Une motion contre le ministre des finances
Les sénateurs roumains ont adopté la
motion simple déposée par le Parti social-démocrate contre le ministre libéral
des finances, Florin Cîţu. Trois votes ont fait la différence entre les élus
sociaux-démocrates, favorables à la motion, et leurs collègues du Parti
national libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie, de l’Union démocrate des
Magyars de Roumanie et des élus indépendants, qui ont voté contre. Les auteurs de
la motion reprochaient au grand argentier des déclarations jugées hasardeuses,
faites au début de son mandat, qui auraient entraîné la dévalorisation de la monnaie
nationale, le leu, et, par voie de conséquence, la hausse des prix et des
intérêts bancaires à payer par les Roumains.
Daniela Budu, 10.12.2019, 13:09
Les sénateurs roumains ont adopté la
motion simple déposée par le Parti social-démocrate contre le ministre libéral
des finances, Florin Cîţu. Trois votes ont fait la différence entre les élus
sociaux-démocrates, favorables à la motion, et leurs collègues du Parti
national libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie, de l’Union démocrate des
Magyars de Roumanie et des élus indépendants, qui ont voté contre. Les auteurs de
la motion reprochaient au grand argentier des déclarations jugées hasardeuses,
faites au début de son mandat, qui auraient entraîné la dévalorisation de la monnaie
nationale, le leu, et, par voie de conséquence, la hausse des prix et des
intérêts bancaires à payer par les Roumains.
Le ministre des finances, Florin Cîţu, affirme que cette
démarche des sociaux-démocrates, passés dans l’opposition en octobre dernier, a
un caractère purement politique et qu’il présentera sa démission uniquement si
le PNL le lui demande. Et M. Cîţu d’ajouter que l’ancien ministre
social-démocrate des finances, Eugen Teodorovici, savait déjà au début de cette
année qu’en l’absence de mesures supplémentaires, le déficit budgétaire
monterait à 4%. « Cette motion ne se réfère pas à ma personne et n’a pas de rapport avec moi.
Elle est une démarche politique censée dissimuler la situation économique
réelle de la Roumanie. Les signataires de la motion auraient voulu, de toute
évidence, que je ne parle pas du désastre que j’ai trouvé au ministère des
finances. Je leur dit à eux et à tout le PSD: le Parti national libéral a
promis de dire la vérité aux Roumains, quel que soit le coût. C’est fini !
Ça ne va plus comme ça !
Il est fini, le temps quand vous pouviez voler en toute impunité ! », a martelé le ministre des finances.
La sénatrice libérale Alina Gorghiu affirme,
elle-aussi, que les critiques lancées par les sociaux-démocrates contre le
ministre des finances ne s’appuyaient pas sur la réalité. A son tour, le
sénateur social-démocrate, Ştefan Oprea, a reproché au ministre de prendre des
mesures qui ramènent le déficit budgétaire au niveau estimé par M. Cîţu lui-même, lorsqu’il
était dans l’opposition. « Il faut absolument que
votre prophétie, très souvent exprimée sur un ton hystérique lorsque vous
parliez du gouvernement du PSD, devienne réalité et il vous faut trouver les
moyens pour faire en sorte que les 4,4% de déficit soient réels. Peu importe s’il
n’y a plus de collecte ces deux derniers mois, peu importe que l’on a déchaîné
une véritable débauche en matière de dépenses publiques, tout ce qui compte c’est
que votre prophétie, celle d’un déficit de 4,4%, se réalise. », a affirmé le sénateur social-démocrate.
Le président par intérim du PSD, Marcel Ciolacu, considère
que le PNL n’a pas compris le signal d’alarme envoyé par le Parlement, lorsque Florin
Câţu n’avait pas reçu un avis favorable pour devenir titulaire au ministère des
finances. Après l’adoption de la motion, le premier ministre, Ludovic Orban, a
déclaré qu’il n’allait pas renoncer à son ministre et que le PSD était le
dernier parti à avoir le droit de critiquer et de demander des démissions après
le désastre budgétaire dont il est l’auteur. Selon la Constitution de la
Roumanie, l’adoption d’une motion simple contre un membre du gouvernement n’attire
pas automatiquement la démission du ministre en question. (Trad. : Ileana
Ţăroi)