Roxana Mînzatu, vice-présidente de la CE
La Roumanie s’est vu attribuer en première un poste de vice-président de la CE. C’est la sociale-démocrate Roxana Mînzatu qui l’occupera.
Valentina Beleavski, 18.09.2024, 11:40
Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne
Après plusieurs ajournements sur toile de fonds de négociations plutôt tendues, la cheffe de la CE, la conservatrice allemande Ursula von der Leyen, a présenté mardi l’équipe qui formera le nouvel Exécutif communautaire. Pour la première fois depuis son adhésion, la Roumanie obtient un fauteuil de vice-président de la CE, à occuper par l’actuelle députée sociale-démocrate, Roxana Mînzatu. Ministre éphémère des Investissements et des projets européens, à Bucarest, entre juin et novembre 2019, Roxana Mînzatu sera à Bruxelles commissaire aux Compétences et à l’Education, à l’Emploi, aux Droits sociaux et à la Démographie.
Un accent mis sur la compétitivité du marché d’emploi de l’UE
A son avis, le domaine attribué à la Roumanie cette fois-ci, dont notamment le marché de l’emploi, est essentiel pour la compétitivité de l’UE. Roxana Mînzatu :
« On ne peut pas parler de compétitivité européenne, sans penser aux gens. Quelle compétitivité, si l’on n’a pas suffisamment de travailleurs dans toutes les industries et pour toutes les technologies ? Quelle compétitivité, si on est confrontés à la pauvreté et aux conflits sociaux, si les jeunes n’ont pas d’emplois adéquats à leurs habiletés ? »
A son tour, la présidente de la CE, Mme von der Leyen, estime que la compétitivité économique reste une des priorités de l’UE, aux côtés d’un modèle social et sécuritaire équilibré.
Un Exécutif européen sous le signe de l’équilibre
En choisissant sa nouvelle équipe, elle a aussi insisté sur l’égalité de genre. Par conséquent, sur les 27 portefeuilles de commissaire européen, 11 seront détenus par des femmes et 16 – par des hommes. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Bruxelles, afin d’équilibrer la balance, pour les 6 postes de vice-président de l’Exécutif communautaire, 4 femmes et 2 hommes ont été nommés. Et c’est toujours au nom de l’équilibre, que 3 vice-présidents proviennent de l’Europe de l’Est et les 3 autres – d’Europe occidentale.
Dans cette distribution des postes de la future CE, certains commentateurs voient également le besoin d’Ursula von Der Leyen de s’assurer 2 tiers des votes nécessaires au PE. C’est la raison pour laquelle un poste de vice-président a été accordé aux radicaux de droite du groupe des Conservateurs et réformistes européens qui ne font pas partie de la coalition majoritaire qui réunit, elle, les Populaires, les Socialistes et les membres de Renew Europe.
Des réactions à Bucarest
A Bucarest, le chef de file du Parti Social-Démocrate dont Roxana Mînzatu fait partie, le premier ministre Marcel Ciolacu, estime que par cette nomination la Roumanie devient « une partie de la prise de décisions au sein de l’UE ». Et d’ajouter que la future commissaire roumaine sera en charge non seulement de l’Education, mais aussi des politiques sociales et des programmes de financement de celles-ci, à savoir du Fonds social Européen ou encore le Fonds pour le Climat.
L’opposition parlementaire de Bucarest estime quant à elle qu’un portefeuille vraiment important pour la Roumanie aurait été un du domaine économique.
Enfin, les journalistes de la presse roumaine esquissent un sourire constatant que nos voisins hongrois, fameux pour leur fronde contre Bruxelles, ont reçu le portefeuille de la Santé et du bien-être animal, soit „le portefueille que personne ne voulait”. (trad. Valentina Beleavski)