Solutions à la situation des salariés des prisons
Dans les prisons roumaines, les problèmes sont complexes et en suspens depuis des années. Le mécontentement est profond et durable aussi bien du côté des détenus que dans les rangs des personnels de gardiennage et administratif. Les salariés du système pénitentiaire roumain protestent depuis le 1er août, refusant d’effectuer des heures supplémentaires. Les gardiens exigent de meilleures conditions de travail, la hausse de leurs effectifs, la réorganisation des prisons existantes et la création de nouveaux établissements.
Leyla Cheamil, 11.08.2017, 13:52
Dans les prisons roumaines, les problèmes sont complexes et en suspens depuis des années. Le mécontentement est profond et durable aussi bien du côté des détenus que dans les rangs des personnels de gardiennage et administratif. Les salariés du système pénitentiaire roumain protestent depuis le 1er août, refusant d’effectuer des heures supplémentaires. Les gardiens exigent de meilleures conditions de travail, la hausse de leurs effectifs, la réorganisation des prisons existantes et la création de nouveaux établissements.
Lors d’une rencontre avec les représentants des syndicats, le premier ministre Mihai Tudose s’est voulu rassurant, mettant sur la table une liste de promesses. Le gouvernement envisage, par conséquent, d’opérer une hausse des salaires des personnels des maisons d’arrêts, une évaluation de la situation des personnels, ainsi que de nouvelles embauches en accord avec les normes et les nécessités sur le terrain.
Le premier ministre a aussi accepté les propositions de modification du statut des salariés des prisons roumaines, a expliqué le leader du syndicat de ce secteur, Stefan Teoroc : « Concernant le statut, le premier ministre s’est déclaré fermement favorable au changement de nom en Police pénitentiaire ; quant aux postes, nous considérons que les 15.000 prévus actuellement doivent passer à 20.000, à travers un décret gouvernemental. Avec le ministère de la justice, nous procéderons à une analyse et la modification du nombre de postes, même graduelle, débutera cette année, en ajoutant certains postes à pourvoir et en organisant un concours pour les occuper. »
Le responsable syndical Ştefan Teoroc a encore précisé qu’il avait sollicité au premier ministre d’allouer les 57 millions de lei (12.500.000 d’euros), coupés dans l’enveloppe des établissements pénitentiaires par la rectification budgétaire, au système de salaires et de catégories professionnelles et à l’amélioration des conditions de travail. Il a aussi sait savoir que les syndicats ne renonceraient pas à leurs actions avant mise en œuvre des promesses exprimées lors de la rencontre avec le premier ministre.
Par ailleurs, l’amélioration des conditions de détention a été demandée à la Roumanie par la Cour européenne des droits de l’homme. La surpopulation carcérale, les installations sanitaires insuffisantes, le manque d’hygiène, la mauvaise qualité de la nourriture sont autant de preuves du mauvais fonctionnement du système carcéral de Roumanie. En février dernier, le directeur général de l’Administration nationale des établissements pénitentiaires, Marius Vulpe, annonçait que la CEDH avait obligé en 2016 l’Etat roumain à payer 1,6 millions d’euros d’amende pour les mauvaises conditions de détention dans les prisons. (trad. : Ileana Taroi, Andrei Popov)