Santé – état d’urgence
Le système médical de Roumanie est enfin devenu une priorité aux yeux des autorités du pays, qui semblaient, jusqu’ici, assister impassibles à la dégradation constante de la qualité des services. Bien qu’un des piliers essentiels du développement du pays, le secteur de la santé a été miné par un manque d’argent chronique, auquel s’ajoutent des dysfonctionnements qui peuvent mettre en danger la vie des patients, entraînant une rupture de confiance envers les hôpitaux.
Leyla Cheamil, 10.05.2016, 14:37
Le dernier scandale en date a éclaté à la suite d’une enquête journalistique concernant des produits désinfectants utilisés dans les établissements de soins de santé et dont la teneur en substance active serait jusqu’à dix fois inférieure aux normes en vigueur ; des contrôles ont été effectués dans des dizaines d’hôpitaux du pays et certains résultats ont indiqué une faible qualité de ces substances. Le ministre de la Santé Patriciu Achimaş-Cadariu a démissionné, a-t-il expliqué, à cause des approches divergentes qui se sont manifestées à la Commission chargée de solutionner le problème. La sécurité du patient est le principal souci du gouvernement, a souligné le déjà ancien ministre : « Je pense qu’il ne faut pas impliquer les patients dans un jeu qui sème la panique, parce que c’est notre seul système et l’acte médical doit être pratiqué selon les normes. Les désinfectants ne sont qu’une partie du système sanitaire et des infections nosocomiales, ces dernières ayant été une priorité de mon mandat. »
Le scandale des désinfectants a aussi montré que la Roumanie ne dispose pas de laboratoire accrédité pour vérifier ces substances. C’est pourquoi le premier ministre Dacian Ciolos, qui a assumé l’intérim à la tête du ministère de la santé, a annoncé des modifications de la législation : « J’ai demandé aux secrétaires d’Etat du ministère de la santé, d’autant plus que j’en assume directement la responsabilité, de me présenter, d’ici mercredi, un projet d’arrêté ministériel qui définisse les procédures pour les substances biocides. Dans les prochains jours, j’envisage plusieurs tels actes qui complètent ou clarifient le cadre normatif concernant ces sujets. »
Suite aux dernières révélations concernant le système médical de Roumanie, le premier ministre Dacian Ciolos a affirmé que ce secteur était une priorité absolue de son équipe et a décidé de la constitution d’un groupe d’experts chargé, sur le long terme, de mettre en page une véritable réforme des soins de santé. Lors d’une première réunion, ces experts ont convenu que le moment était venu de lancer un débat public sur la situation actuelle du système sanitaire roumain.