoteur du rapprochement entre les deux pays, Traian Băsescu, ancien président de la Roumanie et actuel leader du Parti Mouvement populaire, a réitéré son plaidoyer en faveur de l’union. Il a estimé que, pendant les deux années écoulées depuis la fin de ses mandas à la tête du pays, aucun pas n’a été franchi dans la voie de l’accomplissement de ce desideratum. Selon lui, Bucarest devrait renoncer au type de diplomatie qu’il a qualifiée de « vieillotte » et à la prudence excessive dans ses rapports avec Moscou. Traian Băsescu : « L’unique solution politique pour le parcours européen de la République de Moldova est l’union avec la Roumanie. Il n’y a pas d’autre solution à cela, du moins pour les 20 ans à venir ».
Personne ne pense à l’union accomplie par la force, mais à celle réalisée par le biais du référendum ou du vote populaire, a précisé l’ex chef de l’Etat. Et lui d’ajouter que la mise en œuvre de ces deux derniers nécessite des actions concrètes, des échanges culturels, des visites réciproques, un nombre accru de bourses d’études octroyés aux jeunes moldaves. En outre, il faudrait accorder la nationalité roumaine au plus grand nombre possible de citoyens de l’Etat voisin, a encore déclaré Traian Băsescu. « Mes petits-enfants mis à part, rien ne m’est plus cher que l’union », déclarait-il devant les participants à l’Université d’été d’Izvoru Mureşului.
Nombreux sont les commentateurs qui partagent ses espoirs, mais peu d’entre eux font montre d’une impétuosité aussi marquée que celle du chef de file du Mouvement populaire. D’aucuns signalent, en passant, que ces déclarations sont en fait un avant-propos dans la perspective des législatives prévues pour la fin 2016 et que Traian Băsescu a toujours joui d’une grande popularité parmi les citoyens roumains de République de Moldova, un électorat qu’il essaie de fidéliser. D’autres mettent en avant le nombre important de dossiers épineux des relations bilatérales roumano-moldaves.
Indépendante depuis1991, la République de Moldova est née sur une partie des territoires de l’Est de la Roumanie, annexés par Moscou en 1940, à la suite d’un ultimatum. Plusieurs centaines de milliers de personnes avaient alors trouvé refuge dans la Roumanie amputée de ses terres, tandis que des dizaines de milliers d’ennemis réels ou imaginaires du régime soviétique ont été déportés par l’occupant en Sibérie ou au Kazakhstan. Des colons emmenés de tous les coins de l’Empire rouge allaient prendre leur place.
Des dizaines d’années durant, la frontière artificielle moldo-roumaine a été la plus hermétique du camp socialiste et la propagande anti-roumaine émanant de Chişinău a fonctionné sans discontinuer. Ainsi se fait-il qu’en dépit du rapprochement réel survenu ce dernier quart de siècle les préjugés et la méfiance n’aient pas totalement disparu et que les tenants de l’Union, bien que toujours plus nombreux, continuent d’être minoritaires par rapport à la population de la République de Moldova. (trad. : Mariana Tudose)