Succès de l’industrie automobile roumaine
Après de longs mois pendant lesquels les gouvernants roumains, déboussolés, essayaient de choisir une variante capable de conclure le Corridor pan-européen IV et unir Nàdlac (à la frontière ouest) à Constanta (sud-est, principale porte maritime), les autorités de Bucarest ont décidé de reporter la construction de l’autoroute Sibiu-Pitesti reliant le sud au centre du pays.
Mihai Pelin, 06.03.2014, 15:01
Après de longs mois pendant lesquels les gouvernants roumains, déboussolés, essayaient de choisir une variante capable de conclure le Corridor pan-européen IV et unir Nàdlac (à la frontière ouest) à Constanta (sud-est, principale porte maritime), les autorités de Bucarest ont décidé de reporter la construction de l’autoroute Sibiu-Pitesti reliant le sud au centre du pays.
Cette décision a mécontenté des milliers de salariés des usines DACIA de Roumanie détenues par le consortium français RENAULT qui ont organisé une protestation d’ampleur. Ils sont, aussi, mécontents du non-respect de l’engagement à l’égard de la modification de la législation de l’emploi et des relations industrielles. Cette protestation est la première d’une série annoncée par le Bloc National Syndical qui représente les salariés de plusieurs secteurs industriels.
Selon l’opinion du leader Dumitru Costin les prestations des politiciens ce dernier temps ont accentué le mécontentement des salariés : « Si nous reportons le financement du tronçon d’autoroute Pitesti-Sibiu en 2020, alors il est bien clair que nous allons, bientôt, nous préparer pour le chômage et pour des pertes d’emplois dans l’industrie automobile et de composantes auto de Roumanie. Si les gouvernants le veulent ainsi, qu’ils nous le disent, au moins, carrément : Oui, vous étiez utiles pendant toutes ces années de crise, vous, ceux de l’industrie auto, vous avez porté le fardeau du budget de la Roumanie, mais maintenant nous n’avons plus besoin de vous. »
Estimé par l’UE comme un projet prioritaire, l’autoroute Pitesti-Sibiu est bénéfique pour RENAULT et, selon les Français, elle représenterait des diminutions de dépenses et de temps en matière de transport des véhicules ainsi que d’approvisionnement. Ces points seraient vitaux, également, pour le deuxième investisseur auto de Roumanie, FORD, dont la fabrique se trouve à Craiova. La compagnie américaine a déploré, elle aussi, l’absence d’infrastructure menaçant de partir si les choses ne changent pas.
A présent, une autoroute part de Constanta, passe par Bucarest et s’arrête à Pitesti. Sa continuation vers Sibiu serait nécessaire mais, dans l’opinion des autorités roumaines, celle-ci serait trop chère, compte tenu du tronçon Sibiu-Brasov, estimé comme moins cher. Mails, malheureusement, l’autoroute Bucarest-Brasov n’est pas terminée, à l’exception du segment jusqu’à Ploiesti (60 kilomètres). Quelle que soit la variante choisie par les gouvernants, elle doit faciliter la route vers l’Europe où DACIA continue d’avoir des ventes assez bonnes, en dépit de la crise.
Les ventes DACIA ont enregistré en janvier la progression la plus significative de l’UE et la part de marché du constructeur autochtone d’automobiles a augmente de 2,2% à 3%. En 2013 on a immatriculé plus de 297 milliers de voitures DACIA dans les 29 Etats européens, en croissance de 22,8% par rapport à 2012. Tout cela dans les circonstances où le marché auto roumain a enregistré l’année dernière une chute de 13%. (trad.: Costin Grigore)