Sujets de discorde entre le pouvoir de droite et l’opposition de gauche.
Pendant la gouvernance sociale-démocrate, les libéraux, à l’époque dans l’opposition, ont proposé que les allocations familiales soient doublées et ils l’ont obtenu. Une fois que le Parti Social-Démocrate (PSD) ait quitté le pouvoir, les libéraux ont hérité d’une loi qui vise à doubler une fois de plus les allocations familiales. Ces mesures à l’air populiste mais quand même nécessaires aux bénéficiaires, risquent pourtant de déstabiliser le budget de l’Etat, déjà alourdi par un déficit qui dépasse la limite de 3% du PIB admise par l’UE.
Ştefan Stoica, 15.01.2020, 13:00
Pendant la gouvernance sociale-démocrate, les libéraux, à l’époque dans l’opposition, ont proposé que les allocations familiales soient doublées et ils l’ont obtenu. Une fois que le Parti Social-Démocrate (PSD) ait quitté le pouvoir, les libéraux ont hérité d’une loi qui vise à doubler une fois de plus les allocations familiales. Ces mesures à l’air populiste mais quand même nécessaires aux bénéficiaires, risquent pourtant de déstabiliser le budget de l’Etat, déjà alourdi par un déficit qui dépasse la limite de 3% du PIB admise par l’UE.
Bien que promulguée mardi par le chef de l’Etat, la loi qui double les allocations familiales ne pourra pas entrer en vigueur avant juillet prochain, lorsque le premier collectif budgétaire de l’année est prévu.
La ministre du Travail, Violeta Alexandru, explique: « Il n’y a pas de doute en ce qui concerne l’accord total sur la nécessité d’accroître les allocations. Néanmoins, vu que la loi a été adoptée après que le budget ait été finalisé, et que le président a promulgué l’acte normatif, notre devoir est de trouver les ressources budgétaires pour couvrir ces fonds. Pourtant, c’est fonds n’existent pas en ce moment. »
Les sociaux-démocrates accusent donc le gouvernement libéral d’irresponsabilité et de manque de professionnalisme. Dans une tentative d’améliorer son image dans une année électorale, PSD déclare qu’il est possible de trouver ces fonds, par exemple par l’abrogation de la loi sur les régimes spéciaux de retraite. Le président par intérim du Parti Social-Démocrate et de la Chambre des Députés, Marcel Ciolacu, a l’intention de convoquer une session parlementaire extraordinaire en fin de mois, pour débattre justement des régimes spéciaux de retraite.
On souhaite éliminer toutes les retraites dites spéciales, à l’exception de celles réservées aux militaires et aux policiers. D’ailleurs, toutes les formations politiques de Roumanie sont d’accord qu’il faut supprimer les retraites spéciales accordées à plusieurs catégories de fonctionnaires publics, dont les magistrats ou les parlementaires. A leur avis, ceux-ci touchent des sommes beaucoup trop grandes, voire indécentes, par rapport à leurs contributions au système des retraites. Ces régimes spéciaux ont été introduits au moment où des normes et recommandations internationales demandaient de telles mesures, alors que les calculs électoraux les rendaient encore plus désirables.
Autre sujet de discorde entre le pouvoir et l’opposition – l’intention du Parti National Libéral (PNL) de modifier la législation électorale afin de réintroduire deux tours de scrutin pour l’élection des maires. Le chef des sociaux-démocrates, Marcel Ciolacu a fait savoir que son parti enverrait une lettre aux institutions européennes, pour leur annoncer que l’Exécutif de Bucarest souhaite changer la loi électorale quelques mois à peine avant les élections locales. Une démarche qui, de l’avis du PSD, risque d’affecter la confiance dans la démocratie roumaine et dans l’Etat de droit. Le PSD a l’intention aussi de déposer une motion de censure contre le gouvernement au cas où celui-ci engage sa responsabilité sur la loi qui permet l’élection des maires en deux tours de scrutin.
Marcel Ciolacu : « Dans un Etat démocratique et européen, on n’a pas le droit, sous aucune forme, de modifier les lois électorales deux ou trois mois avant le scrutin. Une chose pareille n’est jamais arrivée dans l’histoire de la Roumanie et nous espérons bien que cela n’arrivera pas cette fois-ci non plus. »
Avant de terminer, notons aussi qu’une éventuelle destitution du cabinet libéral pourrait entraîner l’organisation d’élections anticipées, vivement demandées par le PNL et pas du tout par le PSD, toujours affaibli après les traumas électoraux subis l’année dernière. (Trad. Valentina Beleavski)