Un collectif budgétaire de fin d’année
Approuvé
jeudi par le nouveau gouvernement libéral de Bucarest, le second collectif
budgétaire de l’année rehausse le déficit budgétaire à 4,4% du Produit
intérieur brut (PIB), au lieu des 4,3% annoncés précédemment.
Bogdan Matei, 29.11.2019, 12:50
Approuvé
jeudi par le nouveau gouvernement libéral de Bucarest, le second collectif
budgétaire de l’année rehausse le déficit budgétaire à 4,4% du Produit
intérieur brut (PIB), au lieu des 4,3% annoncés précédemment.
Le ministre des
finances, Florin Cîţu, a expliqué ce changement par le fait que de nouvelles
dépenses sans financement, décidées par l’ancien Cabinet social-démocrate, avaient
été mises au jour. Le ministre a annoncé une allocation supplémentaire de 2
milliards de lei (environ 400 millions d’euros) au paiement des prestations sociales
– retraites, allocations familiales, allocations pour les personnes handicapées
et autres. M. Cîţu a ajouté que des fonds supplémentaires étaient destinés au
paiement des médicaments et des salaires majorés du système de santé public. Le
ministère du développement régional reçoit lui-aussi plus d’argent pour
financer le Programme national de développement local (PNDL) et le Programme
Start-Up Nation. Il y aura une majoration des fonds des services de renseignement
(Service roumain de renseignement, Service d’informations extérieures et le
Service de protection des personnalités), majoration qui avait reçu, mercredi,
l’aval du Conseil suprême de défense (CSAT). Le projet de collectif budgétaire
prévoit une réduction des enveloppes allouées aux ministères de l’Education, de
l’Intérieur et des Transports. « Nous mettons ainsi un terme à une pratique
qui, au fait, mettait l’argent destiné aux dépenses sociales entre les mains des
barons locaux ; à la fin de l’année, le déficit était réduit de façon
artificielle, en reportant certains paiements à l’année suivante. Nous
respectons la loi et, par ce collectif budgétaire, nous montrons ce qui a été
volé et où cela est arrivé et aussi où
il y a eu des surestimations. », a déclaré le ministre des finances, Florin Cîţu, un adversaire
irréductible de l’ancien Exécutif social-démocrate de Viorica Dăncilă.
Le
déficit budgétaire pourrait être maintenu à environ 3% du PIB, réplique l’économiste
Cristian Socol, un des auteurs du programme de gouvernement du PSD. Il
considère que le collectif budgétaire du Cabinet Ludovic Orban gaspille l’argent
public, afin de pouvoir blâmer ensuite le lourd héritage social-démocrate. De l’avis
de Cristian Socol, certaines dépenses auraient pu être échelonnées ; ce
serait le cas des 6 milliards de lei alloués au PNDL, de remboursements de la
TVA, de dédommagements prévus à l’Autorité nationale pour la restitution des
propriétés ou encore de dépenses discrétionnaires. L’économiste Cristian Socol
considère aussi que les recettes pourraient augmenter si le Fisc faisait un
effort de collecter, d’ici la fin de l’année, les sommes dues par les
contribuables.
Au-delà des disputes politiques, l’économiste en chef de la
Banque nationale de Roumanie, Valentin Lazea, attire l’attention sur les
risques budgétaires impliqués par la majoration des retraites, conformément à
la législation en vigueur et avertit que l’impact négatif, déjà visible, se
traduira par un déficit budgétaire croissant. Il considère qu’il serait
opportun de reporter l’application de la nouvelle loi des retraites, adoptée
par l’ancienne majorité parlementaire sociale-démocrate. (Trad. : Ileana Ţăroi)