Sommet européen sans le Royaume-Uni
Réunis pour la première fois sans le Royaume-Uni après plus de 40 ans, les dirigeants de lUnion européenne ont convenu mercredi à Bruxelles des lignes rouges à ne pas franchir dans le divorce à venir avec Londres. L’occasion pour les 27 de réaffirmer quils nengageront « aucune sorte de négociation » tant que Londres n’active pas la clause de sortie de lUE, larticle 50 du Traité de Lisbonne. Une fois ce moment venu, la séparation s’annonce douloureuse pour la Grande Bretagne qui risque de se voir infliger des conditions sévères visant l’accès de ses citoyens au marché unique.
Roxana Vasile, 30.06.2016, 14:35
Réunis pour la première fois sans le Royaume-Uni après plus de 40 ans, les dirigeants de lUnion européenne ont convenu mercredi à Bruxelles des lignes rouges à ne pas franchir dans le divorce à venir avec Londres. L’occasion pour les 27 de réaffirmer quils nengageront « aucune sorte de négociation » tant que Londres n’active pas la clause de sortie de lUE, larticle 50 du Traité de Lisbonne. Une fois ce moment venu, la séparation s’annonce douloureuse pour la Grande Bretagne qui risque de se voir infliger des conditions sévères visant l’accès de ses citoyens au marché unique.
A l’heure où l’on parle, un nombre important de ressortissants européens, y compris des Roumains, vivent et travaillent en Grande Bretagne. Or, à quelques jours du référendum qui a vu 52% des Britanniques opter pour le Brexit, les Européens ont averti que le Royaume-Uni ne pourrait pas conserver sans contreparties les avantages du marché unique. « Il ny aura pas de marché unique à la carte », a résumé le président du Conseil européen, Donald Tusk, rejetant toute velléité de Londres de restreindre la libre circulation des personnes.
Présent à la réunion de Bruxelles, le chef de l’État roumain, Klaus Iohannis, a réitéré les intentions de Bucarest de protéger ses citoyens dans les négociations avec Londres : «Le Brexit devrait renforcer l’Union des 27. J’ai déjà insisté sur la nécessite d’une approche aussi pragmatique que possible, censée détendre la situation, tout en permettant au projet européen de continuer. Le Royaume-Uni observera la libre circulation des personnes et les droits des travailleurs européens. C’est un aspect confirmé par le premier ministre Cameron lui-même. Du coup, je voudrais rassurer la communauté roumaine de Grande Bretagne et lui dire que Bucarest se propose de défendre ses intérêts dans les futures pourparlers avec Londres».
La sortie de la Grande Bretagne de la famille européenne ne sera pas sans conséquences sur le budget communautaire. Ancienne ministre des Finances, Ioana Petrescu, a rappelé que rien qu’en 2015, la contribution britannique à l’enveloppe commune fut de quelque 8 milliards d’euros net. Or, suite au Brexit, la Roumanie risque, par exemple, de se voir les fonds structurels diminuer. Même les investissements auront à souffrir, affirme Ioana Petrescu: « Le Brexit entraîne une vague d’insécurité, d’instabilité et le risque que d’autres pays suivent l’exemple de la Grande Bretagne. Au moment où l’on fait partie d’une union secouée par une crise de la sorte, les hommes d’affaires réfléchiront deux fois avant d’investir dans tel ou tel pays européen».
Quels changements provoquera le Brexit dans le paysage international et comment influera-t-il sur les intérêts de l’Union et implicitement de la Roumanie? Une question à laquelle seul le temps pourra répondre. Une chose est sûre: il est impossible d’effacer d’un seul coup les 40 ans d’appartenance britannique à l’Union. Par contre, il est indispensable que l’Union se réinvente afin de booster la confiance des Européens en un projet que les nationalistes et les eurosceptiques sapent de plus en plus.