Une aide plus efficace aux victimes de la drogue
Le Palais du parlement de Bucarest vient d’accueillir un débat intitulé « Epidémie de drogue dans les écoles et les lycées ».
Mihai Pelin, 19.03.2025, 12:55
Urgence : mettre à jour la législation nationale
L’urgence de mettre à jour la législation nationale portant sur la réduction de la consommation et du trafic de drogue parmi les élèves – ce fut le principal sujet d’un débat organisé récemment par la Commission parlementaire d’enquête sur les abus, un événement qui a réuni autorités, psychologues et représentants des parents. La lutte contre la drogue est une priorité et il faut avoir une capacité de réponse consolidée, qui soit matérialisée dans un partenariat efficace entre l’école, les autorités locales et la famille, affirme le président par intérim du Sénat roumain Mircea Abrudean. Il a rappelé à cette occasion que l’État romain se propose de mener une politique de tolérance zéro face aux trafiquants de la drogue.
Améliorer le traitement et la réinsertion sociale des consommateurs
Par ailleurs, le traitement et la réinsertion sociale des consommateurs sont des aspects tout aussi importants et qui nécessitent des services intégrés d’assistance médicale, psychologique et sociale, a encore insisté monsieur Abrudean.
À son tour le ministre de l’Education Daniel David a parlé de l’implication des parents et des enseignants dans la prévention de ce phénomène.
Daniel David : « La prévention doit être faite par ceux qui savent le faire. Pourtant il est impossible de faire de la prévention uniquement à l’aide des spécialistes. Il faut également impliquer les parents, les professeurs, et aussi les facteurs de vulnérabilité, c’est-à-dire les centres qui offre des traitements scientifiquement validés».
Un réseau national de centres de soins sera bientôt créé
Présents au débat, les procureurs du parquet Anti-terrorisme ont signalé que parmi les dealers de drogue il y a même des élèves qui sont recrutés par les réseaux de trafiquants. D’ailleurs, ce sont les mineurs qui tombent le plus facilement victime de la consommation de drogue. Dans ce contexte, la création d’un un réseau national de centres de soins pour les consommateurs de drogue est une réalité de plus en plus proche. Et pour cause. Le Sénat a approuvé en tant que première chambre du Parlement, un décret d’urgence portant sur la prévention de la consommation de narcotiques, un acte normatif selon lequel le traitement des personnes dépendantes se fera dans des centres de santé mentale. Leur financement sera assuré par l’État, du budget du ministère de la Santé. Pour sa part, la sénatrice libérale, Nicoleta Pauliuc précise que le document porte sur des problèmes réels auxquels sont confrontés les jeunes roumains et la société toute entière, des dépendances qui détruisent des vies, qu’il s’agisse de la drogue, de l’alcool, des jeux d’argent ou encore de la dépendance aux écrans.
Nicoleta Pauliuc : « La Roumanie ne dispose pas de suffisamment de centres spécialisés pour faire soigner les dépendances. Si bien que de nombreuses personnes qui souhaitent se faire soigner ne savent pas où aller, alors que l’aide pour ceux qui en ont réellement besoin arrive trop tard. Alors, à mon avis, c’est le moment de changer cet état de choses. »
L’opposition plaide pour des mesures encore plus dures
Le document a bénéficié du soutien des partis de l’opposition parlementaire roumaine. Par exemple, le sénateur du parti SOS Roumanie, Ninel Peia, propose des mesures encore plus dures contre les trafiquants de drogue.
Ninel Peia : « C’est trop peu pour arrêter le trafic et la consommation de drogues en Roumanie. En l’absence de mesures coercitives, il est impossible d’arrêter le trafic et la consommation de la drogue. Alors, je vous propose d’aller jusqu’au bout jusqu’aux origines de ce fléau, puisqu’autrement, d’un pays avec 10 % de consommateurs de drogue, la Roumanie deviendra un pays de grands consommateurs de drogue. On court le risque d’avoir 5-6 millions de consommateurs dans les années à venir ».
Une fois approuvé par le Sénat, le document sera soumis au vote final au sein de la Chambre des députés. (trad. Valentina Beleavski)