Une réunion régionale à Athènes
Corina Cristea, 22.08.2023, 12:34
Deux décennies après le sommet de Thessalonique où
l’Europe a convenu de l’intégration graduelle des Balkans occidentaux à l’UE, des
chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays européens ont participé à
Athènes, à une réunion informelle organisée par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Censée faire le point
sur le développement de la coopération régionale entre les pays de l’Europe du
sud-est et sur les défis à relever suite à la guerre en Ukraine, la réunion
s’est déroulée en présence des responsables serbe, monténégrin, moldave,
macédonien, kosovar, roumain, bulgare, croate, bosniaque, et des présidents du
Conseil européen et de la Commission européenne, Charles Michel et
respectivement Ursula von der Leyen. Par ailleurs, le leader ukrainien,
Volodymir Zelenski, s’est également rendu à Athènes pour participer à cette
rencontre considérée comme un fort message de soutien à Kiev, dans la
perspective euro-atlantique de toute la région. Il faut faire venir nos amis,
les futurs membres de l’UE, plus proches de nous et ça, plus vite encore. Nous
continuerons nos efforts pour détruire les barrières entre nos régions a
affirmé la cheffe de l’Exécutif européen sur une plateforme en ligne.
Le sujet de l’élargissement européen mis à part, les
participants à la réunion d’Athènes ont discuté de la sécurité énergétique et
des sanctions contre Moscou auxquelles Belgrade n’a pas voulu adhérer.
D’ailleurs, la position du président serbe, Aleksandar Vučić, a obligé les
autres dirigeants d’éliminer de leur déclaration finale l’appel à la mise en
place des sanctions contre la Russie, précise l’agence Sputnik.
Les dirigeants européens et des Balkans présents à
Athènes ont agréé l’importance de poursuivre leur dialogue et de coordonner
leurs efforts visant la sécurité et la coopération économique régionale. Ils
ont également réitéré leur solidarité envers l’Ukraine et la République de
Moldova, tout comme leur appui à la poursuite de l’élargissement européen vers
les Balkans de l’Ouest et les pays du voisinage oriental. Dans son allocution,
le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a présenté en détails le soutien
que Bucarest accorde à Kiev, avec un accent particulier sur les problèmes
auxquels sont confrontés les agriculteurs roumains dans le contexte des
exportations des céréales ukrainiennes. Pour remédier à ce problème, le chef du
gouvernement de Bucarest a proposé la mise en place d’un mécanisme européen de
gestion du transport des céréales, parallèlement à une enveloppe supplémentaire
versée à l’industrie agroalimentaire et à un renforcement de l’infrastructure
spécifique. Par ailleurs, le responsable roumain a mis en évidence l’importance
stratégique de l’élargissement de l’Espace de libre circulation que la Roumanie
devrait intégrer rapidement. Lors des pourparlers qu’il a eus à Athènes avec
Ursula von der Leyen, M. Ciolacu a demandé un renforcement des efforts communs
censés permettre l’adhésion de Bucarest à Schengen. Le premier ministre roumain
a également proposé la mise en oeuvre de plusieurs projets régionaux communs
dans le domaine de l’énergie, du commerce et de la cybersécurité. Lors des
débats de la capitale grecque, Marcel Ciolacu a discuté avec son homologue
d’Athènes, de l’élargissement de la coopération bilatérale régionale. Il a
également assuré Volodymir Zelenski de la volonté de Bucarest de soutenir
l’Ukraine jusqu’à l’obtention de la victoire et durant le processus de
reconstruction.