Salaires au musée
212 musées et institutions culturelles de Roumanie ont ouvert leurs portes lors de la Nuit des musées 2017. Le public était lui aussi au rendez-vous — des dizaines de milliers de personnes ont franchi leurs portes, un chiffre en nette progression par rapport à l’année dernière. Toutefois, l’événement n’a été qu’un papier de tournesol pour le mécontentement des employés de ce secteur. Ils ont d’ailleurs ouvert cette Nuit par des piquets de grève devant le Musée national d’histoire et le Ministère de la Culture, à Bucarest, la première protestation au sein de cette branche culturelle depuis la chute du régime communiste.
România Internațional, 22.05.2017, 13:14
212 musées et institutions culturelles de Roumanie ont ouvert leurs portes lors de la Nuit des musées 2017. Le public était lui aussi au rendez-vous — des dizaines de milliers de personnes ont franchi leurs portes, un chiffre en nette progression par rapport à l’année dernière. Toutefois, l’événement n’a été qu’un papier de tournesol pour le mécontentement des employés de ce secteur. Ils ont d’ailleurs ouvert cette Nuit par des piquets de grève devant le Musée national d’histoire et le Ministère de la Culture, à Bucarest, la première protestation au sein de cette branche culturelle depuis la chute du régime communiste.
Les muséographes précisent qu’ils avaient été oubliés par tous les gouvernements, étant laissés en dehors de toute majoration salariale collective. Une situation qui devrait se perpétuer, selon eux, si le projet de la loi de la grille unique des salaires dans le secteur public, actuellement débattu par la chambre haute du Parlement roumain, entre en vigueur sans modifications sur le fond.
Les employés des musées demandent à ce que leurs rémunérations soient portées au même niveau que les salaires proposés par les institutions publiques de spectacle et d’enseignement, des sommes déjà augmentées à deux reprises. Ils exigent également l’élimination des différences salariales entre les personnels des musées dits « nationaux » et ceux du reste des établissements du secteur.
Toutefois, pour le moment, les modifications apportées à la loi de la grille salariale unique ne semblent pas améliorer leur situation. En revanche, aux termes des derniers amendements apportés, les employés des institutions se trouvant sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de même que le personnel de l’Agence nationale d’intégrité se verront augmenter les revenus de 15%, à compter du 1er janvier 2018. Des indemnités majorées attendent aussi les maires et les vice-maires de toutes les villes, à l’exception de Bucarest, selon une proposition du Parti National Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, d’opposition. Selon les commentateurs, les partis semblent vouloir s’assurer ainsi la fidélité des élus locaux, essentiels pour mobiliser les gens et collecter des voix aux élections législatives et présidentielles.
Le projet de loi de la grille unique propose une majoration moyenne de 56% des revenus des employés du secteur public, avec des hausses de plus de 100% à la base de la pyramide salariale, mais qui vont en diminuant vers le sommet. Pour la ministre du Travail, la sociale-démocrate Lia Olguta Vasilescu, cette loi est indispensable car les actes réglementaires en vigueur avaient produit des décalages substantiels entre les différentes catégories d’employés du secteur public, provoquant aussi une fuite vers l’étranger des médecins du pays. La loi est, effectivement, nécessaire mais elle entraînera, en sa forme actuelle, des baisses de rétribution dans certains cas, soit une violation de la Constitution du pays, mettent en garde les élus libéraux ainsi que les représentants des grandes confédérations syndicales.
C’est justement ce que craignent aussi les employés des musées — voir leur maigres revenus rester au même niveau qu’aujourd’hui, voire même baisser. Ils appellent les autorités à trouver d’urgence une solution, en l’absence de laquelle ils menacent de déclencher une grève générale. (trad. : Andrei Popov)