Scénarios pour le Brexit
Deux mois seulement avant le retrait de la Grande Bretagne et de l’Irlande de Nord de l’Union européenne, prévu le 29 mars, les détails de la sortie effective sont encore difficiles à estimer. Le parlement de Londres avait délégué Theresa May à renégocier l’accord auquel elle était parvenue avec l’Union concernant le Brexit. Mais la réponse des responsables européens a été sans retour : une telle possibilité n’est tout simplement pas à prendre en compte.
Roxana Vasile, 31.01.2019, 13:55
Selon le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, les évolutions récentes sur la scène politique anglaise ont accru le risque d’un retrait désordonné du Royaume-Uni. Il a demandé aux Etats membres d’être préparés à tous les scénarios, y compris au pire. De son côté, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a précisé que l’accord déjà conclu reste le meilleur et le seul accord possible pour assurer un retrait ordonné de la Grande Bretagne de l’espace communautaire. Quant au président du Parlement européen, Antonio Tajani, il a souligné que ce qui prime en ce moment, c’est le respect des droits des 3.5 millions d’européens qui vivent au Royaume-Uni, mais aussi des Britanniques qui habitent dans autres pays européens.
Pendant ce temps-là, l’ambassadeur de la Grande Bretagne à Bucarest, Andrew Noble, a rencontré à de multiples reprises la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, et la ministre pour les Roumains du monde, Natalia-Elena Intotero. Viorica Dăncilă et l’ambassadeur britannique en Roumanie ont souligné l’excellente relation stratégique entre les deux pays, leur rôle commun au service de la défense et de la sécurité en Europe, tout comme le renforcement progressif de la relation économique bilatérale. C’était l’occasion pour Viorica Dăncilă de remettre sur le tapis l’importance accordée par la Roumanie aux mesures censées protéger les droits des citoyens roumains du Royaume-Uni. En échange, Bucarest se dit prêt à faire toutes les démarches nécessaires afin de respecter les droits des ressortissants britanniques vivant en Roumanie, quelles que soient les évolutions politiques post Brexit.
« Il y a une vague d’incertitude qui déferle sur la communauté roumaine de Grande Bretagne », a déclaré la ministre pour les Roumains du monde, Natalia-Elena Intotero. Elle a ajouté qu’un comité de travail chargé des Affaires européennes fonctionne au sein de son ministère, dont la responsabilité est d’informer les ressortissants roumains sur les conséquences du retrait de la Grande Bretagne de l’Union. Le Ministère des Roumains du monde est en dialogue permanent avec le Ministère des Affaires étrangères, avec la mission diplomatique roumaine de Londres et avec les offices consulaires roumains du Royaume-Uni. Par ailleurs, une adresse de courriel – brexit@mprp.gov.ro – est mise à la disposition des Roumains vivant en Grande Bretagne qui souhaitent poser des questions auprès des autorités roumaines sur leur avenir après le Brexit. La plupart des questions portent sur le droit de résidence, les études et la libre circulation des personnes et des marchandises. (Trad. Elena Diaconu et Ioana Stăncescu)