Une année depuis les protestations en Ukraine
Voici une année, le 22 février, lorsque l’ancien président pro russe Viktor Ianoukovitch prenait la fuite, les Ukrainiens célébraient ce qu’ils pensaient être le grand changement dans la destinée post soviétique du pays. Mécontents de ce que Ianoukovitch n’ait pas satisfait à leurs attentes, par son refus de signer les accords d’association et de libre échange avec l’UE, les Ukrainiens ont fait appel à la forme de protestation la plus forte — ils sont descendus dans les rues.
Florentin Căpitănescu, 23.02.2015, 13:07
Voici une année, le 22 février, lorsque l’ancien président pro russe Viktor Ianoukovitch prenait la fuite, les Ukrainiens célébraient ce qu’ils pensaient être le grand changement dans la destinée post soviétique du pays. Mécontents de ce que Ianoukovitch n’ait pas satisfait à leurs attentes, par son refus de signer les accords d’association et de libre échange avec l’UE, les Ukrainiens ont fait appel à la forme de protestation la plus forte — ils sont descendus dans les rues.
Près d’une centaine de personnes sont mortes dans les quelques jours de confrontations sanglantes entre les protestataires animés par leur croyance en l’avenir pro européen et les troupes fidèles à Ianoukovitch. Les combats de rue ont eu lieu notamment Place de l’Indépendance, connue aujourd’hui comme l’Euromaïdan, qui donne aussi le nom au mouvement pro européen né ces jours-là.
Une année après, sur le fond de la déception provoquée par les événements malheureux qui se sont succédés en cascade, dont l’annexion de la Péninsule de Crimée par la Russie mais aussi le conflit dur, avec des racines sécessionnistes, dans l’est du pays, les Ukrainiens ont commémoré leurs morts. Des milliers de personnes ont participé, dimanche, à la « Marche de la dignité », avec à leur tête le nouveau président, Petro Porochenko, accompagné de plusieurs leaders européens, dont le président de l’Allemagne, Joachim Gauck, et celui du Conseil européen, Donald Tusk.
A l’occasion, la Roumanie, qui partage plusieurs centaines de kilomètres de frontière avec l’Ukraine, a réitéré son espoir que le pays voisin devienne un Etat stable et souverain, qui se voie respecter son intégrité territoriale. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, représenté à la « Marche de la dignité » par son conseiller pour la sécurité, George Scutaru, a ajouté que, « voici une année, les Ukrainiens s’étaient mobilisés contre un régime corrompu et autoritaire, qui avait placé leur destin européen en gage. Nous avons vu » — poursuit le président Iohannis — « comment une nation renaît et comment ses aspirations ne peuvent pas être détruites par les chenilles des chars. Sous beaucoup d’aspects, les héros de l’Euromaïdan ont ressemblé aux héros de 1989 de Timişoara ou de Bucarest », a estimé Klaus Iohannis, en un moment de remémoration du sacrifice suprême que beaucoup de Roumains ont consenti pour que leur pays dise adieu au communisme.
Le chef de l’Etat roumain a ajouté que Bucarest soutient la solution diplomatique du conflit dans l’est de l’Ukraine, qui a déjà fait des milliers de morts. Sur la situation dans cette partie du territoire, le président de la Roumanie et son homologue ukrainien, Petro Porochenko, discuteront à la rencontre prévue le 17 mars prochain, à Kiev, pendant une visite confirmée par la présidence de Bucarest. (trad.: Ligia Mihaiescu)