Une réduction historique des dépenses publiques
Plus de 1 800 postes supprimés à Bucarest : une restructuration gouvernementale d'ampleur.
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Mihai Pelin, 21.02.2025, 11:39
Le gouvernement roumain engage la plus grande réduction des dépenses de fonctionnement de son histoire, a annoncé le Premier ministre Marcel Ciolacu à Bucarest. Lors d’une réunion de l’exécutif, il a précisé que plusieurs institutions publiques seraient fusionnées ou supprimées, entraînant une diminution du personnel, y compris des postes de secrétaires d’État. Environ 1 800 postes de fonctionnaires et de contractuels dans 32 institutions subordonnées et coordonnées par l’exécutif seront supprimés. Marcel Ciolacu a justifié cette mesure en expliquant que cette initiative était attendue par l’opinion publique et, en particulier, par le milieu des affaires :
« Nous supprimons et fusionnons des autorités et des institutions, nous réduisons le nombre d’employés et nous supprimons les postes de dignitaires. Au total, nous parlons d’une réduction massive de 13,5 % des postes. » a conclu le Premier ministre roumain.
Des réformes qui s’inscrivent dans un cadre budgétaire strict
Concernant les institutions dont l’organigramme a été approuvé par le Conseil suprême de défense du pays (CSAT), le chef de la Chancellerie du Premier ministre, Radu Oprea, a précisé que des décisions gouvernementales suivraient pour valider leur organisation et leur fonctionnement. Quant aux postes vacants, il a indiqué que ceux concernés par l’interdiction du cumul entre pension et salaire, décidée par la Haute Cour de Cassation et de Justice, seraient supprimés. Cette annonce de restructuration intervient alors que le Premier ministre a demandé aux ministres, lors de la réunion gouvernementale du 10 janvier, de proposer des réorganisations au sein de l’administration et des entreprises d’État. Ces mesures de réduction du personnel, qualifiées de prioritaires par Marcel Ciolacu, s’inscrivent dans le cadre des projections budgétaires pour 2025.
Le Parlement se met au diapason
Des initiatives similaires ont été adoptées par le Parlement. Début février, la Chambre des députés a voté la suppression de 240 postes, tandis que le Sénat a acté la suppression de 178 autres. Toutefois, des experts s’interrogent sur l’impact réel de cette restructuration sur les finances publiques. En janvier, les effectifs des institutions et autorités publiques roumaines s’élevaient à 1,3 million d’employés. Par comparaison, on en comptait 1,25 million en 2020, 1,26 million en 2021, 1,28 million en 2022 et 1,29 million en 2023. Malgré le gel des recrutements durant une grande partie de cette période, des dérogations ministérielles ont permis certaines embauches.
Par ailleurs, à la fin de l’année dernière, le gouvernement de Marcel Ciolacu a adopté une ordonnance gelant les salaires des fonctionnaires et les pensions publiques. Toujours dans une logique d’économies budgétaires, plusieurs avantages fiscaux dans les secteurs de l’informatique, de la construction et de l’agriculture ont été supprimés. De plus, le seuil d’imposition des micro-entreprises a été divisé par deux et l’impôt sur les dividendes a été porté à 10 %.