Un pont pour l’Europe
Il
est fort probable de ne pas trouver des citoyens roumains qui soient contents
de l’état de l’infrastructure de transport de leur pays. Et pour cause :
compte tenu de sa superficie, la Roumanie est toujours mal pourvue d’autoroutes
et de voies rapides, tandis que son infrastructure ferroviaire se dégrade pour
manque d’investissements majeurs. La situation a commencé à bouger au fur et à
mesure de l’arrivée de financements substantiels de fonds européens, mais pas
suffisamment rapidement pour qu’un pays de taille moyenne, tel que la Roumanie,
soit parcouru facilement et surtout sans aucun stress. Dans ce contexte,
l’inauguration du pont routier suspendu sur le Danube, reliant les départements
du sud-est Brăila et Tulcea dont il facilite la vie des habitants, est un
événement majeur, que les acteurs politiques n’ont pas raté. Le président Klaus
Iohannis a salué la finalisation de cet important investissement dans
l’infrastructure routière, soulignant qu’il s’agissait de la plus ample construction
réalisée en Roumanie ces trois dernières décennies.
Ştefan Stoica, 07.07.2023, 10:46
Il
est fort probable de ne pas trouver des citoyens roumains qui soient contents
de l’état de l’infrastructure de transport de leur pays. Et pour cause :
compte tenu de sa superficie, la Roumanie est toujours mal pourvue d’autoroutes
et de voies rapides, tandis que son infrastructure ferroviaire se dégrade pour
manque d’investissements majeurs. La situation a commencé à bouger au fur et à
mesure de l’arrivée de financements substantiels de fonds européens, mais pas
suffisamment rapidement pour qu’un pays de taille moyenne, tel que la Roumanie,
soit parcouru facilement et surtout sans aucun stress. Dans ce contexte,
l’inauguration du pont routier suspendu sur le Danube, reliant les départements
du sud-est Brăila et Tulcea dont il facilite la vie des habitants, est un
événement majeur, que les acteurs politiques n’ont pas raté. Le président Klaus
Iohannis a salué la finalisation de cet important investissement dans
l’infrastructure routière, soulignant qu’il s’agissait de la plus ample construction
réalisée en Roumanie ces trois dernières décennies.
Ce
pont, long d’environ 2 km, est le troisième en Europe en termes de dimension.
Il a coûté 500 millions d’euros, provenus de fonds européens pour la plupart,
et il est la création d’un consortium italo-japonais, construit avec de la
technologie japonaise. À long terme, cela se traduirait par une activité
beaucoup plus intense dans la zone franche du port danubien de Brăila et par la
création de nouveaux emploi, considère le premier ministre Marcel Ciolacu.
Selon lui, le pont facilitera l’accès au delta du Danube, avec un impact
touristique significatif, mais il deviendra aussi un premier pilier pour la
mise en œuvre d’un projet fondamental de l’État roumain, à savoir être un
acteur clé du processus de reconstruction de l’Ukraine. La commissaire
européenne aux Transports, la Roumaine AdinaVălean, a insisté sur l’importance
du pont de Brăila dans le contexte géopolitique actuel : « L’infrastructure
de transport de la région danubienne est vitale pour l’amélioration de la
sécurité de l’Union européenne. Il faut accroître la capacité de cette
infrastructure du point de vue civil et militaire. Les quantités de
marchandises transportées vers et depuis la Moldova et l’Ukraine sont actuellement
de l’ordre de plusieurs millions de tonnes par mois. Également, nous avons
besoin plus que jamais d’une infrastructure prête à répondre aux besoins de
mobilité militaire. »
L’ouverture du pont à la
circulation élimine les heures d’attente pour la traversée en bac du Danube, ce
qui fera des heureux parmi les
chauffeurs de véhicules, notamment de poids-lourds chargés de
marchandises. De l’avis du directeur général de la Compagnie nationale qui gère
l’infrastructure routière, Cristian Pistol, la mise en fonction du pont
suspendu de Brăila contribuera à un développement exponentiel de l’économie des
départements de Tulcea et de Brăila, propulsant en même temps la Roumanie parmi
les États dotés d’une infrastructure routière de premier rang. Nous sommes
obligés, a-t-il ajouté, de continuer à mettre en œuvre des projets
d’infrastructure en mesure de consolider le rôle de la Roumanie dans l’UE et
dans l’OTAN. (Trad. Ileana Ţăroi)