Un nouveau directeur pour le Service roumain de renseignements.
Malgré un contexte régional sous le signe de l’incertitude, les deux principaux services de renseignements roumains, intérieur et extérieur, se sont retrouvés sans directeurs permanents. Le premier semble avoir trouvé son prochain chef en la personne d’Eduard Hellvig désigné pour cette fonction par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. L’eurodéputé dont le parcours politique n’est pas terni par aucune controverse majeure fait figure de proue au sein de la nouvelle vague de jeunes politiciens ayant réussi à surmonter l’anonymat. M Hellvig semble donc la bonne solution pour le Service roumain de renseignements.
Florentin Căpitănescu, 20.02.2015, 14:19
Malgré un contexte régional sous le signe de l’incertitude, les deux principaux services de renseignements roumains, intérieur et extérieur, se sont retrouvés sans directeurs permanents. Le premier semble avoir trouvé son prochain chef en la personne d’Eduard Hellvig désigné pour cette fonction par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. L’eurodéputé dont le parcours politique n’est pas terni par aucune controverse majeure fait figure de proue au sein de la nouvelle vague de jeunes politiciens ayant réussi à surmonter l’anonymat. M Hellvig semble donc la bonne solution pour le Service roumain de renseignements.
Quelles sont les raisons pour lesquelles Eduard Hellvig a été nominé pour cette fonction ? Le président roumain Klaus Iohannis répond :« Lorsque j’ai du penser à désigner un chef à la tête du Service roumain de renseignements, j’ai cherché quelquun compétent, qui connaisse les acteurs politiques, tout en détenant suffisamment d’informations sur les activités dans ce domaine» a affirmé le président roumain Klaus Iohannis.
Cette nomination intrigue les commentateurs politiques puisque M Hellvig, vice président du Parti national libéral, compte parmi les proches de Klaus Iohannis, celui qui en tant que leader libéral avait remporté le scrutin présidentiel de novembre 2014. C’est pourquoi, de l’avis de certains analystes, la relation personnelle a pesé pour beaucoup dans le choix présidentiel. Par ailleurs, Klaus Iohannis s’inspire du modèle de son prédécesseur, Traian Basescu, qui avait toujours désigné à la tête des services de renseignements des personnes issues de l’Opposition parlementaire.
Hormis le débat autour des critères d’éligibilité de M Hellvig, une chose est certaine : au cas où le Parlement lui donne son feu vert, sa mission sera assez difficile. Il deviendrait chef du Service roumain de renseignements à un moment où le directeur par intérim Florian Coldea, vient d’être dénoncé par l’ancienne ministre du Développement régional et du Tourisme, Elena Udrea, accusée à son tour dans deux dossiers de corruption. Elena Udrea a accusé entre autre Florian Coldea d’avoir abusé de son pouvoir pour vouloir détruire sa carrière politique.
Une enquête en ce sens n’a pas été encore démarrée, le Parquet national anti-corruption estimant que les preuves et les faits manquent de consistance juridique. Une conclusion soutenue aussi par la Commission parlementaire chargée du contrôle du Service roumain de renseignements.
Bien que doté d’une bonne image dans l’espace public roumain et que son activité soit appréciée par les partenaires occidentaux de la Roumanie, le Service de renseignements intérieurs déroule son activité dans une pénombre au moins suspecte. Le faible contrôle exercé par le Parlement, le seul à même de vérifier le SRI laisse planer le doute sur les activités qu’il déroule. S’y ajoute l’impression que le service n’a pas jamais abandonné les bonnes pratiques de jadis ou les anciens agents de la Securitate, la police politique communiste.
Or, de l’avis des observateurs, la réforme totale et sans compromis du Service roumain de renseignements, sera le plus grand défi qu’Eduard Hellvig devra relever s’il s’installe à la tête de cette institution.