Une journée à significations multiples
Le 25 octobre en Roumanie c’est la fête de l’Armée roumaine, marquée par des cérémonies militaires et religieuses dans toutes les bases militaires du pays et sur les théâtres d’opérations extérieurs.
Bogdan Matei, 25.10.2016, 14:32
Le 25 octobre en Roumanie c’est la fête de l’Armée roumaine, marquée par des cérémonies militaires et religieuses dans toutes les bases militaires du pays et sur les théâtres d’opérations extérieurs.
Le ministre de la Défense, Mihnea Motoc, a souligné la signification de cette fête : « C’est le jour où nous rendons hommage aux traditions de l’Armée, transmises d’une génération à l’autre, depuis les braves fondateurs de l’histoire de notre nation et jusqu’aux militaires du troisième millénaire, présents sur les théâtres d’opérations. C’est le jour où nous évoquons tous les héros tombés sur les champs d’honneur. C’est une occasion de dire merci aux vétérans de notre armée, tant aux braves survivants de la dernière conflagration mondiale qu’à ceux ayant exécuté des missions internationales ces dernières décennies. »
L’Armée roumaine, une des institutions qui bénéficient du plus important taux de confiance de la part des Roumains, est également fêtée en République de Moldova voisine. Le ministre moldave de la Défense, Anatol Şalaru, a évoqué les sacrifices des soldats roumains dans la Seconde Guerre mondiale. C’est grâce à ceux qui ont perdu la vie au nom de la foi, de la nation et de la vérité que les générations actuelles peuvent parler en langue roumaine, a dit M Şalaru.
La date du 25 octobre est également liée à la Deuxième Guerre mondiale. Ce fut le 25 octobre 1944 que l’armée roumaine libéra la ville de Carei, le dernier lopin de terre roumaine encore occupé par les troupes germano-hongroises. Tant les protagonistes de ces événements que les historiens confirment le fait que cet événement aurait pu se passer plus tôt, mais que les officiers ont préféré faire une halte pour que les troupes puissent se reposer un peu avant l’assaut final, à Carei, le jour même de l’anniversaire du commandant suprême de l’armée roumaine, le roi Michel.
Né le 25 octobre 1921, le roi Michel a été un des quatre souverains de la dynastie d’origine allemande de Hohenzollern-Sigmaringen installé sur le trône de Bucarest en 1866 et qui a contribué à la construction de la Roumanie moderne. L’avènement au trône du roi Michel, en 1940, est intervenu après l’abdication de son père, le très impopulaire Carol II. Le 23 août 1944, ce fut le roi Michel qui a ordonné l’arrestation de celui qui dirigeait de facto le Royaume de Roumanie, le maréchal Ion Antonescu, et la sortie de la Roumanie de son alliance avec l’Allemagne nazie pour rejoindre le camp de ses alliés traditionnels : les Etats-Unis et la Grande Bretagne. De l’avis des historiens, cette décision a raccourci de six mois la Deuxième Guerre Mondiale et sauvé plusieurs centaines de milliers de vies humaines. Trois années plus tard, lorsque le pays était pratiquement sous occupation soviétique et dirigé par un gouvernement communiste marionnette, le roi a été obligé d’abdiquer et de partir pour un long exil en Occident.
Michel Ier n’est rentré en Roumanie qu’après la Révolution anticommuniste de 1989, il a recouvré la nationalité roumaine et une partie des propriétés de la Maison Royale. Dernier chef d’Etat survivant de la Seconde Guerre mondiale, le roi Michel a milité en tant qu’ambassadeur spécial auprès des chancelleries occidentales en faveur de l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN et à l’UE. (Trad. Alex Diaconescu)