Stratégie de l’UE en matière de défense et de sécurité
Les dirigeants européens ont réaffirmé leur engagement à soutenir la défense de l'Ukraine et ont approuvé la stratégie de la Commission visant à renforcer la sécurité de l'UE.

Corina Cristea, 21.03.2025, 12:50
Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens ont approuvé la stratégie proposée par la Commission européenne visant à renforcer la sécurité de l’Union, un plan ambitieux prévoyant un investissement de 800 milliards d’euros dans le secteur de la défense. Sur cette enveloppe, 150 milliards seront alloués à des projets communs, exclusivement destinés à l’acquisition d’armements auprès de pays membres de l’UE, de l’Association européenne de libre-échange (AELE) ou encore de l’Ukraine. Conformément à cette stratégie, aucun achat ne pourra être réalisé auprès de nations n’ayant pas de partenariat de sécurité avec l’Union, ce qui exclut notamment les États-Unis. Le Livre blanc sur la défense européenne, véritable pierre angulaire de cette initiative, offrira aux États membres la possibilité d’augmenter leurs budgets nationaux de défense jusqu’à 1,5 % de leur PIB, tout en échappant aux restrictions liées à la clause de déficit budgétaire excessif.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : « Grâce au premier pilier, les Etats membres peuvent acquérir des équipements de toute origine, dont la valeur s’élève à 650 milliards d’euros. Grâce au deuxième pilier, soit 150 milliards, nous avons imposé que les 65 % des acquisitions ou investissements soient européens, car nous souhaitons développer notre propre industrie. Les entreprises concernées ne doivent pas nécessairement appartenir à des Européens, mais peuvent être des succursales établies ici, opérant et produisant dans l’UE, car il s’agit de l’argent européen et nous voulons renforcer l’industrie de la défense, l’emploi et contribuer au développement économique de l’Europe.»
Soutien accru à l’Ukraine
La nouvelle stratégie de sécurité permettra également aux Européens d’intensifier leur soutien à l’Ukraine, au-delà des engagements déjà pris pour 2025. À cet égard, lors du sommet, tous les États membres, à l’exception de la Hongrie, ont réaffirmé leur appui à Kiev. Présent à Bruxelles, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a annoncé que la Roumanie prendra part aux consortiums européens dédiés à la production et à l’acquisition d’armements. Il a souligné que la possibilité pour les États membres de procéder à des achats conjoints représente une opportunité majeure pour l’industrie nationale de la défense, lui permettant de s’intégrer davantage aux dynamiques industrielles européennes.:
« Dans la période à venir, le ministère de la Défense comme le ministère de l’Economie, les entreprises privées dans le domaine de la défense, mais aussi d’autres fournisseurs de l’industrie automobile de composants qui peuvent être transférés à l’industrie de la défense, devront travailler afin que nous entrions dans certains conglomérats de défense européens chargés de la production, afin de pouvoir faire des acquisitions conjointes. »
En même temps, l’OTAN reste le fondement de la défense collective, a souligné le président roumain par intérim Ilie Bolojan, précisant que tous les accords militaires que la Roumanie avait conclus avec les Etats-Unis seraient respectés, avec des budgets déjà alloués.