Tolérance zéro envers la traite des migrants
Le ministre roumain de l'Intérieur, Cătălin Predoiu, promet la « tolérance zéro » envers les faits de corruption.
Daniela Budu, 05.06.2024, 13:28
En Roumanie, d’anciens ou actuels employés du ministère de l’Intérieur sont soupçonnés d’être les membres d’un groupe criminel organisé spécialisé dans la traite de migrants. Mardi dernier les procureurs de la Direction d’investigation des infractions liées au Crime organisé et au terrorisme (DIICOT) et de la Direction Nationale Anticorruption (DNA) ont mené des dizaines de perquisitions aux domiciles de plusieurs suspects et aux sièges de plusieurs entreprises. Selon les autorités, le groupe était composé de dizaines de personnes, tant des citoyens roumains qu’étrangers, qui ont introduit dans le pays des migrants avec de visas de travail et les ont aidés à traverser la frontière vers les pays de l’espace Schengen. Certains de ces migrants ont quitté la Roumanie sans entrer en contact avec les entreprises qui les recrutaient officiellement pour travailler. La plupart venaient de pays à potentiel terroriste, tels le Pakistan ou le Bangladesh.
Selon les procureurs, certains employés de l’Inspection générale de l’immigration auraient reçu des pots-de-vin s’élevant généralement à quelque mille euros pour approuver les permis de travail. Qui plus est, si le délai avait été plus court, le montant aurait pu attendre plusieurs milliers d’euros.
L’Inspection générale de l’immigration s’implique dans la lutte contre la corruption
Dans un communiqué de presse, l’Inspection générale de l’immigration s’est fermement distanciée de toute action illégale et a déclaré qu’à chaque fois que la situation l’exigeait, elle informait les parquets compétents d’éventuels délits. Parallèlement, l’Inspection générale de l’immigration indique qu’elle assure, en collaboration avec les agents de la Direction nationale anticorruption, des activités de conseil et de prévention de la corruption au niveau de toutes les structures subordonnées.
Des actions attendues tant par les Roumains que par les partenaires de la Roumanie
Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, a déclaré que ces actions étaient justement ce qu’attendaient les citoyens roumains et les partenaires extérieurs de la Roumanie dans le cadre des efforts d’adhésion à l’espace Schengen.
« C’est ce que nous attendons également de nos partenaires européens des autres Etats membres de l’Union européenne, soumis à la pression de l’immigration clandestine, c’est à dire de la tolérance zéro envers la corruption dans toute l’Europe, de la lutte vigoureuse contre l’immigration clandestine dans tous les pays européens », a déclaré Monsieur Predoiu.
Baisse de 73% de la migration clandestine
Selon un communiqué de presse du ministère, l’année dernière la migration clandestine aux frontières de la Roumanie a diminué de 73 %. Selon Catalin Predoiu, le ministère qu’il dirige réaffirme son engagement de faciliter la transparence, l’intégrité et la collaboration internationale pour assurer la sécurité et la stabilité aux frontières de la Roumanie, contribuant ainsi à l’objectif d’intégration dans l’espace Schengen.
Rappelons-le, le 31 mars 2024, la Roumanie et la Bulgarie sont entrées partiellement dans la zone de libre circulation uniquement avec leurs frontières aériennes et maritimes. Les autorités roumaines continuent à œuvrer pour une adhésion complète à Schengen, y compris avec les frontières terrestres.