Un pacte politique pour le trajet européen de la Roumanie
A l’issue de deux journées de
consultations, le président roumain a annoncé avoir proposé aux partis
politiques la signature d’un pacte pour une Roumanie européenne. Les
signataires de l’accord s’engagent à respecter entièrement les valeurs
communautaires, les droits et les libertés fondamentales, la démocratie et
l’Etat de droit. Initiateur de la consultation populaire du 26 mai dernier,
Klaus Iohannis a énuméré les pas qui restent à faire en vue de la signature
d’un tel accord politique : « La transposition dans la loi de
l’interdiction de l’amnistie et de la grâce pour des faits de corruption,
l’interdiction des décrets d’urgence en matière de sanctions pénales, accompagnés
par le droit accordé à d’autres autorités constitutionnelles de saisir
directement la Cour constitutionnelle au sujet des décrets d’urgence figurent
parmi les choses à faire. S’y ajoutent la transposition dans la loi des mesures
censées assurer l’intégrité dans la fonction publique ou encore la révision des
lois de la justice, seulement avec le respect des recommandations de la
Commission de Venise et de celle Européenne ».
Daniela Budu, 06.06.2019, 13:05
A l’issue de deux journées de
consultations, le président roumain a annoncé avoir proposé aux partis
politiques la signature d’un pacte pour une Roumanie européenne. Les
signataires de l’accord s’engagent à respecter entièrement les valeurs
communautaires, les droits et les libertés fondamentales, la démocratie et
l’Etat de droit. Initiateur de la consultation populaire du 26 mai dernier,
Klaus Iohannis a énuméré les pas qui restent à faire en vue de la signature
d’un tel accord politique : « La transposition dans la loi de
l’interdiction de l’amnistie et de la grâce pour des faits de corruption,
l’interdiction des décrets d’urgence en matière de sanctions pénales, accompagnés
par le droit accordé à d’autres autorités constitutionnelles de saisir
directement la Cour constitutionnelle au sujet des décrets d’urgence figurent
parmi les choses à faire. S’y ajoutent la transposition dans la loi des mesures
censées assurer l’intégrité dans la fonction publique ou encore la révision des
lois de la justice, seulement avec le respect des recommandations de la
Commission de Venise et de celle Européenne ».
Le porte parole du Parti social
démocrate, principal parti au pouvoir, Mihai Fifor, accuse le chef de l’Etat
d’avoir fait part de ses initiatives lors d’une conférence de presse et pas du
tout pendant les consultations. Du coup, la direction sociale démocrate se
réunit vendredi afin de prendre une décision. Mihai Fifor : « Le PSD
cherche une formule censée permettre la mise en place du référendum. On a très
bien compris les attentes des Roumains et leur vote, mais personne n’a invoqué
l’idée d’un pacte lors des consultations politiques. On va l’avancer sur la
table du Comité exécutif du parti qui se réunit vendredi. »
A son tour, le leader de l’Alliance
des libéraux et des démocrates, Călin Popescu-Tăriceanu, membre de la coalition
au pouvoir, s’est dit surpris par la proposition avancée par le chef de l’Etat.
Cette idée ne fait que détourner le but du référendum, a martelé Tăriceanu :
« Cette annonce ne fait qu’éloigner le référendum de son but initial. La
consultation populaire a porté sur des thèmes liés à la justice. Point. Jamais
il n’a été question du parcours européen de la Roumanie ou encore de son
orientation pro-européenne dont personne ne doute, vu qu’on est un des
partisans les plus frénétiques du projet européen. Donc, on assiste à un
détournement du référendum ».
Pour sa part, le PNL, principal parti
d’opposition, a annoncé signer le pacte politique qu’il soutient vivement. Le
leader des libéraux, Ludovic Orban, affirme : « On soutient
entièrement toutes les idées stipulées par ce document et toutes les solutions
que le chef de l’Etat propose afin que les Roumains voient leurs souhaits se
concrétiser. On appelle donc toutes les forces politiques de Roumanie à
soutenir ce pacte. Et tous ceux qui dernièrement, on fait figure d’agresseur de
l’indépendance de la justice, des valeurs européennes et de l’Etat de droit,
ils doivent comprendre que c’est fini ! »
A la fin, il convient de mentionner
que selon USR, la réforme de la loi fondamentale devrait être encore plus
ample, tandis que les magyars de l’UDMR souhaitent effacer complètement la
notion de décret d’urgence de la Constitution roumaine. A titre de rappel, plus
de 18 millions de Roumains ont été appelé aux urnes le 26 mai dernier pour un
référendum sur la justice déroulé parallèlement aux élections européennes. Les
Roumains ont été invités à répondre aux deux questions suivantes: « Approuvez-vous
une interdiction de toute amnistie et grâce pour faits de corruption ? » et « Approuvez-vous
une interdiction des décrets d’urgence en matière de sanctions pénales? » Sur
les 7 millions d’électeurs qui ont voté au référendum, plus de 6,5 millions ont
répondu affirmativement aux deux questions. (Trad. Ioana Stăncescu)