Six mois de guerre en Ukraine
Mihai Pelin, 24.08.2022, 14:34
L’Ukraine marque ce mercredi les 31 ans écoulés
depuis la proclamation de son indépendance face à l’URSS et 6 mois depuis que
les troupes russes ont envahi son territoire.
La proclamation de l’indépendance de l’Ukraine a
été un moment clé dans le processus de démantèlement de l’Union Soviétique, un
démantèlement que le leader russe Vladimir Poutine allait décrire comme la plus
grande catastrophe géo-politique du 20e siècle. Il y 31 ans jour pour jour l’Ukraine entamait
un parcours difficile tant pour retrouver son identité nationale que pour sa démocratisation.
Le moment décisif en ce sens est celui de 2013, lorsque, sous les pressions de
Moscou, le président de l’époque, Viktor Yanoukovitch, refuse de signer
l’Accord d’association de son pays avec l’UE, ce qui déclenche une protestation
qui finit par le changement du gouvernement et par l’arrivée au pouvoir des
pro-européennes. La réaction de la Russie est brutale : elle envahit et
annexe la péninsule de Crimée et appuie une guerre séparatiste dans l’est de
l’Ukraine. Kiev continue néanmoins de se rapprocher de l’Occident et en février
dernier, on le sait très bien, sous prétexte de vouloir dénazifier ce pays,
Moscou envahit l’Ukraine de nouveau, déclenchant le plus grand conflit que
l’Europe ait connu depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’armée russe attaque sur
trois fronts : depuis l’est, depuis la Crimée et de puis la Biélorussie.
Durant ces 6 premiers mois de conflit, les Russes
ont connu des défaites importantes dans la zone de Kiev et d’Kharkhiv, mais ils
ont réussi à occuper la plupart de la région du Donbas et une partie du sud de
l’Ukraine. De nombreuses villes ukrainiennes sont sous les bombes, certaines
ont été détruites en grande partie. On parle souvent de crimes de guerre.
L’Occident s’est mobilisé pour soutenir l’Ukraine,
en lui fournissant de l’armement et en infligeant des sanctions à la Russie.
Pour l’instant, le conflit est loin d’être terminé.
Mardi, lors d’un sommet en visioconférence consacré
à la Crimée et aux manières de la ramener sous l’autorité de Kiev, le
secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et les leaders des principales
puissances européennes ont promis de soutenir l’Ukraine sur le long terme.
Dans son intervention le premier ministre Nicolae
Ciuca, déclaré que « les pays démocratiques devaient rester fermement unis
à défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de
l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau
international ». Il a aussi mentionné l’aide que la Roumanie a accordée à
ce pays, une aide qui se décline sur plusieurs niveaux : politique,
économique, financière, humanitaire ou bien dans le domaine du droit
international.
« L’Ukraine a vécu 6 mois terribles de guerre,
mais elle a fait preuve d’une capacité incroyable de résister face à l’agression
brutale, de riposter et de regagner les territoires occupés », a déclaré
pour sa part le secrétaire général de l’OTAN,Jens
Stoltenberg. Il a précisé que l’Alliance allait soutenir pleinement la
souveraineté de l’Ukraine, son intégrité territoriale et son droit de se
défendre.
« L’UE sera aux côtés de l’Ukraine tant que
cela sera nécessaire », a réaffirmé la présidente de la Commission
Européenne, Ursula von der Leyen. L’UE ne reconnaîtra jamais l’annexion
illégale de la Crimée et de Sébastopol par la Russie, a-t-elle encore précisé. L’UE
et Kiev œuvrent ensemble pour dévoiler les transgressions des droits de l’homme
et pour en trouver les coupables et pour soutenir les victimes, a conclu la
responsable européenne. (trad. Valentina Beleavski)