UE : les prévisions économiques du printemps
La pandémie de COVID-19, la flambée des prix de l’énergie,
l’inflation galopante et les effets de la guerre déclenchée par la Russie en
Ukraine voisine – autant de coups portés aux économies des pays de l’Union
européenne. Cependant, les Etats-membres semblent avoir absorbé les chocs
successifs et sont de nouveaux sur la bonne voie.
Bogdan Matei, 16.05.2023, 13:13
La pandémie de COVID-19, la flambée des prix de l’énergie,
l’inflation galopante et les effets de la guerre déclenchée par la Russie en
Ukraine voisine – autant de coups portés aux économies des pays de l’Union
européenne. Cependant, les Etats-membres semblent avoir absorbé les chocs
successifs et sont de nouveaux sur la bonne voie.
D’ailleurs, la Commission européenne annonce que l’économie
communautaire a enregistré de meilleurs résultats que prévu, ayant atteint une croissance
de 1 % du produit intérieur brut au cours des trois premiers mois de l’année en
cours. Parmi les 27 États-membres, la Roumanie a une prévision de croissance
économique de 4 % pour cette année, soit une des meilleures au niveau
communautaire.
Les facteurs positifs en sont la baisse du prix de l’énergie
au niveau de 2021, un marché européen du travail résilient, la hausse de la
consommation et des investissements. Selon les experts, l’économie européenne a
réussi à limiter l’impact négatif de la guerre d’agression de la Russie contre
l’Ukraine, ainsi qu’à faire face à la crise énergétique, en diversifiant
rapidement ses sources d’approvisionnement et en réduisant considérablement la
consommation de gaz.
La baisse importante des prix de l’énergie affecte l’ensemble
de l’économie, car elle entraîne une baisse des coûts de production des
entreprises. De leur côté, les consommateurs constatent une baisse de leur
facture énergétique, même si la consommation privée devrait rester à un niveau plutôt
bas, étant donné que le rythme de croissance des salaires est toujours inférieur
au niveau de l’inflation. Celui-ci a toutefois diminué au cours des trois
premiers mois de 2023 et pourrait chuter à 7,3 % en avril et à 5,8 % vers la
fin de l’année, selon la correspondante de Radio Roumanie à Bruxelles, qui a
étudié les prévisions économiques de printemps de l’Exécutif communautaire.
De son côté, le commissaire européen aux Affaires
économiques et financières, l’Italien Paolo Gentiloni, admet que les aspects
négatifs de l’économie restent la hausse des taux d’intérêt et le durcissement
des conditions de crédit. Quand même, cette situation n’est pas un signe de
faiblesse du secteur bancaire, mais plutôt une adaptation aux signaux
post-crise, explique-t-il encore.
Un autre facteur important pour le redressement de l’économie
européenne est la mise en œuvre de plans nationaux de relance et de résilience
post-pandémie, ce qui se traduit par une injection de capital, avec une
absorption moyenne de 3 % du PIB. Selon le même commissaire, d’ici 2024, les Plans
de relance et de résilience compteront pour 3,5 % du PIB de l’Espagne et de la
Grèce, 3 % du PIB de la Croatie et du Portugal, 2,5 % pour la Slovaquie et l’Italie,
2 % du PIB de Roumanie ou de ma Bulgarie, ou encore pour 1,5 % du PIB de la Pologne et de la Hongrie et
enfin pour 1 % du produit intérieur brut de la France et de la Slovénie.
Les experts s’attendent à une réaction plutôt modérée du marché
du travail de l’Union face au rythme de l’expansion économique. La croissance du
taux d’occupation de la main d’oeuvre est estimée à 0,5 % cette année, pour
ralentir à 0,4 % en 2024. Enfin, le taux de chômage devrait rester, lui, juste au-dessus
des 6 %. (trad. Andra Juganaru)